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l'ayatollah du rock
3 juin 2011

[les Elles] moi j'aime bien

Date : 3 juin 2011

 

Le Festival Taparole fête sa 9e édition, et en ce vendredi je découvre qu’il a déménagé, toujours dans Montreuil, depuis ma dernière visite. Cela se passe désormais à moitié en plein air (stands divers et variés, bar-resto et terrasse), à moitié en intérieur (la salle de concerts), et l’ambiance fait très soixante-huitarde,

 

Après avoir enduré, ou échappé suivant les moments, aux divers autres prestations du début de soirée, pendant plus de 3 heures, ce sont enfin Les Elles qui arrivent sur scène, dans une formation à cinq qui rappelle les anciens temps, ou du moins qui s’éloigne nettement de la tournée “joseph” d’il y a deux ans. Un groupe totalement recomposé, autour de l’incontournable Pascaline Herveet, avec une batteuse à casquette militaire, une violoncelliste, une guitariste-accordéoniste-choriste, un vibraphoniste-claviers, le tout dans une optique centrée sur le dernier album, mais faisant la part belle aux titres plus anciens.

Cela commence déjà avec un titre inédit, moi aussi, qui augure bien de l’atmosphère générale de la soirée, autour de la femme dans toutes ses passions, contradictions, difficultés, bref un savant mélange, oscillant entre Pamela Peacemaker et Joseph, comme entre les titres appropriés des cinq albums du groupe. La valse inaugurale, avec une Pascaline toute de blanc vêtue (sauf ses chaussures, rouges) et une accordéoniste en robe rouge et balcon pigeonnant, démontre directement que le violoncelle est bien l’instrument de prédilection des Elles, on reconnaît ses sonorités comme la patte du quintet, et plus tard, lorsque l’accordéon fera place à la guitare, ou à des moyens plus rudimentaires de faire de la musique (petits crissements sur orthopedia, sifflet sur miss alzheimer), et au fil du temps on constate que l’ensemble des musiciens mettent des touches de finesse qui permettent de faire évoluer les morceaux, de leur donner une aura singulière quand il le faut (percussions improbables de la batteuse sur abe sada), et si certains titres (très appréciables, par ailleurs) envoient du gros son, on a la plupart du temps un plaisir infini à écouter cette foultitude de petits détails créatrice d’une ambiance quasi-feutrée, même dans une grande salle comme ce soir... Le vibraphone commence à prendre de l’ampleur sur le slow du père lachaise, et se fera dès lors indispensable, sans trop abuser non plus, et Pascaline laisse parfois la place à ses acolytes. Ainsi, la guitariste (qui abandonnera assez vite son instrument pour se consacrer au chant et aux chœurs) se voit attribuer la gestion de ah, tandis que la batteuse doit ânonner les ciseaux pointus... La découverte de titres nouveaux continue (bel ami, le duo vocal j’veux des amants), les réorchestrations des anciens titres sont extrêmement réussies (orthopedia, la chatte de monsieur clock), et la limite entre spectacle et concert est toujours fluctuante, même s’il ne s’agit assurément pas d’un concept-concert ! Les minutes de gloire de la batteuse correspondent à gentille, avec un travail assez bluffant de sa part, et son successeur alors, en principal duo batterie/violoncelle, est l’un des temps forts du set, qui confirme que la voix de Pascaline n’a quasiment pas bougé depuis les années... Le set se termine de façon quelque peu abrupte, sur une petite historiette incongrue “à la manière” des deux premiers albums (un pique-nique au zoo qui se conclut par la dégustation du zèbre), et le groupe quitte la scène assez vite... pour revenir tout aussi vite, avec des barbes postiches pour ces demoiselles, qui interprètent bouche-trou en deux parties, les deux voix superposées sur l’album étant cette fois bien distinctes et composant chacune un morceau... Histoire de terminer en beauté, voire en apothéose, la succession miss alzheimer/joseph pourrait mettre le feu si le public n’était bien sage, et c’est donc après 1h20 que se clôt cette prestation vraiment énorme, totalement réussie, hyper professionnelle tout en restant très accessible, bref à mon goût l’une des meilleures soirées de l’année, jusqu’à présent bien sûr !

 

 

Set-list :

  1. moi aussi
  2. armand
  3. le slow du père lachaise
  4. merco break
  5. ah
  6. zaza
  7. les avions
  8. mauvais sang
  9. abe sada
  10. les ciseaux pointus
  11. j’veux des amants
  12. bel ami
  13. la robe rouge
  14. orthopedia
  15. la femme chien
  16. la chatte de monsieur clock
  17. gentille
  18. alors
  19. le zoo
  20. Rappel : bouche-trou
  21. miss alzheimer
  22. joseph

 

Ce dimanche, si le courage m’habite, j’irai avec grand plaisir voir Dimi Dero aux Combustibles. Dans le cas contraire, il faudra attendre mardi soir pour (re)voir les Raveonettes, à la Machine.

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