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l'ayatollah du rock
2 janvier 2016

[Savage Republic] wonderful figures

Date : samedi 2 janvier 2016

 

Au bout d'une semaine où certains ont perdu successivement Lemmy, Natalie Cole ou Michel Delpech, et où on a beaucoup moins parlé du décès de John Bradbury (the Specials), soit le seul qui m'émeuve réellement dans cette liste, c'est à la Mécanique Ondulatoire que je vais assister à mon premier concert de 2016, et en ce samedi soir il y a du monde, beaucoup de monde même, puisque cela sera assez rapidement sold-out, et que plusieurs repartiront dépités de ne pas pouvoir descendre dans la cave assister au réveil des esgourdes après cette période d'agapes souvent usantes tant pour les corps que pour les esprits.

Difficile de savoir si le public très dense s'est déplacé pour la tête d'affiche ou la première partie, tant l'enthousiasme demeurera identique tout au long de la soirée, le fait que le trio-quatuor Icesun soit le régional de l'étape n'expliquant pas à lui seul la ferveur qui accompagne sa prestation. Si le groupe est d'habitude un trio (basse-guitare-chant) qui s'appuie sur une boîte à rythmes, nous avons droit à l'appui d'un batteur sur les premiers titres (le chanteur s'emparant d'une deuxième guitare pour l'occasion), qui apporte une certaine chaleur à un set qui oscille entre goth et cold, l'influence des Sisters étant évidente sur certains morceaux tout en s'en éloignant assez sur d'autres. Si la voix du chanteur est plutôt claire pour le genre (on pourrait s'attendre à un côté dark plus marqué), elle ne choque en rien le spectateur, qui apprécie les arrangements, une basse plutôt mise en avant appuyant une guitare relativement aigrelette, et un ensemble bien costaud qui s'explique par un passé musical pour chacun des membres du groupe. Tant qu'à retrouver de bonnes choses, on citera une petite liaison (à mon sens) avec la voix de Philippe Pascal (Marquis de Sade), ou des similitudes de loin en loin avec un Christian Death original (période Rozz Williams), mais jamais la musique du trio ne semble singer ou plagier qui que ce soit, on est ici à la fois imprégné d'influences de très bon goût et totalement créatif, et si tout n'est pas parfait, très rares sont les moments où l'on se prend à penser à autre chose qu'à ce qu'il se passe sur scène. Le t-shirt du chanteur, arborant "just like honey", est lui aussi une fausse piste, on n'est pas du tout dans la lignée des JMC, et si pour finir la prestation le groupe demande à son ancien guitariste (qui part sous peu aux antipodes) de venir faire le nombre sur la petite scène, cela ne m'aide pas à trouver le titre ou l'auteur de la reprise en question... On s'en fiche un peu, à vrai dire, l'essentiel est que ces 44 premières minutes de concert de l'année 2016 ont été assez excellents, et qu'elles laissent augurer d'un bon cru pour le reste de l'année, si les autres groupes se mettent au diapason !

D'ailleurs, il ne faut pas trop s'éterniser à l'étage au moment du changement de scène, car les Américains de Savage Republic ne tardent pas à se mettre en place, et entament un set que l'on pourrait qualifier de post-punk tribal, aussi énergisant qu'enthousiasmant, histoire de ne pas faire baisser le niveau de la soirée. Là, on est dans le quatuor classique, basse-2 guitares-batterie, sauf que régulièrement un guitariste se transforme en percussionniste dans la fosse sur un bidon, et ce qui n'aurait pu s’apparenter qu'à un groupe de rock classique évolue vers un univers propre très particulier, qui ne laisse personne indifférent dans le public. Là encore, on trouve des références à foison, qui évoluent au fil du set voire des morceaux, on peut ainsi penser aux Virgin Prunes avant de revenir immédiatement sur cette éventuelle influence, en revanche le rapprochement avec les néerlandais de The Ex me semble incontournable, et est d'autant plus facile que le groupe batave a toujours été très audacieux dans ses expérimentations sonores. Une certitude, cependant, c'est que le groupe ne fait pas trop durer ses titres, on pourrait même assez souvent avoir un peu de rab et estimer que cela ne nuirait pas à l'efficacité des morceaux, mais je suis peut-être le seul à trouver les fins de morceaux un peu abruptes, ce qui ne gâche pas non plus totalement mon plaisir ! Le groupe formé au début des années 80 à Los Angeles a été totalement renouvelé depuis, il n'y a pas un seul membre originel sur scène, mais peu importe, les nouveaux (on hésite à dire "jeunes") gardent la flamme, et si le batteur est le seul à ne pouvoir échanger sa place, les 3 autres membres alternent entre les guitares, la basse et la percussion, il n'y a pas de place attitrée, ce qui donne également un aspect visuel intéressant, pour peu qu'on réussisse à apercevoir les musiciens au milieu de cette très dense foule de spectateurs, bien sûr... Les minutes passent, et on pense tout d'un coup à Birthday Party, en mode plus ou moins canalisé, puis c'est la scène death-rock qui débarque dans les esprits, bref tout ce qui s'est fait d'excitant depuis les années 80 est passé à la moulinette Savage Republic, et on se demande encore comment on a pu passer à côté du groupe depuis tant d'années ! À la fin du dernier titre, le chanteur (du moment) quitte la scène avant la fin pour rejoindre les loges, c'est un bel effort au vu de la masse de population à traverser, mais il revient assez vite, rhabillé d'un bonnet et d'un long manteau (il était torse nu depuis le milieu du set), et fait signe à ses acolytes prêts à ranger les instruments qu'il faut encore jouer un morceau, et c'est donc partie pour le rappel final, aussi échevelé que le reste de la prestation, qui s'achève sur un long solo de batterie, que seuls les trois premiers rangs auront probablement pu voir tandis que les autres se seront contentés de l'écouter... Plus de 65 minutes d'un set époustouflant, autant dire que la tête d'affiche a su relever le défi lancé par une première partie bluffante, et que ce premier concert 2016 aura tenu toutes ses promesses, et mieux encore ! Amis lillois, n'hésitez pas : allez voir ces Américains ce soir...

La suite dépendra sans doute des infos de Razibus, il y a une certitude pour les Fields of the Nephilim en milieu de mois au Trabendo, et une grosse option pour Warum Joe et (plein d')autres au Cirque Électrique dès samedi prochain.

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