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l'ayatollah du rock
15 juillet 2022

[Fleuves Noirs] respect total

Date : vendredi 15 juillet 2022

 

C'est vendredi, on a enfin rangé les drapeaux, les saloperies d'avions, les militaires et autres absurdités nationalistes, et on va donc au Supersonic pour une soirée sous les signe de la 5e édition du festival Restons Sérieux, qui renaît après deux années de mise en sommeil. Pour l'occasion, les concerts de la soirée se partagent entre le disquaire et la salle habituelle des concerts, pour ma part je me contenterai de ce qui se passe dans cette dernière, histoire de ne pas me retrouver coincé à la porte au retour du disquaire : il y a beaucoup de monde ce soir !

 

Je ne m'étais pas forcément pressé pour arriver à l’heure, n'ayant qu'une confiance modérée dans le premier groupe à l'affiche, un quintet nommé Les Tigres du Futur que j'avais déjà difficilement supporté il y a une paire d'années au Petit Bain. Et en ratant les dix premières minutes, je pense m'être un peu épargné, car la formule du groupe (deux guitares, basse, batterie, claviers) ne me semble pas avoir beaucoup évolué depuis la dernière fois : des morceaux instrumentaux (il n"y a pas de micros voix sur scène) sur lesquels les nappes de claviers sont bien mises en avant, des guitares qui n'hésitent pas à empiéter sur le métal et le hard-rock, pour aboutir à un genre de hard-rock métallo-progressif qui m'est parfaitement insupportable, mais qui semble plaire à une bonne partie des spectateurs. Heureusement, je sais que la suite va bien plus me convenir - c'est même pour la suite que je me suis déplacé !

 

Car si ce n'est pas non plus la première fois que je vois le quatuor lillois Fleuves Noirs sur scène, je prends à chaque fois un tel plaisir que je n'ai pas résisté à en reprendre une nouvelle dose ce soir, et je ne vais pas être déçu le moins du monde ! Les musiciens (guitare/basse/batterie/chant) se mettent en place, chacun a amené son Thermos (la peur des piqûres ?), et cela démarre presque tranquillement par une lente montée amorcée par les machines et la trompette de poche (ou le bugle, peut-être ?) du chanteur, avant que ses comparses ne le rejoignent et mettent en place leur noise-post-punk parfaitement calibré, sur lequel la voix du chanteur est toujours trafiquée sans que cela ne nuise à l'ensemble. La basse est énorme (d'où l'aspect post-punk), le guitariste possède un rack extrêmement impressionnant, sans pour autant jouer le moins du monde les guitar heroes, et le batteur fait le job sans en garder sous la cymbale, en nous offrant régulièrement des ruptures rythmiques totalement inattendues mais toujours bien placées, autant dire qu'on n'a guère le temps de reprendre son souffle tout au long de cette grosse quarantaine de minutes qui nous place dans une transe identique à celles que pouvait provoquer Le Singe Blanc, la référence n'est pas anodine même si les deux groupes ne pratiquent pas le même genre de musique. Évidemment, on ne comprend pas plus les paroles que les fois précédentes, mais cela n'est qu'un détail, tant on fond de plaisir à chaque fois que l'occasion de revoir/réentendre le groupe nous est offerte, et comme je me suis laissé dire qu'un nouvel album est prévu à l'automne, nul doute qu'on le reverra bientôt sur scène - et chez Konstroy aussi, si les agendas se conjuguent !

 

La salle est désormais extrêmement bien remplie, voire même un peu trop pour moi, et comme le concert de La Jungle met un peu de temps à démarrer, on craint de ne pouvoir assister à l'intégralité du set du duo belge, vu qu'il faudra se lever tôt demain... Lorsque cela finit par démarrer, on note que visuellement les deux musiciens (batterie et guitare-machines) occupent bien la scène, et aussi malheureusement que le début de set ne permet d'entendre quasiment que la batterie et les sonorités électroniques, la guitare étant noyée et donc largement sous-employée. Cela ne correspond donc pas à mes attentes, loin de là, puisque c'est le mélange noise/électro-techno qui est habituellement efficace dans le groupe, et pour le coup si cela correspond probablement à ce qui convient à la majeure partie du public, de mon côté je retenterai l'expérience une autre fois, en espérant bénéficier de meilleures conditions acoustiques qui me permettront de retrouver ce qui est plutôt bluffant sur disque : je ne vais pas abandonner sur un demi-échec, mais pour ce soir je laisse ma place, sans attendre que cela s'améliore...

 

La suite, ce sera dès demain samedi, en province (ah oui, en macronie on dit "dans les territoires") au festival du Murmure du Son à Eu.

 
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