[UK Subs] old rockers

16 janvier 2019

Date : mercredi 16 janvier 2019

C'est mercredi soir, et contrairement à ce que l'on pouvait craindre, le Gibus est (très) bien rempli, et assez étonnamment de têtes pas forcément habituelles (à l'oreille, il y a eu des migrations en provenance du Royaume-Uni), alors que la tête d'affiche vient pourtant tous les ans sur Paris, à croire que certains se disent que la dernière est proche...

Car si UK Subs a vu défiler les guitaristes et les batteurs, on sait que le chanteur historique Charlie Harper est là depuis les débuts en 1976, avec ses bientôt 75 balais, tandis que son bassiste Alvin Gibbs est quasiment incontournable depuis 1980, et cela explique peut-être que le set démarre avec le très ancien CID, qui inaugure une set-list basée sur le premier album du groupe ("another kind of blues"), qui sera joué intégralement et dans l'ordre, avant d'ajouter de quoi ravir les fans, soit les quelques hymnes qui auraient pu manquer à l'appel. On a donc droit à un set différent de ce à quoi on est habitué avec le groupe, qui n'intègrera pas ce soir de titres plus récents - le groupe n'a cessé de sortir des albums tout au long de ces années, et en extirpe régulièrement quelques pépites. Comme toujours, Charlie est étonnamment en forme, avec son éternelle canette de bière (qu'il renouvelle régulièrement) à la main, et si on le voyait assis au fond des salles il y a quelques années en attendant de grimper sur scène, il est depuis d'une solidité impressionnante, et demeurera debout tout au long du set, bougeant, haranguant le public, riant avec ses comparses - car il faut le noter, le groupe est là non pour récolter le fruit d'une carrière entière de punk-rock, mais parce qu'il s'amuse sur scène, et si l'accent de Charlie n'est pas toujours facilement traduisible, on voit qu'il est heureux d'être là, et ne se prend pas pour un autre. Le fait de jouer un album en intégralité, qui plus est le premier, permet de confirmer que les spectateurs connaissent quasiment tous toutes les paroles par cœur, quel que soit l'âge du choriste, et comme les morceaux ne sont pas de nature à s'endormir, on verra un pogo actif mais sans heurts rapidement se créer dans la fosse, avant de voir les éternels slammeurs s'en donner à cœur joie, d'autant plus que les musiciens ne sont pas du style à demander aux videurs une quelconque protection. Musicalement, on connaît tous les titres joués, cela permet de constater que si la section rythmique basse-batterie est irréprochable ce soir, on retrouve en revanche le léger défaut habituel inhérent aux guitaristes successifs, c'est-à-dire une petite tendance au branlage de manche, pas forcément de manière totalement insupportable, mais de manière suffisamment récurrente pour que cela agace un minimum mes oreilles fragiles. Par ailleurs, je ne pardonne pas trop non plus l'interprétation approximative du stranglehold, le titre par lequel je suis entré dans la discographie du groupe, mais rassurez-vous, cela ne gâche pas l'excellente impression de la soirée, et à voir les faces ébahies qui m'entourent, je ne suis pas le seul à apprécier la prestation. Bien entendu, c'est sur warhead que le public s'époumone le plus, mais on notera également que rockers, emotional blackmail ou encore crash course font partie des titres qui ont semblé plaire le plus - sachant qu'aucun n'a déplu le moins du monde ! Évidemment, c'est avec party in paris que s'achève le set, mais comme le groupe ne fait même pas semblant d'aller dans les loges (il reste au bord de la scène, histoire de reprendre aussi vite que possible), et c'est donc un rappel de trois titres qui boucle cette petite heure, qui aura correspondu à toutes nos attentes, et aura confirmé que vu son état de forme du jour, on peut parier que Charlie Harper reviendra à Paris avec son groupe dans les années à venir.

Set-list :