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l'ayatollah du rock
25 mars 2015

[Les Femmes s'en Mêlent] tamed beasts ?

Date : mercredi 25 mars 2015

 

Le Festival « Les femmes s’en mêlent » (LFSM pour les intimes) se pose au Divan du Monde en ce mercredi soir, en affichant complet au passage, avec un public très mixte, preuve que le concept du festival n’est pas uniquement de voir des femmes sur scène, mais également dans la salle…

 

Précédée d’une réputation de bête de scène et de nouveau petit prodige en provenance des antipodes, l’australienne Courtney Barnett arrive sur scène accompagnée d’un bassiste et d’un batteur, et entame un set qui très vite m’évoque la scène psychédélique du San Francisco de la fin des années 60, avec une pointe de dépression latente, et un chant qui la plupart du temps tient plus de la déclamation parlée. Certains enchaînements de titres semblent démontrer que ceux-ci ont beaucoup de ressemblances entre eux, cela explique peut-être que les vidéos projetées en arrière-plan, très gentiment psychédéliques elles-mêmes, tournent en boucle. Vous comprendrez aisément que, si l’ennui n’est pas total, eu égard par exemple aux quelques envolées guitaristiques de notre gauchère donzelle, assimilables à des retours d’acides, qui peuvent interpeler par la dissonance qui transparaît de temps à autres, j’ai du mal à m’intéresser réellement à ce qui peut se passer sur scène. Une corde de basse cassée plus loin, on commence à faire le bilan, en estimant que le batteur est juste moyen, par exemple, et j’attends tranquillement la fin du set lorsque l’impensable se produit : le dernier titre, qui conclura ces 56 minutes un poil longuettes, se révèle d’une énergie folle, et c’est immédiatement le Gun Club qui vient à l’esprit, et c’est donc avec une énorme frustration qu’on voit le trio quitter la scène, en se disant qu’ils viennent en un seul morceau de nous démontrer qu’ils auraient pu faire bien mieux que ce qui nous a été proposé, voire infligé.

 

Après une demi-heure de changement de plateau, on constate que la salle n’est plus aussi bondée, certains étaient donc venus uniquement pour Miss Barnett, tant pis pour eux, cela permet de se rapprocher un peu de la scène, et on voit ainsi arriver 4 jeunes filles, qui s’installent qui derrière les fûts, qui derrière les claviers, qui derrière sa basse, qui derrière sa guitare et son micro : Sallie Ford (la guitariste-chanteuse dans sa scintillante robe rouge) et son « nouveau » groupe entament leur set par un genre de gospel a cappella, ce qui est plutôt inattendu, avant de nous plonger dans leur « rock’n’roll vintage », les premiers titres étant privés de sons de clavier (tout le monde ne s’en plaint pas…) avant qu’un technicien ne vienne remettre de l’ordre. Comme d’autres spectateurs, je n’avais pas encore écouté l’album du groupe, sans les Sound Outside des deux premiers opus, et on peut immédiatement constater, et cela se vérifiera tout au long de la prestation, que les quatre filles sont bien plus à l’aise avec les nouveaux morceaux qu’avec les anciens. À croire que le fait de devoir assumer seule les parties de guitares est un poil compliqué pour Sallie ? On peut aussi penser que la batteuse peroxydée est parfois à la limite, heureusement que la claviériste et surtout la bassiste sont au niveau pour faire tenir la baraque ! On notera d’ailleurs que les deux meilleurs morceaux du concert seront ceux sur lesquels Sallie échangera son instrument avec la bassiste, le son de guitare prenant immédiatement une ampleur encore inouïe jusqu’alors… Cependant, n’allez pas croire qu’il n’y a que des motifs de se plaindre, car il reste au moins un élément de taille sur lequel baser une performance : la voix de la chanteuse est parfaite, égale à ce qu’on peut entendre sur les albums, et rien que cela nous tient en haleine pendant la grosse heure que dure le set ! En sus, si les anciens morceaux sont moins pêchus que les originaux, ils n’en restent pas moins très efficaces, et leur évolution forcée permet également d’y découvrir de nouvelles facettes. En revanche, on a le sentiment très net que le son global se détériore au fur et à mesure que le temps passe, sans savoir si cela est du fait des musiciens ou des techniciens, mais c’est plutôt désagréable, et plutôt dommage car ce n’est pas vraiment l’habitude des lieux… Et si le dernier titre avant le rappel est le plus faible de la soirée, avec les deux claviers (bien trop) mis en avant, le rappel sera largement gâché par une réverb’ omniprésente, et si certains l’imagineront comme une reprise de Nirvana (je ne peux me prononcer), cela ne poussera pas le public à résister au rallumage des lumières (immédiatement après le départ de scène). On peut également supputer que le choix de placer le stand de merchandising à l’étage n’est pas forcément judicieux, les spectateurs ayant plutôt tendance à chercher de l’air plutôt qu’à regrimper des escaliers après cette soirée !

Bref, on a vu mieux comme première partie, on attendait un poil mieux de Sallie Ford, mais rien ne dit qu’on n’y regoûtera pas à l’occasion…

 

La suite, c’est dès vendredi soir, au Petit Bain, avec une belle soirée Lydia Lunch (et son projet « retrovirus ») / Kas Product.

 

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