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l'ayatollah du rock
24 mai 2011

[Art Brut] direct hit

Date : 24 mai 2011

 

Mardi soir, pendant que Daniel Picouly prépare son émission au Café Charbon attenant, le Nouveau Casino se remplit petit à petit pour une soirée Custom, sans jamais atteindre la jauge maximale, ce qui est dommage pour les organisateurs et les groupes qui vont jouer, mais plutôt pratique pour les spectateurs présents, qui n’auront pas droit à la séance de sauna prévue, et bénéficieront ainsi de conditions visuelles et acoustiques optimales tout au long de la soirée.

 

L’honnêteté m’oblige à avouer que je n’ai assisté qu’au dernier titre des When saints go machine, un groupe danois dont le nom pourtant étonnant ne m’évoquait strictement rien, et dont la pop doucereuse, sirupeuse et globalement indigeste (il faut ajouter qu’elle est très synthétique), m’aura rapidement écorché les oreilles, rien qu’à travers la voix du chanteur qui peut rappeler les pires heures de Supertramp et Morrissey réunis… Passons !

 

La deuxième première partie m’avait laissé un souvenir mi-figue mi-raisin lors de l’ouverture du dernier concert de (swell), et ce soir la prestation de Jonquil ne va pas vraiment modifier cette impression assez ancienne : des mélodies sympathiques, une musique pas trop agressive, un chant varié, mais au final rien de transcendant, et un set oublié dès qu’il est terminé…

 

Après cette longue introduction, l’optimisme ne déborde pas forcément à l’heure où Art Brut grimpe sur scène : si les Anglais ne m’ont jamais déçu sur scène, et si on les sent en forme et ouverts derrière leur stand de merchandising, l’album “Brilliant ! Tragic !” n’est sorti que la veille du set, ce qui n’a pas laissé l’opportunité de vérifier qu’on ne risque pas d’avoir de mauvaise surprise (cf. l’exemple des TSD), mais on risque de savoir rapidement ce qu’il en est, le groupe ayant prévu de proposer un certain nombre de nouveaux titres ce soir... Cela commence d’ailleurs directement, puisque Eddie Argos et ses acolytes (un batteur debout et souvent hilare, une bassiste toujours aussi réservée mais efficace, et deux guitaristes qui se lâchent bien plus que lors des prestations précédentes) nous présentent un clever clever jazz qui évoque furieusement... Art Brut ! En effet, contrairement à certaines rumeurs circulant sur le net, Eddie n’a guère changé de façon de chanter, ou plutôt d’interpréter ses textes, avec cette morgue rappelant Mark e. Smith (encore une semaine avant les Fall à la Villette !) en plus ouvert, tandis que la musique est un rock frôlant l’énergie et la vitesse punk, et ça bouge sur scène comme dans la fosse, histoire de rassurer tout le monde en mettant les choses au point d’entrée... Histoire de ne pas laisser refroidir le plat, un petit my little brother suit, histoire d’utiliser les anciens tubes, et si axl rose laisse croire qu’on va alterner indéfiniment nouveautés et vieilleries, l’alternance cesse pour faire s’enchaîner des titres connus, qui mettent la foule en délire, et Eddie ne cesse de soliloquer de manière plus ou moins compréhensible pour les francophones que nous sommes, nous racontant ses aventures au musée Van Gogh d’Amsterdam avant de faire s’asseoir tout le monde, ce qui rappelle bien sûr les Wampas, de manière totalement différente mais avec un résultat équivalent. Si les craintes préalables se sont envolées en 10 secondes, on constate que l’énergie musicale est sans doute encore plus importante que lors des dernières venues du groupe, le son est moins propre (plus rock, limite garage parfois), ce qui n’est pas fait pour me déplaire : pas d’assagissement en vue, les réinterprétations d’emily kane ou formed a band (en ouverture du splendide rappel) prouvent que le quintet ne se repose pas sur ses lauriers et n’est pas prêt à se calmer ! Une exception, peut-être : le nouveau single, lost weekend, est assez étonnant puisque le chant/phrasé d’Eddie est assez triste, et en total décalage avec la musique rentre-dedans, ce qui est une évolution par rapport à la plupart des morceaux, sur lesquels il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre le chant et la musique... Les 4 titres du nouvel album se seront avérés en totale symbiose avec les anciens, les rares spectateurs néophytes n’y auront sans doute vu que du feu, et à voir les bras tendus dans la salle à la fin du set, nul doute qu’il ne se trouvera guère d’esprits grognons à l’heure des bilans : en un peu plus d’une heure (on aurait pu avoir plus, avec une première partie de moins !), la confirmation de l’énorme talent du groupe aura encore apparu évidente à tous les spectateurs, et il ne reste ainsi plus qu’à espérer qu’il ne faudra pas attendre encore deux ans avant de revoir les Anglais, qui doivent continuer à creuser dans la bonne direction pour rester sur le podium britannique du rock excitant !

 

Set-list

 

  1. clever clever jazz
  2. my little brother
  3. axl rose
  4. moving to l.a.
  5. summer job
  6. direct hit
  7. modern art
  8. sexy sometimes
  9. alcoholics unanimous
  10. dc comics & chocolate milkshake
  11. emily kane
  12. nag nag nag nag
  13. lost weekend

 

Rappel :

  1. formed a band
  2. 18 000 lira
  3. good weekend / bad weekend

 

Vendredi, direction la Cigale avec des (très) anciens, les Sonics. 

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