[Théâtre-Cirque-Chanson] Les petits bonnets

Date : mercredi 16 octobre 2019

Si les Elles semblent en stand-by prolongé, cela ne signifie pas que Pascaline Herveet et ses comparses ont lâché l'affaire, mais plutôt qu'elles évoluent, par exemple comme en ce moment en se rapprochant du théâtre et du cirque - oui, en même temps. En ce mercredi soir, je me retrouve ainsi au Cirque Électrique, mais sous son chapiteau et non dans les salles de concert, où Pascaline et ses partenaires habituelles (Sophie Henry à l'orgue et Élodie Fourré au violoncelle) accompagnent le Cirque du Dr Paradi (une histoire de famille, n'hésitez pas à vous renseigner) pour la mise en scène du texte "Les petits Bonnets" écrit (justement) par Pascaline.

Si le spectacle est présenté dans ce lieu, c'est qu'il s'agit effectivement de cirque, avec acrobaties, corde, fil, mais en mélangeant cet art à un texte engagé, militant, féministe, consacré à la lutte d'ouvrières dans une usine de sous-vêtements, et comme on est chez les Elles, il y a de la chanson, de l'humour, du l'étrange, on retrouve nettement ce qui nous a toujours fasciné chez Pascaline et sa bande, jusques et y compris le petit accent très particulier qui fait que les "ai" sont prononcés "é"... On suit ainsi trois ouvrières, une combattante, une victime et une énigmatique, au milieu d'animations diverses, et si on a parfois un peu de mal à comprendre l'intégralité du texte (il y a du vent et de la pluie, la musique est parfois un poil forte...), on ne manque pas grand chose, et les comédiennes se font bien comprendre, avec leurs particularités et leurs accents propres. Elles sont d'ailleurs accompagnées sur scène d'un homme, qui agite le fouet (littéralement) ou patine avec talent, et s'il est difficile de trop en raconter, on doit avouer que les 80 minutes passent très vite, on ne s'ennuie pas du tout, et même si de temps en temps on trouve un peu d’exagération dans le jeu, cela ne rebute pas du tout, et le public assez nombreux semble conquis par ce qui se passe sur la piste. De fait, on savait que Pascaline, via les Elles, n'hésitait pas à beaucoup jouer sur la mise en scène dans les concerts, on se rappelle ainsi de la version de Joseph au LMP, ce soir tout cela est poussé jusqu'au bout, le texte est complet, et s'il est parfois cru, il n'en est que plus efficace et crédible, et on ne peut ainsi qu'inciter à assister au spectacle si vous en avez l'occasion : il est présenté au Cirque Électrique jusqu'à ce dimanche, mais soyez sur vos gardes pour d'autres représentations pas loin de chez vous...