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l'ayatollah du rock
18 octobre 2023

[the Sisters of Mercy] when i'm on fire

Date : mercredi 18 octobre 2023

 

J'ai l'impression de ne pas avoir mis les pieds dans la Cigale depuis une éternité quand j'arrive devant la salle en ce mercredi soir (en fait, cela fait tout juste 4 ans), la salle est très bien remplie (je ne garantis pas le sold-out), avec un public qui finalement n'est pas que vieux, il y a des jeunes, souvent plus lookés que les anciens, et la fosse va s'avérer un lieu de positionnement stratégique, histoire de profiter tant des yeux que des oreilles.

 

C'est un duo anglais qui démarre la soirée, à 20h00 pétantes, The Virginmarys est composé d'un guitariste-chanteur et d'un batteur, et d'entrée de jeu le son est puissant, avec des morceaux dont la lourdeur n'est pas absente, et qui ont tendance à suivre la même formule : des parties calmes, des envolées électriques énervées, une fausse fin, et du chant qui se transforme assez vite en cri. Cela se répète donc un brin, mais cela n'ôte pas de qualité à ce qui nous est proposé, car avec une quinzaine d'années d'existence le groupe sait y faire pour toucher les spectateurs, et vu que le guitariste limite les branlages de manche (même si on sent que cela le démange, régulièrement), on évite de tomber dans le duo classique et trop heavy. Visuellement, il faut se concentrer sur le batteur, qui attire l’œil par une gestuelle souvent exagérée mais pourtant réussie, et o ne peut donc se plaindre de cette première partie, bien plus intéressante que certaines choses récemment supportées. Cependant, lorsque la grosse quarantaine de minutes de set se sera terminée et que le groupe aura quitté la scène, on pourra se dire qu'une petite demi-heure aurait pu suffire, même si visiblement la majeure partie des spectateurs aura largement apprécié cette découverte.

 

Peu après 21h00, les lumières éteintes, la musique sombre qui surgit des enceintes, et enfin les musiciens qui arrivent sur scène, un guitariste à gauche, une guitariste à droite, un préposé aux machines et à Doktor Avalanche au fond, et enfin Andrew Eldritch, inamovible meneur de The Sisters of Mercy depuis ses débuts en 1980 à Leeds, et c'est pour une fois avec un titre inédit que le concert démarre, ce don't drive on ice n'étant que le premier d'une longue liste de titres encore officiellement inédits qui seront exécutés ce soir, pas loin de la moitié de la set-list, dont une bonne partie écrits pendant la pandémie. Comme souvent le début de set ne permet que très mal d'entendre la voix du chanteur, il faudra quatre ou cinq titres avant que le son ne soit parfait, et si Ben Christo le guitariste habituel est là pour envoyer du gros son, ce qu'il fait avec réussite et un brin d'autodérision, sa comparse est elle confinée aux parties rythmiques voire acoustiques, ce qui ne l'empêchera pas de tirer son épingle du jeu. Pour la petite histoire, il semble qu'elle soit la leader du groupe britannico-japonais Esprit d'Air, et n'ait débarqué sur la tournée que depuis moins d'une semaine, mais cela ne se ressentira jamais, tant on la sentira à l'aise (elle aussi en fera des tonnes, dans le genre guitar-hero qui vient en bord de scène) et intégrée dans ce groupe alors que l'habituel Dylan Smith est aux abonnés absents ce soir. Le groupe va alterner classiques et nouveautés/inédits sans que la ferveur ne baisse dans la salle, le public est probablement habitué à dénicher les nouveautés sur des bootlegs à droite ou à gauche, et comme le son est très homogène d'un bout à l'autre du set, Andrew et ses camarades peuvent enquiller les titres en offrant le même plaisir sur alice que sur but genevieve, par exemple. Au passage, si les relations entre le groupe et la France ont longtemps été glaciales (le premier concert par chez nous ne date que de 2006, et n'était d'ailleurs pas le plus mémorable dans un Zénith au son pitoyable), ce soir on a le sentiment que le chanteur est à l'aise, détendu, n'hésite pas à lancer quelques piques mais aussi quelques (rares) mots en français, peut-être le signe de la tant attendue détente, et cela explique peut-être également que les spectateurs soient aussi chaleureusement réceptifs au groupe. Histoire de marquer encore plus le coup, certaines intros montrent que le groupe ne se contente pas de recycler à l'envi ses titres les plus connus, ainsi on mettre plusieurs secondes avant de reconnaître doctor jeep ou vision thing, ce qui ajoute évidemment du plaisir à un public qui ne se contente pas d'attendre les plus anciens tubes (seul marian est tirée du premier album, par exemple, et même les premiers EP ou 45T du groupe ne sont l'objet que de rares extraits) mais est là pour profiter à plein et sans arrières-pensées d'un concert qui conserve toujours la possibilité d'être le dernier... On apprécie particulièrement i was wrong, pas forcément le plus attendu des morceaux dans la set-list, et bien évidemment l'incontournable diptyque dominion/mother russia, mais aussi voire surtout la prise de risques du groupe, qui semble loin de se reposer sur ses lauriers, et semble même plus proche que jamais de sortir enfin ce 4e album attendu depuis 1990 (on peut toujours espérer, non ?). La fin du set se compose carrément de deux nouveaux titres (on the beach suivi de when i'm on fire), preuve que l'avenir est plus important que le passé, et si le rappel est lui formé des trois monstrueux lucretia my reflection, temple of love et this corrosion, ce n'est pas forcément ce que l'on retiendra le plus ce cette quasi heure et demie de prestation : pour ma part, c'est probablement le concert des Sisters que j'aurai le plus apprécié des cinq concerts parisiens depuis 2006. Autant dire que si le groupe veut revenir, je serai encore là, à (presque) danser et chanter à tue-tête !

 

Set-list :

  1. don't drive on ice
  2. ribbons
  3. but genevieve
  4. alice
  5. i will call you
  6. dominion/mother russia
  7. summer
  8. marian
  9. more
  10. show me
  11. doctor jeep/detonation boulevard
  12. eyes of caligula
  13. i was wrong
  14. here
  15. crash and burn
  16. vision thing
  17. on the beach
  18. when i'm on fire
  19. Rappel : lucretia my reflection
  20. temple of love
  21. this corrosion

 

La suite, ce sera vendredi soir, à l'International avec le retour des Basic Shapes.

 
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