[Out of School Activities] cocktail snack

Date : jeudi 24 avril 2014

C’est bien la première fois que je mets les pieds au Café de Paris, un troquet sis en haut de la rue Oberkampf, et dont la salle/cave ne doit pas être forcément habituée à la clientèle punk qui envahit les lieux en ce jeudi soir, il y a comme souvent une deadline (22h30, comme souvent), ce qui oblige les concerts à commencer tôt, et ce qui explique subséquemment que l’on rate totalement le premier groupe...

C’est un peu dommage, mais il faut avouer que je suis surtout venu pour assister à la prestation des Out of School Activities (Oosa pour les intimes), groupe cévenol dont j’avais apprécié (et chroniqué) le premier album, il y a près de cinq ans, mais que je n’avais encore jamais réussi à tester sur scène. C’est l’occasion en or, on ne s’en prive pas, et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a aucune raison d’être déçu par la prestation du trio, tant le pop-punk énergique et purement distillé par le groupe est efficace, y compris dans les conditions acoustiques précaires inhérentes à ce genre de lieu. La cave est rapidement remplie (une trentaine de personnes ?), mais on remarque des fans absolus, qui défient la température ambiante (cela ira mieux dès que Taga aura trouvé le bouton d’allumage du ventilo...) en dansant sans interruption, en haranguant le bassiste, en s’amusant avec la set-list, voire même à la longue en lassant un peu les autres spectateurs... Les morceaux, en anglais (on le sait, on ne l’entend pas forcément), sont tirés des trois albums (les deux premiers sont sortis, le troisième n’est encore qu’à venir), mais il est impossible de différencier les périodes correspondantes des titres, on reconnaît uniquement la patte du groupe, c’est-à-dire un phrasé très particulier, chanté relativement haut, qui se pose sur des musiques dansantes, punchy, vraiment plaisantes, qui convainquent les aficionados comme les spectateurs non avertis. Signe de l’ambiance qui règne ce soir, la panne de courant en plein milieu du set (plus de lumière, a priori plus de son) ne remet nullement en cause la dynamique du set, qui se termine avec un titre de moins que sur la set-list prévisionnelle, histoire de laisser un peu de temps au groupe suivant, qui est au passage l’organisateur du concert. Une chose est sûre, nul ne regrettera d’avoir affronté les éléments contraires (fatigue, pluie) pour assister à cette prestation, dont nous n’attendons plus désormais qu’elle se renouvelle le plus vite possible !

Il n’y aura guère de temps de pause avant que les Holy Holsters reprennent le flambeau, ce qui explique que les spectateurs ayant eu envie de se désaltérer à l’étage ratent le début d’un set là aussi très énergique, chanté en français (mais on ne comprend guère les paroles non plus, la faute pouvant ici incomber au micro, ou à l’acoustique, ou à la fatigue), dont pour simplifier on peut estimer que les groupes punk français tels que les Rats (le bassiste en porte un t-shirt, ça peut influencer mon avis...) sont une bonne référence, et même si c’est un poil plus rentre-dedans que les Oosa, cela reste là aussi très plaisant, le public est là également conquis, et on ne peut que regretter que la fin du set ne puisse être repoussée de plus d’un morceau, visiblement il s’agit de ne pas se fâcher avec les tenanciers des lieux, il ne reste pas tant d’adresses que cela où jouer (du punk, surtout) à Paris, alors on finit par accepter que la soirée s’achève, mais tout cela aura été rafraichissant, revigorant, et aura rappelé qu’il y a une vie en dehors des salles officielles, et que si la Miroiterie aura du mal à survivre aux problèmes de locaux qui viennent de lui tomber dessus, il peut se trouver des alternatives pour les concerts à venir.

Rien de prévu avant le retour de Lene Lovich à la Java le 17 mai, mais la fin du mois risque d’être pour le moins chargée...