[Frustration] blind

Date : 2 juin 2011

Un jeudi soir en parachutage ascensionnel sur la Gaîté Lyrique, dans le cadre d’un festival “Filmer la musique #5”, c’est l’occasion de découvrir un lieu nouveau (pour moi, au moins) et d’assister à un concert excitant (enfin, théoriquement, et pour moi encore une fois...).

Après avoir réussi à entrer dans la place (fouille à l’entrée, questions saugrenues du type “vous venez pour le concert ?”...), on découvre un lieu immense, aux multiples activités (sans doute trop à mon goût), et à la faune arty-branchouille assez infecte, bref on est loin des salles habituelles, même de celles dont on se plaint parfois ! La volonté de décalage va jusqu’au bar, avec des boissons jamais vues (ni bues) ailleurs, aux décorations/fauteuils, et même jusqu’à l’apposition d’un DJ-set pendant les concerts (on avait malheureusement déjà vu ça à Mains d’Œuvres...), chacun a droit à son petit bracelet gris/blanc permettant l’accès à la salle de concert, et les loges sont suffisamment éloignées de la scène pour que les musiciens se perdent en chemin !

Menfin, en dépit de tous ces désagréments, c’est bel et bien à un set de Frustration que nous allons assister, dans une belle salle de plain-pied, avec une belle densité de spectateurs, ce qui est déjà très positif ! Si on essaie d’oublier les innombrables pseudo-photographes qui passent leur temps à mitrailler les musiciens, avec des objectifs permettant sans nul doute de mesurer à la fois la longueur et le nombre de leurs poils de nez, tout en empêchant bien évidemment les spectateurs de moins d’1m80 de voir, le groupe semble un peu surpris de disposer d’autant de place sur cette scène gigantesque, et l’acoustique plutôt agréable en début de prestation trouvera de temps à autres ses limites, puisqu’on aura parfois une sensation de froideur, alors qu’on se satisfaisait pleinement de l’ampleur du son au tout début... La set-list de ce soir ressemble à s’y tromper à celle d’il y a un petit mois, même si on n’aura pas droit à un rappel complet, sans doute le retard pris au départ (la première partie ? une organisation défaillante ?) en sera-t-il responsable... On constate une réverbération presque exagérée de la voix du chanteur, qui ressort très nettement ici, et l’ampleur déjà citée permet d’entendre un véritable “gros son”, pas désagréable pour le public, mais qui permet une écoute assez différente d’un groupe que l’on pensait pourtant connaître par cœur... Le public, longtemps attentif et très concentré, finira par se lancer dans un pogo pas forcément contrôlé ni bienveillant, dans lequel viendront se plonger le guitariste et le clavier juste avant la conclusion, qui précèdera un très court rappel, et les lumières se rallumeront très vite, pendant que chacun commencera à analyser la soirée... Pour ma part, je n’avais jamais assisté à un concert du groupe dans de telles conditions acoustiques, mais cela n’aura pas forcément constitué le meilleur concert, avec un public étrange, un lieu que l’on conseillera d’éviter, et une impression globale de malaise, et de non-appartenance à une pseudo-secte artistique : vivement qu’on revoie Frustration dans un vrai lieu humain !

Ce vendredi, direction Montreuil et le Festival Taparole, avec les Elles de retour.