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l'ayatollah du rock
18 janvier 2017

[TV Smith / UK Subs] des gros poissons

Date : mercredi 18 janvier 2017

 

 

 

S’il n’y a pas un chat devant le Gibus en ce mercredi soir, c’est partiellement dû au froid qui persiste, mais surtout au fait que la foule est déjà dans la salle, bien installée et compressée devant la scène, ou plus tranquillement le long du bar, dans tous les cas on est agréablement surpris de voir autant de monde en milieu de semaine, et la population est un mélange de vieux de la vieille, habitués de ce genre de sauterie, et de petits jeunes pleins d’énergie qui mettront le feu dans la fosse à la moindre opportunité…

 

Cela fait presque 20 ans que les Spermicide agissent dans le milieu punk français, ce qui est honorable mais semblera léger en regard des deux groupes qui suivront… Si j’étais resté un poil sur ma faim l’an passé en première partie de GBH, ce soir le punk à option GBH (on y revient) / Motörhead me sied bien plus, il faut dire que ce qui me semblait lourd en février 2016 m’apparaît bien plus léger, c’est plus l’énergie sans l’indigestion, et comme le public réagit avec ferveur aux facéties des musiciens, la notion de groupe de chauffe pour la soirée prend tout son sens ! On a même droit, en guise d’apothéose, à la reprise du r.a.m.o.n.e.s. (Motörhead), avec un guest de luxe au chant puisque ce n’est autre que Vérole (Cadavres, €uroshima) qui s’y colle… Une quarantaine de minutes efficaces pour commencer, personne ne se plaint, et la pause clope/cigarette est utilisée à plein !

 

Le temps d’installer la batterie pour le… dernier groupe (on gagne du temps comme on peut), et c’est TV Smith qui se pointe sur scène, seul avec sa guitare, ses mimiques très expressives et sa dégaine toujours sautillante et élancée, et qui entame son set directement avec un only one flavour très tendu, l’Anglais sachant y faire pour attirer et maintenir l’attention, même en configuration musicale minimale. Pour se mettre le public dans la poche, rien de tel que d’intégrer quelques phrases en français (le bonhomme est une pile électrique multilingue), cela permet de demander l’autorisation de jouer un nouveau titre (c’est purement formel, on n’attend pas de refus du public de découvrir no control), qui s’intègre aisément dans une set-list relativement habituelle, et qui mêle titres solo, anciens ou récents, et titres des Adverts, le premier groupe dont fit partie TV Smith (sexagénaire depuis l’an passé) il y a 40 ans ! Ce sont évidemment ces titres punk historiques qui agitent le plus le public, qu’il s’agisse d’un no time to be 21 (présenté avec la causticité qu’on connait à l’auteur) ou d’un great british mistake, titre qui prend tout son sel depuis quelques mois… Mais cela ne signifie en rien que ses titres plus personnels soient moins pertinents ou efficaces, loin de là, on sait que lion and the lamb ou expensive being poor conservent la tension punk originelle, et comme notre héraut est également très fort pour placer ses chansons dans leur contexte, il joue sur du velours pour réussir à emporter avec lui les spectateurs, loin du pogo mais pourtant très attentifs et enthousiastes. Après un second titre inédit (kiss the world, on suppose), on continue à mélanger les époques, le rythme est martelé à grands coups de talons sur la scène, et on constate même que pas mal de présents connaissent les paroles, de immortal rich à generation y, bref cela confirme que non seulement la salle est bien remplie, mais en sus par des personnes de goût ! Après une version en français de the day we caught the big fish, traduit par la grosse prise (ou l’histoire d’un sous-marin nucléaire pris dans les mailles du filet d’un bateau de pêcheurs), TV nous prévient que les trois derniers titres seront des reprises des Adverts, et personne n’est déçu, puisque l’enchaînement de gary gilmore’s eyes (ou la vie après la transplantation des yeux d’un assassin), bored teenagers (pas besoin d’expliquer, je pense) et le final one chord wonders (des difficultés de jouer et avoir du succès), avec des interprétations accélérées de morceaux fêtant le crêpe ou l’émeraude, ne peut que satisfaire des spectateurs ravis de ces presque trois quarts d’heure, et le verdict est simple : à chaque venue, TV Smith met le feu, et ça tombe bien car il passe presque tous les ans nous faire une petite visite, il ne faudra pas rater les prochaines (en mai à Bobigny avec ses Bored Teenagers ?) !

 

Set-list TV Smith :

  1. Only One Flavour
  2. No Control
  3. No Time to Be 21
  4. I Delete
  5. Lion and the Lamb
  6. Expensive Being Poor
  7. Immortal Rich
  8. Kiss the World
  9. Great British Mistake
  10. Generation Y
  11. La Grosse Prise (The day we caught the big fish)
  12. Gary Gilmore's Eyes
  13. Bored Teenagers
  14. One Chord Wonders

 

S’il s’agit de faire des comparaisons à propos des âges des uns et des autres, il est évident que les UK Subs de Charlie Harper sont logiquement en tête d’affiche de la soirée, puisque le groupe tourne et joue sans interruption depuis plus de quarante ans, et que le chanteur Charlie à la chevelure toujours très blonde a allègrement dépassé les 72 ans ! Le groupe a changé de guitariste depuis sa dernière venue (l’an passé au Petit Bain), Jet laissant sa place après une bonne dizaine d’années de bons et loyaux services, mais dès l’inaugural emotional blackmail, on sent que son remplaçant marche sur les mêmes traces, bien cadré par une section rythmique bien au point (plus de 10 ans de présence pour le batteur, et depuis 1980 avec quelques infidélités pour Alvin Gibbs, le bassiste). Côté public, la donne est simple : le pogo démarre au début du set, et se terminera à l’extinction des guitares, la présence de jeunes aidant à cette permanence, accompagnée de quelques passages sur scène pour s’en aller slammer, et ce ne sont pas les quelques bières qui volètent ici ou là qui empêcheront les spectateurs de s’en donner à cœur joie. Si Charlie a pu laisser filtrer quelques signes de fatigue il y a quelques années, ce soir ce n’est absolument pas le cas, la preuve en est donnée avec des titres enfilés par séries de 4 ou 5 en début de set, il faut avoir la condition pour tenir, car le rythme des morceaux est évidemment exigeant, oscillant toujours entre punk et hardcore. Le groupe appuie évidemment sa set-list sur ses titres les plus anciens, mais il n’hésite pas à puiser dans les albums plus récents, prouvant la continuité dans le son du groupe, avec des hell is other people (2010) ou bitter & twisted et riot (1996), mais aussi (et surtout ?) deux titres tirés du dernier opus en date (« ziezo », 2016), les city of the dead et i’ve got a gun qui ne déparent nullement l’ensemble de l’œuvre. Cela permet au passage de faire évoluer ladite set-list par petites touches, elle ressemble de plus ou moins loin à celle de l’an passé, sans en être une copie conforme, mais que les aficionados se rassurent, les titres les plus emblématiques du groupe y trouvent toujours leur place : tomorrows girls fait monter la pression, s’il en était besoin, party in paris sature la chaudière, et warhead laisse éclater la folie du public dans la foule, d’autant plus aisément que le refrain est d’une simplicité extrême à reprendre en chœur ! La cinquantaine de minutes se termine sur le duo stranglehold (pas ma version préférée, la guitare y a perdu un peu de son excitation initiale) / disease, les lumières se rallument assez vite, mais hormis pour quelques couche-tôt, il est hors de question de terminer là-dessus, d’ailleurs les hymnes les plus évidents ne sont pas encore passés !

Alors le groupe revient assez vite sur scène, aux gestes du manager on comprend qu’il reste trois morceaux pour boucler l’heure, et qui osera protester sur le choix de ceux-ci ? Entamé avec c.i.d., le rappel se poursuit à grandes enjambées avec i live in a car, pour se terminer sur new york state police, autant dire que chacun est repu après cette démonstration de savoir-faire, et qu’il ne se trouve personne pour sembler faire la fine bouche. Comme quoi ce début d’année musicale sous le signe des anciens aura encore tenu toutes ses promesses !

 

Set-list UK Subs :

 

  1. Emotional Blackmail
  2. Kicks
  3. You Don’t Belong
  4. Left for Dead
  5. Rockers
  6. Down on the Farm
  7. Hell Is Other People
  8. Barbie's Dead
  9. Bitter & Twisted
  10. Endangered Species
  11. Fear of Girls
  12. City of the Dead
  13. I've Got A Gun
  14. Crash Course
  15. Tomorrows Girls
  16. Teenage
  17. Party in Paris
  18. Warhead
  19. Riot
  20. Stranglehold
  21. Disease
  22. Rappel : C.I.D. (1978)
  23. I Live in a Car (1978)
  24. New York State Police (1980)

 

Ce samedi, on va baisser la moyenne d’âge sur scène, avec, à l’Olympic, Plomb et Last Night, qui sort son nouvel album.

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