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l'ayatollah du rock
18 décembre 2015

[Gonzaï Night] we saw the light

Date : vendredi 18 décembre 2015

 

En ce vendredi soir, ce qui devrait probablement s'avérer le 81e et dernier concert de l'année a attiré pas mal de monde à la Maroquinerie, même si les spectateurs mettront beaucoup de temps à descendre dans la salle assister à la dernière Gonzaï Night de l'année. En attendant que cela se remplisse, on profite de l'absence de queue pour tester la Grim de Noël, qui s'avère tout à fait honorable, et permet de patienter un brin.

Car si on a du temps devant nous, c'est tout simplement parce qu'on ne reste pas en permanence dans la salle. Motif : si le guitariste australien ("le Diable de Tasmanie", selon sa propre appellation) est plutôt sympathique, un poil bavard mais rigolo, j'ai bien du mal à supporter ses morceaux, du genre folk (la majorité des encore rares spectateurs est sagement assise) dans lequel certains y voient un côté "acid", et même si découvrir qu'il a fait l'acteur dans le premier Mad Max le rend encore plus intéressant, je ne m'attarde que quelques minutes en compagnie d'Howard Eynon (c'est le nom du personnage en question, bandeau dans les cheveux blancs et vrais airs de hippie sur le retour), regrettant que ses chansons ne soient pas aussi enthousiasmantes que ses apartés. Bon, c'est le risque dans ce genre de soirées où différents styles se mélangent, le seul point commun tenant à la forme "one-man-band" adoptée par chaque artiste.

Par exemple, lorsque Son of Dave arrive sur scène, on constate qu'à part le fait d'être seul, l'Anglais (Canadien exilé à Londres, en fait) à chapeau ne possède guère de points communs avec son prédécesseur : il n'utilise pas de guitare, mais use (et abuse ?) des boucles, que ce soit à partir de ce qui sort de son harmonica ou de ses rythmiques de la bouche ou de n'importe quelle percussion, et s'il est à l'aise (il a également un passé comme leader des Crash Test Dummies) devant un public qui s'est bien densifié, c'est du côté de la Nouvelle Orleans qu'on peut retrouver ses influences, et ce n'est pas que l'harmonica qui donne cette impression. En effet, c'est bien du blues qui nous est proposé, mais avec un côté légèrement cadien qui permet ainsi de reprendre tequila (the Champs) de belle façon, et le public commence à bien bouger, on en voit certains entrer quasiment en transe (on se sait pas ce qu'ils ont ingurgité avant le concert), bref tout ceci est extrêmement bien fait. Un petit reproche ? On a tout de même la sensation que l'affaire, si elle tourne bien, a tendance à tourner en rond, et on retrouve grosso modo les mêmes sonorités au fil des morceaux, ce qui n'est pas désagréable mais nous permet d'aller reposer nos oreilles avant le clou de la soirée.

Car si nous avons affronté le froid (ah, ben non, on n'est que le 18 décembre, l'hiver est encore bien loin) et tenté de limiter les crises d'éternuements et les gouttes au nez (ça, c'est une réalité), c'est pour assister à la prestation d'un Suisse, mais pas n'importe lequel : non content d'exercer au sein de diverses formations (the Monsters, die Zorros, the Coronets, Lightning Beat-Man), le Reverend Beat-Man œuvre également en solo, assis derrière sa batterie avec sa guitare de gaucher sur le genou, et s'il arrive sur un air de marche funèbre, ce qui suit ne va pas vraiment corroborer cette première (fausse) impression. C'est affiché, il n'y a pas de tromperie sur la marchandise, notre Bernois joue "100% blues trash", et dès le get on your knees inaugural, la fosse se met en branle, les futurs slammeurs se chauffent, et la voix si particulière du chanteur affiche ses deux timbres, l'un plutôt haut, l'autre quasi-métallique, autant dire qu'il s'agit quasiment de deux instruments supplémentaires ! S'il ne pratique qu'avec parcimonie la langue française, cela n'empêche en rien le Reverend de faire de l'humour, de manière très simple, sans agressivité, et il réussira plusieurs fois à faire éclater les rires, même en anglais, et ceux qui auront prêté attention aux paroles pour le moins "famille tuyau de poêle" (version Prévert) de i see the light n'auront pu échapper au sourire tout au long du texte... Disponible, ô combien (il acceptera toutes les demandes de photo, par exemple), avant le concert en tenant son stand de merchandising (Voodoo Rhythm Records, c'est lui !), l'homme-orchestre semble tout aussi détendu sur scène, son visage est souriant en permanence, et même ceux qui tentent un poil d'envahir son espace ne lui arracheront pas la moindre récrimination, il fait son show avec le public, sa version quasi aphone de blue suede shoes (Carl Perkins) est hilarante, comme quoi il n'est pas nécessaire d'être toujours hyper sérieux pour obtenir le respect. On le remarque, les spectateurs sont particulièrement attentifs, ils réagissent immédiatement aux diverses perches que leur tend le Reverend, et même la chanson meine kleine russin, en allemand avec des aspects particulièrement folkloriques, passe comme une lettre à la poste. Ceci n'est qu'un intermède dans une prestation plutôt bien énervée, et si la rythmique est assez basique, la guitare et le chant emportent l'adhésion, et on en voit qui régulièrement sortent de la fosse pour tenter de sécher quelque peu leur sueur... Au bout d'un wild baby wow sacrément bien enlevé, le chanteur quitte la scène, il n'y a eu que 42 minutes jusqu'alors, donc chacun se doute qu'il va rapidement revenir pour un petit rappel...
Effectivement, c'est le cas, Mr. Beat-Man revient sur scène, très vite, pour un rappel de deux titres, qui se transformera en deux rappels un peu plus tard, histoire de laisser deux spectateurs tenter leur chance à la place du Reverend, l'un étant ennuyé lorsqu'il faut accompagner la guitare de la batterie, l'autre étant surpris lorsqu'il se rendra compte que la guitare d'un gaucher inverse probablement les cordes... Cette petite vingtaine de minutes supplémentaires est un régal, et cette heure globale, si nous l'aurions aimée plus longue, aura été quasi parfaite, notre héros du soir est tout trouvé, aussi humble que sympathique, aussi talentueux qu'énergique, bref si la Suisse n'est pas réputée pour le nombre de ses talents dans la musique rock, celui-ci en est un, et un sacré même, que l'on attend sur Paris quand il le veut, sous n'importe laquelle de ses pseudos !

Set-list partielle:
  1. Get on your knees
  2. Tonight
  3. I see the light
  4. Jesus
  5. Jesus-christ twist
  6. ??
  7. Blue suede shoes
  8. I got the devil inside
  9. ??
  10. Meine kleine russin
  11. ??
  12. Wild baby wow
  13. Rappel : Another day another life
  14. ??
  15. Rappel 2 : Back in hell
  16. Show me how


On laisse passer la fin de cette année très agitée, et on revient en janvier. Le programme 2016 commence à se remplir, avec entre autres, et dans le désordre, les Fields of the Nephilim, Dominic Sonic, Arno, Joe Jackson, Theo Hakola, les Olivensteins et Brian James, Kas Product, Girl Band, Jessica 93 ou encore Le Singe Blanc : non, ce n'est pas tout de suite qu'on va arrêter d'aller voir des concerts !

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