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l'ayatollah du rock
28 juillet 2016

[Pierre & Bastien] double sim

Date : jeudi 28 juillet 2016

 

 C’est jeudi, le mois de juillet touche à sa fin, et la Mécanique Ondulatoire est tristement vide, on ne peut pourtant pas dire que les concerts sont légion à Paris en ce moment, il faut croire que certains profitent de vacances plus ou moins lointaines, ou se reposent en prévision des mois futurs…

 

En étant gentil, on pourra estimer à une petite trentaine le nombre de spectateurs qui assistent à la prestation des Canadiens de Gravel Route, un trio en provenance de Montréal (pour le batteur, on n’en jurerait pas…) qui semble avoir troqué en chemin sa contrebasse pour une basse, mais dont la musique reste assez fidèle aux tags apparaissant sur son bandcamp : « country blues garage punk Montréal », c’est plutôt vrai, au moins en ce qui concerne les deux premiers qualificatifs, et l’origine géographique… Car si certains titres m’évoquent (avec toutes mes lacunes en la matière) un genre de Johnny Cash guère plus intéressant que le Men in Black, d’autres tournent plus autour d’un blues bien référencé, et pourraient même à l’extrême rigueur faire comprendre le terme « garage », mais on restera définitivement éloigné de toute notion de punk, ce qui au demeurant ne semble pas gêner les spectateurs présents, bien au contraire.  On retiendra tout de même que la prise en charge des mélodies via la basse est un point crucial et très réussi, tandis que le guitariste-chanteur fait un usage intensif du bottleneck, sans que cela ne nuise à l’ensemble. Pour ma part, si je partais sans a priori véritable, je constate que la fin du set m’est bien plus agréable à entendre que son début, et que le temps n’est pas passé si longuement que cela, preuve que je me suis bien moins ennuyé que je ne l’aurais cru…

 

Mais rassurez-vous, je ne suis pas venu ici par hasard, c’est la présence à l’affiche de Pierre & Bastien qui m’a extirpé du cocon familial, car le trio batterie+2 guitares ne laisse jamais indifférent, peu importe les conditions acoustiques dans lesquelles se déroulent ses concerts… Si la balance, effectuée juste avant le début du set, laissait accroire à un son bien léché, il ne faudra guère de temps avant de comprendre que les voix souffriront en permanence de l’équilibre imparfait par rapport aux guitares et à la batterie, ce qui est vraiment malheureux pour un groupe dont les paroles écrites à des degrés divers sont une composante essentielle. Remarquez, cela ne gêne pas grand monde sur les premiers titres, puisque journal ou deglingo sont devenus des classiques au fil des mois et des prestations, mais dès lors qu’on aborde un tout nouveau titre, comme ce allongé qui s’insère entre deux vieilleries, on se dit qu’on a hâte de pouvoir mieux en cerner les textes, tant on a eu la sensation d’entendre un gros bol de yaourt surgir des enceintes… Le verdict sera à chaque fois le même, sur chacune des deux autres nouveautés, qu’il s’agisse de double sim ou de poisson (la notion de « dépit de poisson » provient-elle des musiciens qui constatent qu’ils sont incompris, au moins sur ce morceau ?), tandis qu’on devinera ce que l’on connaît déjà, en lisant sur les lèvres ou simplement en reprenant en chœur ses morceaux fétiches. Ce concert en petit comité est donc une sorte de répétition grandeur nature, qui permet de tester l’inédit, de confirmer l’encore jeune (basket), mais aussi de se faire plaisir, avec des morceaux pas joués sur scène depuis longtemps : guitare basse batterie permet ainsi à Freddie de faire son solo derrière ses fûts (ce qui le laissera totalement exténué lorsque les lumières se rallumeront), tandis que twist prendra son temps (pas moins de 12 minutes !) pour offrir à Baptiste l’opportunité de se déchaîner sur sa guitare et son ampli, le son plutôt doux du début de la chanson se transformant au fil des minutes en un genre de noise rempli de larsens jusqu’à la gueule, avec une fin quasi stoogienne laissant chaque spectateur pantelant et suffisamment estomaqué pour ne même pas faire mine de réclamer le moindre rappel. Il faut bien avouer que ces 55 minutes auront été d’une folle densité, et qu’on s’en contentera sans le moindre rechignement, c’est tout ce que l’on est venu chercher ici ce soir, et en même temps on ne s’attendait pas à être autant extatique à la fin du set : les prochains enregistrements vaudront le coup d’oreille, assurément, et espérons que les prochains concerts verront une affluence plus importante que celle d’aujourd’hui…

 

Set-list :

  1. Journal
  2. Déglingo
  3. Allongé
  4. Destinée
  5. Couple
  6. Double sim
  7. Crise
  8. Femme
  9. Guitare basse batterie
  10. Poisson
  11. Stérile
  12. Basket
  13. Twist

 

La suite, c’est dès mardi prochain, avec la deuxième partie du Punk DIY Summer Fest, au Gibus, avec entre autres (il y a 13 groupes à l’affiche !) Frustration, the Adolescents, TSOL ou encore 1919…

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