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l'ayatollah du rock
9 mars 2017

[Steal Shit Do Drugs] good agitations

Date : jeudi 9 mars 2017

 

D'une semaine à l'autre, on ne trouve pas la Mécanique Ondulatoire dans le même état. La semaine passée, c'était archi-bondé pour Charly Fiasco, ce jeudi soir on se demande si certains dépriment à cause du Johnny alité : c'est bien plus calme et tranquille, même si les pires craintes de début de soirée se dissiperont en constatant qu'on remplit à peu près la moitié de la salle de concert...

 

Avec un respect des horaires annoncés légèrement élastique, c'est un quatuor entièrement masculin qui entame la partie musicale de la soirée. The Dharma Jerks est composé d'un batteur bien caché derrière ses trois acolytes (d'autant plus qu'une luminosité minimale a été exigée avant le top départ), d'un bassiste bien calé sur la gauche de la scène (vu du public), d'un chanteur-guitariste plein centre, et d'un second guitariste qui gèrera autant le clavier que les diverses percussions annexes, et si le groupe annonce un "Rock Garage Psychédélique", le premier titre m'évoque carrément un genre de Deep Purple, vous comprendrez l'effroi qui peut ainsi m'envahir ! Heureusement, cette référence va vite s'évanouir, on va ainsi songer à un genre de Jesus and Mary Chain par la suite, en demeurant loin du plagiat, mais à partir du 3e morceau on va se stabiliser sur la partie psychédélique du genre annoncé, avec les côtés excitants de la chose, mais également tout ce qui peut apparaître comme plus ennuyeux. On se retrouve alors devant une sorte de Kid Congo, mais en bien plus sérieux, avec un chanteur à la voix aiguë et sacrément énervante, en permanence passant par une énorme dose de réverb (ce qui empêche toute compréhension des paroles et mêmes des interventions entre les morceaux), tandis que le guitariste bien éclairé par la boule lumineuse peut se lâcher, de façon moins pénible que sur les (rares, avouons-le) moments où le clavier est mis un peu en avant. Difficile en revanche de critiquer le batteur, qui effectue un travail énorme derrière ses fûts, entre belle technique et énergie permanente, et le dernier titre concluant cette petite quarantaine de minutes lui doit beaucoup, on peut même penser qu'il s'agit du clou du set, qui ne restera ainsi pas forcément dans les annales mais ne demeurera pas non plus à oublier absolument, c'est suffisamment diversifié pour que chacun y trouve à boire et à manger...

 

Le temps de changer la composition de la batterie, et le trio PCP Manor peut entamer son set avec exactement une heure de retard, on sait déjà que la deadline de 23h00 sera largement dépassée, cela explique sans doute que le groupe n'ait pas droit à plus de 25 minutes pour nous montrer son savoir faire, et je pense ne pas être le seul à le regretter... Car il faut bien avouer que le post-punk (terme générique, un peu galvaudé ces derniers temps, mais j'ai du mal à en trouver un autre) du trio, qui s'appuie en début de set sur des sonorités évoquant furieusement celles d'un Virgin Prunes (il y a pire comme référence !), est d'entrée de jeu très bluffant, avec un bassiste qui varie beaucoup son jeu jusqu'à en faire un genre de seconde guitare, un batteur qui marque le tempo sans se faire omniprésent, et un guitariste qui peut aisément faire dans la stridence sans que cela ne laisse jamais le sentiment que cela est artificiel. En allant plus loin, on peut remarquer que le chant, très souvent choral, n'est pas forcément le point fort du trio, mais que la relative maladresse qui s'ensuit est loin d'être désagréable, cela correspond bien à l'ambiance créée, pas trop sombre quoique on n'ait jamais le sentiment d'une gaieté environnante, pas trop rapide même si les tempos sont assez marqués. Pour être franc, le terme inventé "catarythme" sied bien au groupe, même si le "cata" peut provenir indifféremment de "catacombes", "catalepsie" ou "catastrophe", cela s'approche de obscurité claire qui ressort des titres. On comprend qu'il aurait été plaisant de pouvoir entendre le trio plus longtemps, on sait surtout que si le groupe est rare sur scène (chacun des membres a des activités annexes prenantes), il s'agira de le suivre dans son évolution, tant au niveau enregistrements qu'en ce qui concerne les prestations live. Et donc merci à Pierre & Bastien de m'avoir instillé ce nom dans le cerveau !

 

Comme souvent quand on va assister à un concert sans connaître aucun des groupes à l'affiche, l'hypothèse d'un retour anticipé at home n'est jamais à exclure, mais cette éventualité ne survivra pas aux premières secondes du concert de Steal Shit Do Drugs ! En effet, c'est presque immédiatement que le quintet réussit à convertir la majeure partie de la salle, les musiciens se mettant au niveau d'un chanteur-leader omniprésent, et qui utilise la surface qu'il lui reste pour déambuler et attirer l’œil et l'oreille par son phrasé haché et hyper énergique. Pourtant, en première approximation, on découvre un batteur sosie de Mick Hucknall (Simply Red), un guitariste binoclard aux faux airs de Rivers Cuomo (Weezer), un second guitariste black caché derrière ses lunettes noires, et une petite bassiste blonde cachée derrière son leader, tout cela ne laisse nullement penser à ce que l'ensemble va nous offrir... En guise de comparaison immédiate, on retombe quelques mois en arrière, lorsque les Bambara new-yorkais étaient venus donnés une démonstration fin novembre devant un public malheureusement clairsemé,  les références aux glorieux Gun Club et Cramps se doublant de choses plus énergiques encore, du type 80's Matchbox B-Line Disaster ! Bien sûr, l'atmosphère est bien moins sombre, globalement, mais il est presque impossible de résister à la tornade qui s'abat sur la salle, avec une basse lourde à souhait qui accompagne un jeu de batterie là encore très varié, tandis que les deux guitaristes se complètent tellement bien qu'on a du mal à distinguer qui fait quoi entre les deux lunettés. Étonnamment, les références (plus qu'intéressantes : Stooges, Pere Ubu, The Fall...) annoncées ne correspondent pas forcément à ce que l'on ressent à l'écoute du post-(punk ? / other ?) du groupe en provenance de Seattle, il faut dire également que ses membres ne sortent pas de nulle part (The Intelligence, entre autres), et sont donc largement capables - et le prouvent - de créer un objet sonore relativement indéfinissable mais à 100% excitant. Si l’on en doutait encore, le fait de voir Topper aller extirper de la scène et porter le chanteur au milieu de la fosse, puis en fin de set accorder encore un peu de temps pour atteindre les 45 minutes et 23h30 (limite extrême ?), prouvent que je ne suis pas le seul à m'enthousiasmer pour les Américains, qui en guise d’ultime sucrerie nous promettent de revenir très rapidement parmi nous, peut-être dès septembre si le batteur ne s'est pas trompé. Autant dire que les absents de ce soir auront une chance de se rattraper, et que les présents auront assurément le plaisir d'en reprendre une bonne dose. Bref, vivement la suite !


Lundi, direction l'Espace B avec Harassment et les Zig Zags, puis mardi direction le Petit Bain avec les Cloud Nothings. Et jeudi, ce sera Charles de Goal au Supersonic, la semaine s'annonce sacrément excitante !
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