[British Hawaii] we have no style

Date : 18 octobre 2006

Soirée sous le signe du (gros) rock ce soir à la Flèche d'Or : les amateurs de chemises à carreaux étaient invités à remonter le temps, pendant que les craintifs préféraient éviter la pluie, regarder le foot ou écouter les vieilles poupées new-yorkaises...

Présentés comme proches de Jesus Lizard, les quatre Daria ont plutôt tendance à évoquer un mix improbable entre RATM et Green Day, avec une grosse influence 70's de type AC/DC, dont ils reprendront d'ailleurs un morceau (un demi-morceau ? les avis divergent) avec un savoir-faire certain, mais qui ne suffit pas pour emporter l'adhésion : décidément, j'ai les cheveux trop courts pour apprécier ce genre de choses...

Dans le genre "on présente un groupe en racontant n'importe quoi", les British Hawaii font également très fort ! Car les comparer aux Libertines, quand le trio ne fait que compiler les 207 riffs incontournables du rock'n'roll moderne, c'est un peu exagéré, non ? Bien sûr, le chanteur a une voix particulière... mais si on n'accroche pas à cette voix haut-perché, ça n'arrange pas les choses... C'est totalement impersonnel, il n'y a pas trop d'investissement, ça rappellerait presque Neil Young (non, ce n'est pas une louange !), et on se demande comment ils ont fait pour décrocher la première partie des BRMC... Il y a du piston dans l'air !

Venus de Suisse, les trois Navel ne trompent personne : avec un chanteur singeant Kurt Cobain, une bassiste efficace mais très lourde, un batteur de style bûcheron, on a droit à du grunge comme si cela existait encore ! C'est au moins la confirmation que je n'ai pas raté grand-chose en zappant le phénomène de mode de l'époque Nirvana...

Pas de surprise avec les Sheeduz : leur rock non académique s'appuie de façon égale sur la voix, la guitare et la batterie, avec un morceau piano/batterie/voix, un set différent des dernières semaines, des évocations nouvelles et manifestement insensées (Ali Shaw des Cranes, Pascaline Herveet des Elles... non, je ne suis pas fou !)... On ne se lasse pas de les entendre, ça reste frais et particulier, et si certains s'inquiètent de leurs capacités d'évolution, c'est anticiper les problèmes : pour l'instant c'est vraiment très bien, c'est tout ce qu'on attend d'elles actuellement !

Il paraît que Robert Roth est une figure culte de Seattle, il n'empêche que ce genre de gros rock (3 guitares pour une basse et une batterie) ne fait guère recette, on pourrait y voir une collision entre ZZTop et Bob Dylan, ou n'importe quoi d'autre qui énerve moins qu'il ne lasse rapidement... Ce n'est donc pas encore pour cette fois qu'on donnera pour le denier du culte !

RDV vendredi au Trabendo pour une séance de dianétique avec Juliette & the Licks, puis lundi avec Métal Urbain, avant une grosse fin de mois...