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l'ayatollah du rock
31 octobre 2022

[Dear Deer/Raskolnikov] stockholm sans syndrome

Date : lundi 31 octobre 2022

 

C'est lundi soir, certains en profitent pour se déguiser ou se maquiller (accessoirement, c'est Halloween), et aussi pour rejoindre le Supersonic, qui malgré la concurrence (Caves St Sabin, QG Oberkampf...) se révèle très tôt bien rempli, et ce mouvement continuera tout au long de la soirée de concerts...

 

C'est un habitué qui entame la soirée : le duo Dear Deer vient de Lille, et c'est la première fois qu'il vient à Paris nous présenter son petit dernier, ce "collect and reject" qui constituera l'épine dorsale de la set-list du jour. Dès le déjà connu jjr, on se souvient que le groupe a pris une orientation un peu plus électro dans son post-punk original, ce qui se confirmera au fil des minutes, y compris au niveau du choix des morceaux issus d'enregistrements plus anciens (disco-discord, deadline, thanatomorphosis) qui s'appuient plus sur les rythmiques que sur la guitare, par exemple. Visuellement, on retrouve un Federico (le guitariste chargé des machines) toujours intégralement pailleté du chef, tandis que Claudine s'est adaptée à la soirée, avec un maquillage très sombre qui convient parfaitement à sa longue robe noire, ce qui ne l'empêche pas de toiser les spectateurs derrière sa basse, ce qui convient à tout un chacun d'ailleurs... Une petite nouveauté dès deux, puisqu'on n'avait jusqu'alors pas l'habitude d'avoir des chansons en français, là c'est le premier de trois titres en français sur l'album, et comme cela se passe bien en concert il n'y a pas de raison que le groupe ne continue pas sur cette voie : après tout, le duo a chanté en polonais alors que ce n'est pas sa langue maternelle, on peut imaginer que cela ne devrait pas poser trop de difficultés à chanter dans la langue de Guerre Froide ! Si globalement le set va bien me convenir, je vais tout de même émettre une réserve à propos de backward groove, qui m'apparaît comme trop disco à mon goût, même si j'apprécie la façon dont Clo joue avec le micro à la fin du morceau et si le titre est victime d'une petite modification après quelques secondes, ce qui pour l'auditeur lambda n'est d'ailleurs pas décelable. Après quatre nouveaux titres, le groupe remonte un peu le temps, avec une séquence consacrée à son album précédent, et on constate finalement qu'il n'y a pas de véritable rupture, ce qui se confirme avec la fin du set, qui mélange les périodes sans que cela ne coince dans les conduits auditifs. Bien sûr, à titre personnel je regrette un brin de ne pas avoir eu droit à mes petits préférés (czekaj na nas, jog, chat, work and gula-gula ou ozozooz), mais on ne va pas cracher dans la soupe, surtout quand elle est réussie : on a déjà largement réussi la soirée, cela valait déjà le coup de s'être déplacé ce soir !

Set-list :

  1. jjr
  2. deux
  3. backward groove
  4. plaster
  5. disco-discord
  6. deadline
  7. thanatomorphosis
  8. joan
  9. claudine in berlin
  10. love like capitalists

 

C'est un trio franco-suisse qui grimpe ensuite sur scène, et je dois avouer que c'était également pour voir Raskolnikov que j'ai sorti mon cul du canapé ce soir, tant j'avais apprécié l'avant-dernier album du groupe, le joliment nommé "lazy people will destroy you". Et sans avoir eu/pris le temps de me pencher sur le dernier en date "don't want to die of boredom today" (un album live), il ne faut que quelques secondes pour que les musiciens (guitare, batterie, basse-chant) me confortent dans l'excellente impression que j'avais eue début 2020, tout en précisant les influences que je pouvais voir dans leur musique : si mon voisin me cite New Order, je corrige immédiatement en replaçant plutôt Joy Division comme évocation principale pour moi, tant dans la façon de jouer de la guitare que dans un chant très particulier, qui n'a rien à voir avec celui de Ian Curtis mais beaucoup avec celui de... Peter Hook quand il reprend du Joy Division ! Autant dire que je suis totalement conquis, subjugué et satisfait d'un bout à l'autre de la grosse quarantaine de minutes du set, avec tout le même un bémol qui concerne le dernier titre qui nous sera présenté, sur lequel le chanteur va forcer sa voix d'une manière qui me désarçonne pas mal, et ne me convainc donc pas. Mais en dehors de cette petite anomalie, je dois avouer avoir été bluffé par la façon dont le trio réussit à nous emporter, rien qu'avec sa musique (il n'y a pas d'effets scéniques particuliers, et pas non plus de volonté de tricher sur scène - le groupe vient, joue, et sort de scène quand il a fini, c'est direct et percutant), et je suis donc désormais doublement convaincu qu'il me faut rattraper mon retard discographique en ce qui le concerne !

 

C'est un autre trio guitare-basse-batterie qui conclut la soirée de concerts, dans le même mode (le bassiste s'occupe du chant) avec une différence infime (le guitariste gère également un clavier/machine), mais on ressent très vite la distinction entre Raskolnikov et Tazieff : là où le groupe franco-suisse s'appuyait sur une guitare toujours présente, chez les Parisiens la guitare semble plus pop, se limitant à quelques envolées qui font plus solos que mélodiques, et tout simplement bien moins excitante pour moi. Comme le chant ne me touche pas plus que ça, et que je ne veux pas risquer de trop gâcher le souvenir de cette soirée, je décide de jeter l'éponge après trois morceaux laissant la place à ceux qui sont bien plus enthousiastes que moi, et peux ainsi remarquer que la queue est bien longue devant le Supersonic, pour un public de deuxième partie de soirée ayant misé sur le maquillage et le déguisement mais attendant que les concerts soient achevés pour pouvoir accéder aux lieux. Ce n'est pas moi qui les empêcherai d'y aller, aller écouter des disques au milieu d'une piste de danse ne faisant décidément pas partie de ma façon d'apprécier la musique...

 

La suite, ce sera ce jeudi, à l'International, avec Règlement et Humour.

 
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