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l'ayatollah du rock
3 juillet 2012

[She Wants Revenge] drapeaux rouges et longues nuits

Date : 3 juillet 2012

 

Horaire indiqué sur le billet : 19h00. Affichette à l’entrée du Divan du Monde : ouverture des portes 19h30, concert 20h30. En ce mardi soir, il reste donc du temps à passer en terrasse des cafés à proximité des lieux, avec des serveurs parfois très désagréables, à croire qu’on se trouve dans un quartier à touristes...

 

La salle est (très) bien remplie, avec un public que l’on pourrait qualifier de dark-soft, c’est-à-dire que les looks restent assez sobres en dépit d’un goût prononcé pour la musique qui s’annonce... Pas de première partie, les Californiens de She Wants Revenge déboulent directement sur scène, au format rock (basse/batterie/2 guitares), avec des sons de claviers que l’on devine pré-enregistrés (cela constituera l’un des légers points faibles du set, à mon sens), et démarrent en fanfare avec un red flags and long nights qui m’évoque indubitablement De Volanges, tant dans les sonorités que dans la voix (timbre et façon de chanter), et c’est une référence que je garderai assez souvent à l’esprit au fil du concert, on avouera qu’il y a pire comme comparaison... Ce titre est issu du premier album du groupe, à qui sera fait une large place, plus qu’aux deux autres albums, d’ailleurs, preuve que le groupe sait sur quoi s’est formée sa fan-base, et qu’il est donc indispensable de caresser son public un minimum dans le sens du poil... On notera d’ailleurs que le groupe (le chanteur et le bassiste) communiquera beaucoup, tentera d’échanger avec les spectateurs, le fait d’arriver à la fin de la tournée européenne expliquant peut-être ce besoin de se lâcher, ou peut-être que les six années séparant leur dernière venue à Paris doivent-elles être pardonnées par un assaut d’amabilités ?

Je m’égare un brin, il n’empêche que ce premier titre aura peut-être été le meilleur morceau du concert, ce qui ne signifie pas que celui-ci aura déçu par la suite, mais simplement que la barre aura peut-être été mise trop haut d’entrée de jeu... Car si on retrouve par la suite de très bons moments (un sleep en sorte de Cure circa 81, en plus énervé, par exemple), la set-list comporte quelques titres un poil plus faibles (le trop facile take the world, le trop dansant à mon goût reasons, ou le trop claviérisé maybe she’s right, soit en fin de compte trois titres du dernier album en date “valleyheart”...), tandis que la majorité des autres sont d’une efficacité plus ou moins prononcée, qui met plus ou moins en valeur le côté sombre de la musique... Car il s’agit ici de darkwave très prononcée, bien éloignée des origines hip-hop du groupe, qui ne se ressentent que dans des textes complexes et un phrasé très délié, quoique pas du tout typé. Certains titres peuvent être très hypnotiques, comme ce little stars aux guitares impressionnantes, ou ce out of control qui prend le temps de s’installer, comme ne le prennent malheureusement pas assez d’autres morceaux... Il y a de l’énergie à revendre sur this is the end (non, rien à voir avec la scie des Portes), true romance est étonnant dans ce rôle de faux disco aux rythmes décalés, et si on pourrait espérer une envolée guitaristique (qui n’arrivera jamais) sur someone must get hurt, le très sémillant et dansant up in flames s’avère très puissant, et je me rends compte que j’arrive à bien apprécier des titres qui appellent à se trémousser, ce qui n’est d’habitude guère ma tasse de thé.

Le groupe fait une sortie de scène après une très grosse heure, mais revient après moins de deux minutes de repos pour un rappel densifié par rapport aux autres dates de la tournée, histoire de boucler le concert en 1h50, ce qui est pour le moins honnête... On aura également appris que le titre préféré du bassiste est replacement, et on constate au passage qu’il a bon goût, on aura aussi noté la reprise (pas forcément passionnante, en formule limitée à deux guitaristes) du love my way des Psychedelic Furs, et si la participation du public se limite la plupart du temps à des applaudissements, la seule tentative de faire chanter les spectateurs aura été une réussite, comme quoi les petits Français peuvent retenir des paroles en anglais... Au final, sans révolutionner le monde de la musique, ni même celui plus confidentiel de la scène dark (dans sa globalité), c’est le genre de concerts (et de groupes) que l’on peut qualifier d’efficace, de sympathique (sans aucun deuxième degré), et qui est d’autant plus apprécié que les quelques fautes de goût commises par la troupe que l’on peut trouver au fil d’internet auront été esquivées ce soir ! On ne trouvera donc pas beaucoup de grognons à la sortie de la salle ce soir, hormis pour les tarifs du merchandising (20 euros le t-shirt, vous y croyez ?), et on peut donc désormais espérer qu’avec un tel accueil nous reverrons bientôt les Américains dans nos contrées...

 

Changement de style ce mercredi soir, avec au 104 (l’occasion de découvrir le lieu) un mythe nommé U-Roy.

 

Set-list :

  1. Red Flags And Long Nights
  2. Sister
  3. True Romance
  4. Reasons
  5. Little Stars
  6. These Things
  7. Take The World
  8. Broken Promises For Broken Hearts
  9. Sleep
  10. Love My Way
  11. Someone Must Get Hurt
  12. This Is The End
  13. Maybe She’s Right
  14. Rappel : She Loves Me, She Loves Me Not
  15. Written In Blood
  16. What I Want
  17. Up In Flames
  18. Replacement
  19. Out Of Control
  20. Tear You Apart

 

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