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l'ayatollah du rock
15 janvier 2020

[UK Subs] keep on playing

Date : mercredi 15 janvier 2020

 

C'est mercredi, on profite des températures clémentes et de la relative pause dans la grève des transports pour rejoindre le Petit Bain, qui s'avère bien mieux rempli que ce qu'on pouvait craindre, l'impression était que personne ne parlait de ce concert alors qu'on frôlera sans doute le sold-out : les vieux punks continuent à faire le plein !

 

On ne s'était pas pressé d'arriver, car le groupe de première partie ne m'avait guère enthousiasmé les deux premières fois que je l'avais vu. Las, Bleakness vient juste d'entamer son set lorsque je rejoins la péniche amarrée, et ce n'est pas encore ce soir que j'accrocherai au hardcore du trio lyonnais, le problème reste toujours le même pour moi, avec ce chant forcé qui me défrise un peu, mais à entendre les commentaires post-set dans le public, on comprend que le groupe se sera fait de nouveaux adeptes ce soir...

 

Le temps d'un petit changement de plateau, et c'est un quatuor auquel on est habitué qui arrive sur scène, puisque les UK Subs ne manquent pas de nous rendre visite chaque année, à croire que Charlie Harper, l’inusable chanteur (plus de 75 ans, soit seulement un an de moins que le vieux Jagger...) du groupe depuis ses débuts en 1977, veut en profiter jusqu'au bout - son plaisir d'être sur scène est toujours aussi palpable, tournée après tournée. Accompagné de son fidèle bassiste Alvin Gibbs (dont la chevelure toujours corbeau laisse penser à un miracle capillaire), Charlie peut également s'appuyer sur un batteur (très) efficace à défaut d'être super inventif, et sur un guitariste qui ce soir nous épargnera les branlages de manche, on restera dans un son très punk évitant de mordre sur les bordures métallisées, et on ne pourra que s'en féliciter. Avec un groupe dont la discographie n'a quasiment connu aucune année blanche depuis 1979, les motifs de tournées peuvent varier à foison, cette année c'est ainsi le 40e anniversaire du deuxième album "brand new age", que le quatuor va nous interpréter dans l'ordre originel et en intégralité, ce qui quelque part nous change des set-lists en forme de best-of, cela permet également de remettre en lumière des morceaux un peu oubliés, bref le travail d'histoire qui nous est proposé est intéressant et en plus très réussi, car pour ceux qui l'avaient oublié sur cet album il n'y a pas que warhead ("ça y est, c'est la fin", ricane un spectateur lorsque le groupe joue ce... quatrième morceau, hymne s'il en est pour les aficionados du groupe anglais) ou emotional blackmail, dès l'introductif you can't take it anymore on sent que les musiciens sont au taquet, ce qui leur permet de se moquer un brin des spectateurs en demandant au public s'il a fini de se chauffer... Album de 1980, on comprend que la majeure partie des spectateurs connaît les titres par cœur (ce ne serait sans doute pas le cas avec les derniers opus en date), et cela permet également à la fosse de bien bouger, sans aucune animosité, et même les quelques slammeurs sont accueillis avec bienveillance - il faut dire qu'il n'y a pas non plus d'abus, comme on a pu le voir récemment aux Ludwig par exemple. Lorsque le groupe arrive à la fin de "brand new age", il n'y a pas vraiment de coupure, on enchaîne avec des morceaux qui sont usuellement sur les set-lists, en commençant pas you don't belong (encore l'occasion de s'égosiller), le limo life qui suit, s'il a été popularisé par les UK Subs, est à l'origine un titre de Urban Dogs, "supergroupe" mélangeant UK Subs et Knox des Vibrators, et on ne peut pas dire que le rythme se calme à un moment ou à un autre, les enchaînements sont assez rapides, et Charlie comme Alvin suivent sans broncher, il n'y a jamais de temps mort qui ferait retomber le soufflé. Dans cette fin de set (50 minutes), on retrouve les classiques rockers ou new york state police, et c'est sur un disease qui nous ramène au départ (tiré de "another kind of blues", le premier album de 1979 qui inaugurait une liste d'albums aux initiales suivant l'ordre alphabétique) que s'achève cette prestation que l'on sent inachevée, mais déjà sacrément réussie.

Le temps d'un passage très court en coulisses, et le groupe revient sur scène, pour un rappel entamé avec un fragile daté de ce siècle (la set-list n'en possède pas beaucoup de ce type), qui introduit le diptyque riot/party in paris qui clôt un set bouillant, énervé, totalement maîtrisé, et que d'aucuns aimeraient voir encore un peu allongé...

Qu'à cela ne tienne, le groupe revient encore sur scène, alors que certains spectateurs s'étaient déjà dirigés vers la sortie (ou le bar, au choix), et c'est endangered species qui déboule, on ne sait si le morceau était prémédité ou pas, dans tous les cas il est un ultime uppercut, et les lumières peuvent se rallumer sans que personne ne crie au scandale, le quatuor nous ayant offert tout ce qu'on pouvait espérer.

Certains spectateurs insistent pour voir le groupe revenir, les techniciens son et lumière étaient prêts à remballer les gaules ? C'était encore trop tôt, le groupe nous offre un dernier (promis !) rappel, un stranglehold dont la qualité reste toujours aléatoire et en deçà de la version d'origine, mais qui recueille tout de même tous les suffrages, et c'est donc au bout de 70 minutes très intenses qu'on peut enfin quitter les lieux, ou se rapprocher du merch', on ne regrette une nouvelle fois pas d'être venu, même si la set-list ne comportait ni CID ni i live in a car ni new barbarians ni... C'est bien la preuve qu'il fallait être là ce soir, même sans certains "tubes" on ressort de là repu, totalement satisfait, et comme le groupe nous promet de revenir rapidement chez nous... on risque bien de le revoir encore !

 

Set-list :

  1. you can't take it anymore
  2. brand new age
  3. public servant
  4. warhead
  5. barbie's dead
  6. organized crime
  7. rat race
  8. emotional blackmail
  9. kicks
  10. teenage
  11. dirty girls
  12. 500 cc
  13. bomb factory
  14. you don't belong
  15. limo life
  16. keep on running
  17. rockers
  18. tomorrows girls
  19. new york state police
  20. disease
  21. Rappel : fragile
  22. riot
  23. party in paris
  24. Rappel 2 : endangered species
  25. Rappel 3 : stranglehold

 

La suite, ce sera dès ce vendredi, au Cirque Électrique, avec une soirée de soutien à FPP (Fréquence Paris Plurielle) pour laquelle ont répondu présent the Flug, Rikkha et Warum Joe.

 

 
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