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l'ayatollah du rock
16 mars 2017

[Charles de Goal] extinction (en retour)

Date : jeudi 16 mars 2017

 

Grasse se jumèle à Columbine, le FMI reçoit des bombinettes, et pendant ce temps le Supersonic s'offre une soirée de jeudi post-punk, on remarque depuis notre dernière venue (pour un concert des Whodunit) qu'un mini-sas à été installé à l'entrée, qu'on n'y respirerait pas si on dépassait deux personnes, et que le public va mettre un petit peu de temps à arriver, mais on s'y attendait, c'est Bastille, et même s'ils n'en constitueront pas la majorité, certains spectateurs seront un poil caricaturaux, étant plus là pour se montrer que pour apprécier ce qui leur sera proposé...

 

C'est un duo basse-guitare, posé sur une boîte à rythmes, qui entame la soirée : Electric Press Kit ne peut pas nier ses accointances avec un punk-rock à la Bérurier Noir, de manière évidente tout en évitant la redite, mais se double d'un post-punk flirtant avec le gothique à l'occasion, lorsque la basse se fait plus présente. Bien sûr, tout n'est pas totalement à l'avenant, il y a même un titre flirtant un peu trop à mon goût avec le métal, mais cette sortie de route reste anecdotique, l'ensemble de ces 3/4 d'heure est largement écoutable, même si je dois avouer que son écoute se fera du haut de la mezzanine qui surplombe la scène, et non devant ladite scène, il s'agit de conserver des forces pour le reste du programme, qui est bien chargé. En tout cas, c'est une première partie qui ne donne ni envie de partir, ni de se boucher les oreilles, et que l'on reverra suivant les opportunités sans déplaisir, il reste à suivre leur agenda de près...

 

C'est un constat qu'on aura en revanche bien plus de mal à formuler en ce qui concerne le deuxième intervenant de la soirée, lui aussi en forme duo : DaGeist vient de Lille, ce qui est un bon début, mais cela se gâte très vite, car les premiers titres évoquent plus du Frankie Goes To Hollywood ou du Simple Minds (je sais, il n'y a pas que de mauvaises choses, les premiers albums sont intéressants) que de la cold/dark-wave attendue/espérée. Bien sûr, le niveau remonte un peu au fil des minutes, on se retrouve devant un mélange goth-cold moins effrayant, même si certains osent une comparaison avec Killing Joke guère à l'avantage des français, il faut dire qu'avec une basse et des boîtes/claviers, les possibilités de proposer des grosses variations musicales sont limitées, et le drame survient bien avant la fin du set : problème technique insoluble, l'électronique ne suit plus, et en dépit des efforts des uns et des autres le duo doit se résoudre à en finir de manière anticipée et inopinée, je ne dirai pas que je m'en réjouis, d’autant que les spectateurs devant la scène semblaient bien apprécier le set, mais comme cela permet d'avoir un peu d'avance pour la tête d'affiche, peut-être sera-t-on un peu moins crevés demain matin au taf...

 

Car c'est Charles de Goal qui s'installe sur scène, avec un changement de poids depuis la dernière fois qu'on les avait vus (il y a tout juste un an à Mains d'Œuvres) puisque le précédent batteur a quitté le navire, et que son siège est désormais occupé par une vieille connaissance, Dimi Dero rejoignant son acolyte Vinz (basse) pour former une section rythmique "australienne" aux côtés des inamovibles Patrick (guitare, Chant, CDG à lui tout seul) et Thierry (guitare et claviers/programmations). C'est Thierry qui d'ailleurs se fait remarquer d'entrée de jeu, puisqu'il s'aperçoit immédiatement qu'il n'a aucun retour sur scène, tandis que ses comparses souffrent eux aussi du même syndrome, dans une mesure moindre, mais il faut tout de même démarrer, avec les techniciens qui feront leur possible pour arranger les choses entre et pendant les titres. Si les musiciens souffrent de ne pas entendre grand chose, le problème n'existe pas côté public, où un mélange surprenant s'effectue entre habitués des concerts goalistes et jeunes familiers des lieux, ce qui occasionne quelques surprises de part et d'autres, comme lorsqu'un jeune bobo-bastillard remarque que le groupe est très bien, musicalement parlant, mais qu'au "niveau style, il faut qu'ils oublient les t-shirts et portent des chemises"... Si on s'affranchit de ses questions d'appréciation de la mode vestimentaire, on constate que cela bouge, et beaucoup, devant la scène, en tentant d'éviter l'inamovible (et mal placé) poteau carré (non, on n'est pas à Glasgow !), le pogo règne en maître, dans la bonne ambiance, il y aura même quelques volontaires pour la pratique du stage-diving, ce qui au vu de la configuration du lieu semblait plutôt une gageure. Musicalement, la set-list est un mélange de toutes les périodes du projet, des années 80 (ambiance répétitive) au dernier album (7x) en passant par l'album du retour de 2008 (passion/éternité), et si les connaisseurs apprécient de constater que cela ne gêne en rien la cohérence du concert, les réactions toujours extrêmement positives de ceux qui découvrent tous les morceaux montrent que le groupe a su travailler (et très bien) pour arriver à ce résultat. Qu'on soit dans le titre plus punk (hais-toi !) ou dans le plus synthétique (radio on), l'énergie reste la même, et le plaisir qui découle de tout cela est immense, on ne voit pas une seule d'enterrement autour de soi, y compris sur scène où le groupe est pris au jeu de sa prestation et réussit à passer au-dessus des contingences techniques compliquées. Enfin, on dit ça, mais lorsque l'idée de génie (changer l'enceinte de retour) aboutit au miracle d'un sourire enfin satisfait sur le visage de Thierry, on a l'impression que le groupe fait ce qu'il peut pour rattraper un début de set qui ne manquait pourtant de pas grand-chose, vu de la salle, et met donc les bouchées doubles pour proposer des titres forts, puissants, qui surpassent les petits pains que l'on peut entendre à l'occasion (non, Van Halen n'est toujours pas là, et c'est toujours tant mieux !). Cela tombe bien, on revient sur des morceaux issus de "mobilisation/résistance", et dès à feu et à sang, on retrouve toutes les qualités dont ce dernier album est rempli, de larmes à gauche ("un titre de circonstances", dixit Patrick) à ténèbres, tandis que blackpool permet de ressortir l'efficacité dansante d'un titre basé sur une expérience mémorable quoique surprenante dans la station balnéaire inimitable du nord-ouest anglais... Au bout de cette grosse heure intense, le groupe peut lâcher les instruments, mais si le devoir a été ô combien bien accompli, il n'est pas question de s'arrêter là, alors le rappel va pouvoir démarrer, et durera plus d’un quart d'heure...

C'est exposition qui ouvre cette nouvelle salve, et ce titre est sans doute celui sur lequel on remarque le plus le travail d'appropriation de Dimi aux fûts, on salive d'avance en pensant ce que cela pourra donner sur d'autres morceaux au fil des mois, et c'est ensuite le titre le plus punk (rapide, court, explosif) du groupe qui déboule, un finger weg dont certains ramèneront des bleus tant le pogo semble s'emballer encore plus virulemment. Un petit mot au passage pour D. Trump en guise de présentation de régularisez-moi, qui ne fait pas non plus dans la douceur, et on arrive malheureusement déjà au bout, avec comme promis sur les réseaux l'arrivée sur scène de Natacha Wut (Computerstaat) pour animer ce kling klang clinquant, la touche féminine de la soirée en profitant peut-être pour repérer les lieux (son groupe y joue dans deux semaines) tout en faisant preuve d'une présence évidente, et d'une voix qui sur le final du morceau trouve toute sa place. Ben voilà, c'est fini, les 80 minutes sont déjà terminées, on espère désormais ne pas devoir attendre encore une année complète avant de revoir le groupe, et si certaines bières se finissent plus vite que prévu (des gestes incontrôlés les mettent à terre), chacun est ravi de sa soirée, tant côté assistance que côté performers, qui auront donc réussi à vaincre les obstacles techniques pour nous offrir une nouvelle démonstration. Et on le redit, le groupe semble soudé de manière impressionnante, cela promet pour la suite !

 

Set-list :

  1. Intro
  2. 7x
  3. Ambiance répétitive
  4. Zigzag
  5. Passion/éternité
  6. Hais-toi !
  7. Radio on
  8. Dans le labyrinthe
  9. Synchro
  10. Extinction
  11. Identité
  12. À feu et à sang
  13. Larmes à gauche
  14. Ténèbres
  15. Blackpool
  16. Rappel : Exposition
  17. Finger weg
  18. Régularisez-moi
  19. Kling klang

 

On laisse passer une quinzaine de jours avant de retrouver les Washington Dead Cats du côté d'Issy.

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