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l'ayatollah du rock
9 novembre 2023

[Protomartyr] 3800 tigers

Date : jeudi 9 novembre 2023

 

C'est jeudi, c'est au bout du monde ou presque (porte d'Aubervilliers) qu'on rejoint la Station, à l'heure où la première partie va ouvrir la soirée on pourra encore se compter, mais au fil des minutes la salle va se remplir d'une manière que je n'avais encore jamais vue, y compris lors de mes dernières venues ici pour Lydia Lunch, Frustration/Clamm ou Badaboum...

 

C'est un duo guitare-machines qui démarre, et très vite je vais comprendre que CIA Debutante ne va pas vraiment me faire rêver... Indépendamment du background du groupe (je ne connais pas suffisamment Le Villejuif Underground pour dire du bien ou du mal de Nathan Roche), ce genre de rock expérimental à tendance Suicide un peu mou ne me transporte pas le moins du monde, et il semble (malheureusement pour les musiciens) que je ne sois pas le seul. Ainsi, la remarque de l'un des musiciens ("c'est notre troisième date avec Protomartyr, et il reste beaucoup de merch' car on n'a quasiment rien vendu") n'est pas qu'un figure de style, le public ne se pressera pas vraiment au merch' après les 40 minutes réglementaires, l'électro free et les envolées poussives du guitariste ne réussissent à rameuter du monde dans la salle que grâce à la température rafraîchie du dehors et de l'approche de l'heure prévue d'arrivée sur scène de la tête d'affiche. Il paraît que la queue s'est allongée à l'entrée de la Station, ceux qui ont dû attendre dehors ne se rendent pas forcément compte que c'était pour leur bien...

 

D'ailleurs, les cinq detroitiens qui arrivent avant l'horaire annoncé ne trainent pas en route pour récompenser ceux qui ont fait l'effort d'arriver jusqu'ici en pleine semaine, Protomartyr est presque un habitué des salles parisiennes (c'est la sixième fois que j'assiste à un concert du groupe en moins de dix ans), et si Kelley Deal n'est cette année pas de l'aventure, on ne pourra pas nier que son remplaçant ressemble moins à un emploi fictif que la guitariste, tant il va apporter d'appui au guitariste principal, en parties de guitares ou de claviers plutôt bien audibles et appréciables. Ce qui l'est moins, c'est le fait que la voix de Joe Casey soit (au moins en fond de salle) très peu mise en avant, on la perçoit mais on n'en profitera pas à plein, mais cela ne gâchera tout de même pas l'excellente impression (comme toujours) que dégage le groupe ce soir, avec une caractéristique importante sur cette tournée puisque les musiciens enchaînent souvent plusieurs titres sans laisser le temps de respirer, insufflant une énergie supplémentaire qui pouvait par exemple avoir fait défaut, pour certains, l'an passé à la Maro. Le groupe s'appuie évidemment beaucoup sur son brillantissime dernier album en date 'formal growth in the desert", mais puisera également d'autres pépites dans ses 5 albums précédents, ne survolant l'avant-dernier "ultimate success today" (seul un titre extrait) que pour mieux se concentrer sur les incontournables de longue date, au sein desquels pontiac 87 demeure toujours la pierre angulaire. Cela enchaîne donc parfaitement, et les musiciens semblent affûtés comme jamais, prouvant aux sceptiques à quel point le dernier album est rempli de joyaux, et le public apprécie sans retenue cette débauche d'énergie (sans jamais trop en faire, on ne débite pas 50 notes à la seconde ici et on est simplement installés pour jouer, sans poses ni afféteries) qui dépasse le post-punk habituel pour rappeler que c'est bien ce groupe qui a relancé le post-punk, des deux côtés de l'Atlantique. Pour tout dire, si on oublie ce mix un peu déroutant, il s'agit peut-être de la meilleure prestation du groupe à Paris, qui semble avoir réussi à combiner un savoir-faire avec une énergie retrouvée, et je serai bluffé tout au long de ces 70 minutes quasiment parfaites. Il faut également rappeler que terminer avec the devil in his youth puis why does it shake? est le meilleur moyen d'avoir des spectateurs qui ne peuvent plus échapper à Protomartyr sur le chemin du retour, le groupe sait (aussi) y faire en termes d'hymnes impossibles à se décrocher de la tête - une addiction très largement appréciable, et on est rassuré tant on avait pu craindre que le groupe ne résiste pas au Covid et à la période d'incertitude que cela pouvait constituer. Reparti pour 10 ans ? C'est tout ce qu'on peut espérer, maintenant !

 

Set-list probable :

  1. Make Way
  2. 3800 Tigers
  3. Windsor Hum
  4. Elimination Dances
  5. Fun in Hi Skool
  6. For Tomorrow
  7. A Private Understanding
  8. Scum, Rise!
  9. Maidenhead
  10. The Author
  11. Polacrilex Kid
  12. My Children
  13. I Forgive You
  14. Feral Cats
  15. Pontiac 87
  16. Processed by the Boys
  17. Rappel : Jumbo's
  18. The Devil in His Youth
  19. Why Does It Shake?

 

La suite, ce sera lundi soir, à l’Élysée, avec le retour des Swans.

 
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