[Fuzztones] bullshit detector

Date : 14 février 2007

Finalement, il n'y a pas de repos, et c'est direction la Maroquinerie, pour une soirée sous le signe du garage : ça se voit dès l'entrée, la moyenne d'âge dépasse allègrement les 40 ans...

The Lost Communists est un quintet français, dont la principale qualité est de savoir s'habiller correctement (de belles vestes de l'ex-Armée Rouge...), mais qui font aussi de la musique. On pourrait qualifier de soul-mod sixties ce qu'ils font, qui n'est pas totalement insupportable, hormis quand l'organiste (pourquoi est-il revenu du goulag ?) a droit à ses moments de gloire : c'est sûr, je ne suis vraiment pas adepte de l'orgue, c'est encore confirmé ! Pour la petite histoire, ils finiront leur set (avec du retard, en faisant semblant d'ignorer les appels venus des coulisses...) avec une reprise des Dirtbombs, qui ne dépare pas l'ensemble !

Pas d'orgue ou de synthé avec les trois Tu Seras Terriblement Gentille, qui dans une configuration basse/batterie/guitare font dans un rock'n'roll classique assez efficace, plutôt frais, sans en rajouter, sans se la péter, avec des alternances de voix plutôt bien vues... Pour donner une idée, ce pourrait être les 5.6.7.8 qui reprennent du Slits (ou inversement, plutôt), les morceaux sont assez courts, et s'il y a encore quelques erreurs (i.e. repérables par le public), pas de problème, le trio est toujours en évolution et en amélioration, et les prochaines prestations ne pourront que confirmer ces progrès constants !

Basse-guitare-batterie, un orgue, des musiciens en veston de cuir avec des collier en ivoire, des rouflaquettes, des simili-santiags... si on cherche à caricaturer le style garage, on peut avoir des idées dès que les Fuzztones arrivent sur scène ! Ne reculant devant aucun cliché, le chanteur passera le set à parler fellation, à congratuler le public pour être toujours aussi bon, à mimer des coïts avec sa guitare ou son micro... Côté musique proprement dite, c'est plutôt une bonne surprise : que cela provienne de la balance ou non, on entend finalement assez peu l'orgue, et cela tient donc plus du rock que du garage, ce qui est finalement positif ! Hormis quelques horions dans la fosse, tout se passe à la bonne franquette, voire même un peu trop puisqu'on aimerait que les transitions entre les morceaux soient plus rapides et dépourvues de digressions oiseuses, et si au bout de 50 minutes le groupe quitte la scène, ce n'est qu'un leurre, puisqu'au bout du compte on aura eu droit à plus d'une heure et demie de bon rock, agrémenté d'une section de cuivres pour la fin du set, avec en final un medley des Sonics suivi de la reprise de strychnine des mêmes, et on en conclut qu'au bout de 27 ans, ils ont conservé une bonne pêche, en jouant des clichés mieux que certains de leurs contemporains !

Demain, même lieu, autre punition avec The Blood Arm.