[Computerstaat] pas si petits...

Date : jeudi 28 mars 2019

Drôle d'ambiance en arrivant au Supersonic, en ce jeudi soir, puisque à 20h un seul groupe est au complet, sur les trois qui sont à l'affiche, autant dire qu'on s'attend à patienter un bon moment avant le début des hostilités. Mais finalement il n'est pas encore 20h30 lorsque les concerts démarrent, certains ont dû avoir des informations rassurantes sur la capacité de la soirée à avoir une allure normale...

C'est un duo qui grimpe sur scène en premier, et si on n'avait vu Computerstaat qu'un gros quart d'heure il y a plus de 4 ans à la Méca, par la faute de successions de problèmes techniques, ce soir le duo guitare/claviers va bénéficier de conditions parfaites pour le lieu : pas de panne, ni au niveau des instruments ni au niveau des voix, autant dire que ce concert en forme de release party pour le 1er album du groupe "in the city" va s'avérer une superbe vitrine. Entamé avec un i can't sleep presque calme, le set va rapidement se durcir, s’appuyant sur les morceaux variés qui composent l'album, le post-punk du duo ne s'attardant pas sur une influence mais multipliant les références, à tel point qu'on finit par ne plus les chercher tant le groupe a trouvé sa propre voix. C'est bien simple, si je prends la plaquette de presse consacrée à l'album, je ne reconnais aucune des références citées, échangeant par exemple volontiers un Suicide pour un Gomm (why ou war), et si en version live l'aspect synthétique du groupe me semble plus mis en avant qu'en version studio, cela demeure sacrément excitant et efficace. Il faut dire également que le duo profite à plein de ses 45 minutes réglementaires, ne perdant pas de temps en palabres avec les spectateurs, Mathieu (chant et guitare) restant encore plus sobre de Natasha (claviers, chant), qui s'extirpe parfois de son pré carré pour agiter des bras vengeurs avant de retourner derrière ses instruments... La boîte à rythmes évoque elle aussi certains souvenirs, on se remet à penser au hasard d'un morceau aux prestations de Pravda, dans tous les cas le public, qui s'est sacrément densifié au fil des minutes, reste scotché devant la scène, ça danse sans violence, ça remue au moins de la tête ou du popotin, et ça confirme surtout tout ce que l'on avait pu penser de positif à propos de l'album ! Bien sûr, tous les morceaux sont en anglais, ce qui ne permet que partiellement de comprendre le sens des paroles, mais un politics ("politics sucks", dixit Natasha) n'a même pas besoin d'être trop explicite pour toucher chacun. Le groupe ne s'appuyant guère que sur cet unique album et ses 12 titres (certains datent de quelques années et on t été revus et corrigés), on ne peut attendre un concert interminable, mais on ne se plaint pas, ces trois quarts d'heure auront été carrés, réussis, et surtout à l'unisson de cet album que je conseille aux amateurs de post-punk pas forcément trop synthétique...

On s'aperçoit rapidement que le groupe suivant a fini par arriver, puisque les Pinoreks s'installent et entament leur set très rapidement, avec une balance largement expédiée : le quatuor teuton originaire de Potsdam entame un set plutôt plaisant, dans un style post-pop-punk qui fait illusion le temps de deux morceaux, avant que la supercherie soit dévoilée... On pensait que le chanteur à lunettes noires faisait dans le énième degré, on finit par comprendre que le côté "wave-punk" annoncé s'avère lorgner de plus en plus méchamment vers une new-wave en forme d'infâme bouillie, et plutôt que d'attendre l'éventuelle prestation des Komplikations (je ne sais pas si le trio est finalement au complet) - groupe auquel je n'accroche toujours pas -, on décide de repartir at home, c'est raisonnable, et ça permettra de se lever le vendredi matin presque frais et dispos...

La suite, ce sera probablement un petit voyage en banlieue, puisque samedi soir les Washington Dead Cats seront au Sub à Vitry avec les Garage Lopez...