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l'ayatollah du rock
10 février 2024

[Pink Turns Blue/Electric Press Kit] un état d'esprit

Date : samedi 10 février 2024

 

Je n'ai pas encore mes habitudes au Supersonic Records, qui a conservé son nom en dépit de l'abandon de la partie "disquaire", mais il semble que les activités "concert" se multiplient ici, c'est sans doute la version payante du Supersonic juste à côté, une salle plutôt intimiste avec la scène installée dans un coin et une capacité qui ne doit guère dépasser la centaine de places. En ce samedi soir, le concert est annoncé complet, même si le public (que je m'étonne de voir aussi largement jeune, à croire que les anciens boycottent le lieu) ne se sera pas forcément empressé d'arriver.

 

Car comme à la maison-mère, on peut se fier aux horaires annoncés, alors on n'est pas surpris de voir que Electric Press Kit démarre bien à 19h45, c'est sans doute un peu tôt pour certains, qui attendront l'heure de la tête d'affiche pour pointer le bout de leur groin... Le duo français (guitare-basse) qui se targue de marier indie rock et post-punk s'appuie sur des rythmiques pré-enregistrées/pré-programmées assez denses, et la première référence qui me vient à l'esprit est Ministry, en moins industriel bien sûr mais soniquement parlant on s'en rapproche un brin, ce qui est plutôt positif. Il y a dans ce qui n'est pas joué sur scène des parties de synthé, pas forcément ma tasse de thé évidemment, mais elles ne sont pas omniprésentes ni trop mises en avant, donc cela ne gâche pas la fête, en revanche je suis un peu plus surpris de constater qu'on a vraiment du mal à entendre ce qui se dit ou se chante, il vaut mieux ne pas s'éloigner du micro si on veut se faire comprendre, et surtout je constate qu'il me faut régulièrement un petit moment pour savoir si la chanson exécutée est en anglais ou en français, c'est un effort dont je me passerais bien, et en sus les rares paroles qu'on finit par comprendre me laissent pour le moins circonspect : rape of the vampyre, c'est un drôle de fantasme, mais quand on entend "trop d'amour tue l'amour" ou les paroles de mondialisation, on regrette que cela ne vole pas plus haut. Alors je n'irais pas jusqu'à dire que ces 40 minutes sont douloureuses, elles passent plutôt bien même, mais je ne suis pas sûr que je tiens à en reprendre une dose tout de suite...

 

Une vingtaine de minutes pour laisser les spectateurs se jeter sur le bar, et c'est le trio berlinois Pink Turns Blue qui se pointe sur la scène, du classique guitare-basse-batterie, avec des parties de clavier enregistrées mais là non plus pas insupportables ni trop mises en avant. Sans manquer de respect au groupe, on peut estimer qu'il fait partie dans la scène "dark" (au sens large) européenne des seconds couteaux, ceux dont on connaît le nom sans être capable de citer un titre, mais cela ne signifie pas qu'il n'est pas capable d'enthousiasmer un public ! Derrière le chanteur-guitariste, seul membre d'origine, ses deux comparses font sacrément bien le job pour offrir au leader un écrin dans lequel insérer ses chansons, avec un chant pas agressif, qui parfois évoque Ian Curtis, et si certains citent les Chameleons comme figure tutélaire, je dois tout de suite mettre les choses au point, ayant vu les Anglais il y a peu au Trabendo : Pink Turns Blue, formé en 1985, a bien mieux vieilli, a fait évoluer ses morceaux au fil des années, et surtout n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour que la mayonnaise prenne. Sur des rythmiques effectivement proches d'une certaine forme gothique, le leader chante des textes calmement tout en jouant des parties de guitare souvent posées, même si la possibilité de durcir un peu le ton n'est pas exclue. En regardant le public, on constate qu'à de rares exceptions près il ne s'agit pas forcément de fans absolus (rares sont ceux qui chantent les paroles en même temps que le chanteur, et il n'y a pas de cris de joie lorsque les morceaux démarrent), mais aussi que le trio réussit à convaincre les spectateurs, très attentifs et appréciateurs devant des titres que la plupart découvrent en direct. Pour l'anecdote, on note que le batteur semble très ennuyé par les reflets des lumières sur ses cymbales qui viennent régulièrement l'éblouir, mais il restera stoïque pendant tout le set - on en connaît qui auraient râlé au bout de cinq minutes...

Un concert dans une atmosphère intimiste ne signifie pas que le groupe ne se donne pas à fond, puisqu'on aura droit à 1h35 quasiment sans interruption, les deux sorties avant les deux rappels ne durant que le temps pour les musiciens de reprendre leur souffle et ne laissent pas le temps aux spectateurs de retourner au bar.  C'est une découverte scénique pour moi qui ne crée absolument aucune déception, au contraire de certains venus entendre un morceau précis non exécuté, ce soir je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai plutôt été ravi de ce qui m'a été proposé, le corollaire étant que je vais sans doute devoir remonter le temps pour découvrir les onze albums que le groupe a sorti au fil des années et vérifier qu'ils sont aussi appréciables que le trio sur scène...

 

Set-list probable :

  1. not even trying
  2. there must be so much more
  3. i'll never give up
  4. so why not save the world
  5. walking on both sides
  6. i coldly stare out
  7. after all
  8. touch the skies
  9. walk away
  10. we still could make it
  11. missing you
  12. you still mean too much to me
  13. your master is calling
  14. Rappel : can't be love
  15. when it rains
  16. something deep inside
  17. michelle
  18. Rappel 2 : state of mind
  19. if two worlds kiss

 

La suite, ce sera probablement jeudi prochain, au Supersonic, avec le retour des Loose Articles.

 
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