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l'ayatollah du rock
31 mai 2011

[the Fall] bury

Date : 31 mai 2011

 

Mardi soir pré-long week-end, le public se presse aux abords de la Halle de la Villette, des spectateurs avides d’émotions auditives qui attendent beaucoup de cette soirée qui s’inscrit dans le cadre du festival Villette Sonique, qui a vraiment réussi à faire son trou dans le calendrier parisien.

 

Si on considère qu’arriver une demi-heure après l’horaire prévu, et n’entendre (même pas voir !) que cinq minutes du set des I Apologize m’empêche de pouvoir juger de la véracité de leur “New Wave / Post-punk / Rock”, j’admets n’avoir pas grand chose à dire sur le supposé trio (je n’ai rien vu, je vous dis !), en dehors du fait que ce que j’ai pu ouïr se rapprochait bien plus de la disco que du punk... Par souci d’honnêteté intellectuelle, on retestera le groupe à l’occasion, et on pourra alors vérifier si une impression fugace peut se transformer en certitude sur la durée !

 

Quoique ayant passé un peu plus de temps devant la prestation de Cheveu (ou en tout cas dans la salle, devant le bar, sans gradins pour occuper l’espace sonore), l’opinion négative que je m’étais faite du groupe il y a déjà pas mal de temps à la Maroquinerie (soirée Magnetix/Cheveu/Frustration en juin 2008), et encore plus en 2006 au Point FMR, n’aura pas vraiment changé ce soir : le trio bruitiste (guitare/claviers/chant-bidouillages divers) réussit sans aucun doute à faire entrer en transe certains adeptes d’une musique “Autre”, pour ma part je ne rentre pas du tout dans le concept, et même si certains morceaux du dernier album en date sont plutôt agréables, la version scénique ne me sied pas le moins du monde, et je m’ennuie très rapidement, ce qui est assurément une réaction, mais pas vraiment celle attendue...

 

Découverte ce coup-ci avec le quatuor féminin japonais de OOIOO (apparemment, ça se prononce Oh-Oh-Aïe-Oh-Oh), dont la “Jungle” évoque très nettement les regrettées Slits, tout du moins dans la partie initiale pendant laquelle seule la batteuse est en action, car dès que les guitares et les voix se font entendre, c’est une vraie déception qui m’envahit : voix insupportable, guitare hésitant entre prog et hard-rock, si la rythmique ne sauvait pas quelques titres on pourrait chercher à fuir les lieux à toute vitesse, d’autant que la bière fait pénurie au bar, que les serveurs qui ont récupéré des canettes font des concours de lenteur pour les servir, et que le public massé devant à tendance à s’énerver devant cette lacune inimaginable et impardonnable... Jusque là, on avait gardé un bon souvenir des groupes de japonaises, ce soir c’est encore un mythe qui s’écroule !

 

Après tant de déceptions en si peu de temps, il va sans dire que l’impatience se mêle à l’angoisse en attendant le groupe phare de la soirée, rare en France, et réputé pour son côté totalement imprévisible, le nombre de bagarres et de musiciens virés en direct faisant l’objet de controverses entre les fans assidus et inconditionnels (par exemple, le stand merchandising aura sans doute fait un beau chiffre d’affaires ce soir, un seul client ayant dû acheter la bagatelle d’une dizaine de t-shirts et d’un nombre de disques sans doute équivalent... c’était vraiment impressionnant et déroutant à observer !)... Après une longue introduction par un VJ, qui nous montre à la fois Brel et Prince, et s’amuse à distordre et boucler les sons et images jusqu’à la nausée, arrive enfin sur scène The Fall, le groupe de Mark e. Smith (MES par commodité), chanteur et seul membre original depuis sa formation en 1976, accompagné ce soir de sa femme Elena aux claviers (une spécialité chez MES : faire jouer ses épouses successives dans le groupe !), et des plutôt jeunes bassiste, guitariste et batteur qui complètent le groupe depuis 5 ans (autant dire une éternité !). Si Elena conservera son sac à main à portée d’elle tout au long du set (voire le portera tout en jouant !), MES abandonnera assez rapidement sa veste pour l’accrocher sur la batterie, dans l’optique évidente de faire tomber un élément de ladite batterie, puisqu’il s’acharnera plusieurs fois à retirer des éléments, à tenter de bloquer le bassiste contre son ampli, ou qu’il ira pianoter à contre-temps sur le clavier : créer de la tension gratuitement, MES sait le faire ! Côté musical, on aura droit à un mélange de titres nouveaux (hot cake en intro, par exemple, ou un titre encore inconnu pour enchaîner, et chino en fin de set) et morceaux historiques (avec plus de 30 albums officiels et une pléthore de compilations/lives/pseudo-pirates au compteur, le choix est quasi illimité !), parmi lesquels on retiendra une excellente version de muzorewi’s daughter (“dragnet”, 1979), en dépit des difficultés inhérente au titre qui occasionnera pas mal de pains du guitariste, ou la reprise attendue et toujours différente du strychine des Sonics, sur laquelle MES va essayer plusieurs fois l’ensemble des micros placés sur la scène, jusqu’à ce qu’il finisse par trouver celui, ou plutôt ceux, qui lui conviennent... Il est difficile, voire totalement impossible, de comprendre ce que dit ou ce que chante Mark e. Smith, tant son accent effroyable est empiré par l’habitude de manger les micros, mais cela importe peu, le public est de toute façon béat, estomaqué par la qualité musicale de chacun des musiciens, ce qui permet parfois d’apprécier les titres sans les (re)connaître ! Après une demi-douzaine de morceaux, MES quitte la scène, laissant i’ve been duped chanté par le guitariste et la claviériste, puis il revient sur greenway, l’occasion pour lui de tirer la langue aux videurs qui viennent de s’occuper d’un slammer pourtant inoffensif... Le morceau suivant permet d’assister à une montée sur scène d’une demoiselle qui jette son t-shirt dans la fosse avant d’être expulsée, seins nus donc, manu militari de scène sous l’œil torve de MES, qui ne semblait pas s’attendre à cette irruption ! Globalement, on s’aperçoit que le set passe très vite, les 77 minutes semblent n’avoir duré qu’une demi-heure, autant dire que personne ne s’ennuie, et les quelques spectateurs qui quittent la salle au fil des minutes doivent certainement craindre pour leur retour en transport en commun... Après un city hobgoblin très réussi, la scène se vide sans un mot et le doute s’installe... Les spectateurs hésitent, puis se rassurent avec le retour du groupe pour un wolf kidult man impérial, qui dure une bonne dizaine de minutes, intro instrumentale incluse, et ensuite le groupe quitte de nouveau la scène, sans vraiment saluer, et... c’est la fin, les lumières se rallument, c’est la ruée vers la sortie, le merchandising et le métro, avec des sourires sur tous les visages, qui confirment l’impression personnelle : foutraque ou pas, c’était un sacrément bon concert, qui marquera sans doute les esprits, et comme les chances de revoir le groupe à Paris sont plus que réduites, il ne fallait vraiment pas être ailleurs qu’à la Villette ce soir !

 

Jeudi, direction la Gaîté Lyrique, avec une nouvelle prestation de Frustration.

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