[Guillotine] oublie ta colère

Date : mardi 15 mars 2022

C'est mardi, et cela devient une habitude, c'est en direction du Quartier Général qu'on se dirige, et si vers 20h30 les lieux sont encore tranquilles, dès que les musiciens se mettent en place, une demi-heure plus tard, les trottoirs à proximité qui étaient jusqu'alors bondés se vident, et c'est le QG qui se remplit beaucoup : on respire encore, mais de tous les concerts vus ici, c'est celui qui aura rameuté le plus de monde !

Il est donc 21h lorsque le quatuor qui compose Die Vräcks démarre son set, et si on reconnaît le chanteur et le guitariste (présents il y a quelques semaines dans Les Bras Cassés), le son entre les deux groupes est bien différent. D'abord, et ce n'est pas une bonne nouvelle, parce que l'on n'entendra tout au long des trois quarts d'heure que très épisodiquement la basse, pourtant le bassiste fait ce qu'il peut, mais une fois de plus on constate que la balance est un éternel combat ici... Ensuite, et là c'est plus positif, parce que le quatuor sait y faire en matière de rock garage punk, et si on ne doit pas forcément prendre l'enthousiasme du public au pied de la lettre (c'est un public d’habitués, il y a donc beaucoup de bienveillance), il faut bien avouer que dans le genre, le groupe sait y faire, et le chanteur ne se démène donc pas pour rien. On n'ira pas jusqu'à dire que cela laissera un souvenir impérissable, mais on ne va pas cracher dans la soupe, surtout quand on se souvient de certaines premières parties soniquement douloureuses...  Et pour ceux que ça intéresse, il y a des images et du son sur Yiny !

Le temps de la pause clope et bière, et c'est Guillotine qui entame le deuxième concert de sa vie, un mois et demi après son dépucelage live au Tambour à Vapeur, et si la set-list va nous sembler assez proche entre les deux prestations, on va frissonner l'espace de deux titres, puisqu'on n'entend quasiment pas la voix de Vérole, donc pas les textes non plus, et ce serait dommage de s'en passer. Mais le problème finit par se résoudre après l'intervention de Fred, chanteur du groupe précédent et organisateur de ces soirées Paris Calling, et on peut donc enfin se livrer totalement au plaisir de l'écoute de ce que le quintet nous propose, pour le coup on entend la basse (pas très fort, mais infiniment plus que pour Die Vräcks), et si l'ensemble aurait pu bastonner un poil plus fort (en plus, avec la moitié du public qui s'approche de l'EHPAD, le risque de surdité est déjà une certitude), on apprécie largement ce punk-rock qui ne peut qu'évoquer les Cadavres (la voix de Vérole, au minimum), mais avec un son propre au groupe, les deux guitares tranchantes se complètent parfaitement, la rythmique est totalement en place, et l'enchaînement assez rapide des titres du EP 5 titres, de nouveautés et de reprises de goût (r.a.m.o.n.e.s. de Motörhead, un last call qui ne semble pas être celui d'Anti-Pasti) ne peut qu'être apprécié et exciter le public resté encore bien nombreux devant la scène. On retient à cran ou rock the cabas ("cabas cabas hey !), mais le toujours petit dernier tina ('there is no alternative"), exécuté en une seule fois ce soir, vaut lui aussi le coup d'oreille, et on se dit que le prochain EP ne devrait pas décevoir les fans de punk-rock à la française. Et puis, un groupe qui termine son set de 50 minutes par rien à foutre (non, ce n'est pas une reprise d'Oberkampf) avant d'inviter les spectateurs à le rejoindre à proximité du merch' est suffisamment cynique pour attirer la sympathie - qui préexistait déjà, bien sûr ! Et si je ne m'éternise pas après cette prestation, je n'en repars pas moins avec le sourire, vu le plaisir que j'ai pu prendre, et je ne suis pas le seul à avoir grandement apprécié cette soirée !

La suite, c'est dès ce mercredi soir, à la Marbrerie à Montreuil, avec une soirée Sonic Protest qui accueille Pest Modern et Reverend Beat-Man.