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l'ayatollah du rock
7 juillet 2015

[Frustration] empire of pride

Date : mardi 7 juillet 2015

 

Le Petit Bain fête ses 4 ans, en ce mardi soir de juillet un poil plus frais que les jours précédents, et pour l’occasion affiche complet depuis plusieurs jours, ce qui crée des torrents de larmes sur les réseaux sociaux pour les malheureux (et) inconséquents n’ayant pas anticipé la ruée pourtant prévisible sur la billetterie…

 

Ayant notre place bien au chaud, on attend de laisser passer l’orage, les trombes d’eau se calment et on arrive ainsi à la salle alors que le premier groupe a déjà commencé son set. Les Tigres du Futur est un quintet purement instrumental, qui joue devant des vidéos, et si certains titres se laissent écouter, d’autres me font souffrir les tympans, à grands coups de solos de guitare par exemple, ou de synthés omniprésents. Bref, ce n’est pas mon univers, et les vidéos elles-mêmes ne me touchant pas plus que cela, on attend la suite avec impatience…

 

Et la suite, c’est un trio américain, de Cleveland pour être précis : Obnox joue du garage-punk, ou du punk-rock, mais de façon vraiment pas académique ! En effet, si on s’attend à avoir un batteur et un guitariste (le chanteur emploie l’instrument de manière épisodique), on est plus surpris de voir un bidouilleur derrière ses machines, qui scratche à l’occasion mais que l’on n’entend pas sur tous les titres, et les références multiples et variées se bousculent au fil du set : la voix – ou le phrasé – du chanteur évoquent immanquablement Iggy Pop, sauf (et encore) sur les morceaux plus axés hip-hop, quand la musique rappelle tantôt Faith No More, tantôt les Bad Brains, tantôt encore Danko Jones, et si ce mélange de fusion, de punk, de hip-hop et d’encore pas mal d’autres choses donne parfois le sentiment de ne pas trop savoir jusqu’où il nous emmène (en un mot, on s’emmerde à l’occasion), les moments d’enthousiasme sont légion au fil de la quarantaine de minutes. L’énergie est là, le bagout aussi, le chanteur-leader est plutôt bavard, et le public finit par adhérer de manière bruyante alors que c’était visiblement l’inconnue du soir… Il ne reste donc plus qu’à creuser dans la discographie du trio, histoire de confirmer cette bonne découverte scénique, ce qui n’était d’ailleurs pas évident après un premier titre qui en a laissé beaucoup très circonspects, voire sceptiques : réussir à mettre à mal un a priori guère positif tient tout de même du petit exploit !

 

Mais qu’on ne se leurre pas, si les spectateurs sont venus très nombreux, c’est essentiellement pour assister à la prestation de Frustration, qui n’a pas joué sur Paris depuis de nombreux mois, et on sent que l’impatience est grande dans le public de découvrir une partie des nouveaux titres qui apparaîtront sur le prochain album prévu pour la fin d’année… Et on peut imaginer la déception lorsque worries commence, puis sur for them no premises, tant le son est pauvre, on voit les musiciens s’agiter pour s’entendre les uns les autres, et l’ingé son doit être en train de s’arracher les cheveux pour résoudre ce problème, et cela finit enfin par fonctionner, puisque dès midlife crisis on retrouve la machine de guerre Frustration : un chant plus qu’au point (qui permet d’ailleurs à Fabrice de s'amuser avec de petites variations sans que la qualité s’en retrouve amoindrie), soutenu par quatre musiciens qui savent y faire pour rameuter le public et l’exciter à souhait (cela marche : le pogo ne cessera guère, tandis que les slams s’enchaîneront presque sans interruption), que les titres soient énergiques ou plus calmes et sombres. On le sait, certains titres du dernier album en date déclenchent la folie en concert (assassination, uncivilized, angle grinder…), et cet état de fait est amplifié ce soir, le panzer fonce sur les Ardennes, il ne laisse personne en route, mais les réactions des spectateurs sur les nouveaux titres sont encore plus symptomatiques de la puissance de feu du quintet : de minimal wife au très punk excess, de just wanna hide au tout nouveau (à Amiens en janvier, ou à Villeneuve d’Ascq en février, il n’avait pas encore été joué), totalement réussi et très sombre empires of shame, il n’y a pas un instant de faiblesse, et les bières qui volent de temps à autres rafraichissent des spectateurs qui ne s’en plaignent pas vraiment. Ce morceau est d’ailleurs le seul changement par rapport à la set-list des derniers concerts, mais il semble déjà faire partie des meubles, et est adopté sans aucune réserve ! Un petit too many questions de derrière les fagots (sur lequel Junior le clavier effectue son habituel stage diving – Pat le bassiste l’imitera en fin de rappel) pour clore les 53 minutes du set, et le groupe quitte la scène – sans que les spectateurs soient dupes : il va nécessairement y avoir un rappel…
Et bien évidemment le groupe revient rapidement sur scène, et se permet le luxe d’offrir trois nouveaux titres d’affilée, le mother earth in rags toujours aussi intrigant (sa structure est multiple, de la lente montée à la déflagration) précédant le très punk even with the pills et le morceau à reprendre en chœur dreams laws rights and duties (implacable, au demeurant), et c’est blind qui renvoie les spectateurs chez eux, la fosse se vidant très lentement… et c’est heureux, car nous avons droit à un faster en apothéose de la soirée, seuls quelques impatients l'auront raté, et les lumières se rallument définitivement après 75 minutes d’une prestation hallucinante de force et de cohérence, et qui laisse le sentiment que rien ne peut arriver au groupe francilien. Pour être clair, ce 25e concert de Frustration auquel je viens d’assister est sans doute celui qui m’aura le plus impressionné (et non, je ne suis pas encore blasé), et permet donc de créer trois attentes étalées sur les mois à venir : un 45 T (en français) à paraître à la rentrée, l’album dont on a parlé précédemment en fin d’année, et entre les deux un concert à Ivry, en octobre, qu’il ne faudra évidemment pas rater !

 

 

Set-list :

  1. Worries
  2. For them no premises
  3. Midlife crisis
  4. Minimal wife
  5. Premeditation
  6. Excess
  7. Uncivilized
  8. We miss you
  9. No trouble
  10. Assassination
  11. Just wanna hide
  12. Empires of shame
  13. It’s gonna be the same
  14. Angle grinder
  15. Too many questions
  16. Rappel : Mother earth in rags
  17. Even with the pills
  18. Dreams rights laws and duties
  19. Blind
  20. Rappel 2 : Faster

 

 

La suite, c’est un vrai saut dans l’inconnu (pour moi), avec les Swans ce mercredi soir au Trabendo.

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