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l'ayatollah du rock
29 octobre 2022

[Trholz/Morgana/Aqua Tofana/Rive Droite Country Club] murènes de combat

Date : samedi 29 octobre 2022

 

C'est le premier concert organisé par le Collectif les Murènes, ce samedi soir à l'Ess'Pace, et nul doute que l'objectif aura été atteint puisqu'il y aura beaucoup de monde, que les concerts se dérouleront sans le moindre incident, que les diverses tables sembleront accueillir pas mal de spectateurs intéressés, et que les organisatrices auront la possibilité au fil de la soirée de présenter les objectifs du collectif (un collectif féministe antifasciste contre-culturel en non-mixité), mais aussi des combats plus précis (contre les féminicides, et en soutien à Sophie, victime du patron de la Comedia). Évidemment, il fait chaud dans la salle bondée (et dehors aussi, la notion d'été indien est dépassée depuis bien longtemps); et les tarifs très abordables du bar (y compris après l'happy hour) permettent de ne récupérer rapidement les litres de sueur qui dégoulineront dans la salle au fil des minutes - ça va beaucoup danser devant la "scène" (ou plutôt l'espace réservé aux groupes).

 

La partie musicale de la soirée démarre presque dans les temps (une demi-heure de retard, cela ne compte pas) avec un quintet nommé Rive Droite Country Club, composé d'une chanteuse, d'une guitariste, d'une batteuse, d'un bassiste et d'une claviériste qui gère également un tambourin, et qui pendant la demi-heure qui lui est accordée va nous présenter sa "Revenge pop", dans laquelle j'entends effectivement pas mal de pop, avec un peu de rock qui s'y instille pour offrir un son à la Calamités. La balance n'est pas forcément facile à effectuer dans cette salle pas vraiment prévue pour le rock, ce soir c'est le clavier qu'on entend très peu, en revanche le chant (en français mais également en anglais à l'occasion) est bien audible, et si parfois la guitare se tend un peu tandis que les chœurs évoquent les Mary Bell, cela ne modifie guère l'impression générale, c'est plutôt agréable à mes oreilles, sans pour autant que je succombe totalement à ce qui nous est offert.

 

Il y avait pas mal de bons concerts programmés sur Paris/Montreuil aujourd'hui, mais c'est principalement pour revoir Aqua Tofana que j'ai opté pour l'Ess'Pace, tant j'avais été impressionné par le quatuor fin juillet au Rigoletto. Et ce soir, c'est un trio guitare-basse-batterie qui est sur scène, puisque la claviériste habituelle est dispensée de scène pendant quelques mois (après accouchement), c'est donc une version un poil différente qui va nous être présentée (même si à l'époque le clavier n'était guère audible que sur 3 titres), sans pour autant changer fondamentalement l'impression générale de la chose : oui, on y entend encore du Siouxsie ou du Slits, mais ce soir c'est vraiment (et une fois de plus) la no-wave si particulière de Lizzy Mercier Descloux qui semble tracer le chemin du groupe, dans l'esprit au moins. Le chant et les paroles (en français) sont toujours très compréhensibles et pertinents, et le trio qui n'en fait pas trop sur scène attire tout de même l’œil et l'oreille, peut-être justement par cette simplicité qui n'est pas forcément l'apanage de tous sur scène. Le public ne s'y trompe d'ailleurs pas, les spectateurs étaient déjà massés devant le groupe pendant les balances (le public ce soir aura tout fait pour ne pas rater une miette des divers concerts), et si le groupe ne joue pas de quoi provoquer des pogos, il mise sur d'autres forces, la finesse en étant une importante. Au bout de cette demi-heure, l'envie de faire venir le trio/quatuor chez Konstroy est confortée, il reste maintenant à trouver la place dans l'agenda...

 

On change de pays et de style avec les Florentins de Morgana, puisque les quatre italiens (une chanteuse et une batteuse accompagnées d'un guitariste et d'un bassiste) vont faire danser les spectateurs d'entrée de jeu et tout au long de leur set, là on est plus dans le (post)punk classique, avec un chant partagé italien/français, et pour leur première date hors d'Italie les musiciens peuvent constater qu'ils ont un public qui leur est acquis ! Pour ma part, tout en trouvant que les morceaux sont extrêmement efficaces, je regrette que la voix surpasse la plupart du temps les instruments, qu'elle me semble un peu monolithique et que les mélodies disparaissent très vite une fois les morceaux terminés, je me perds assez rapidement, et au bout de cette prestation reste un peu mi-figue mi-raisin : oui ça marche, il n'était qu'à voir la façon dont cela bougeait dans la salle, mais que retient-on une fois le concert terminé ? Pas totalement convaincu, donc, mais comme cela a ravi la majorité des spectateurs...

 

La soirée se termine avec Trholz, un quatuor (je le suppose, la densité de population est trop importante pour que je puisse le vérifier depuis l'arrière de la salle) toulousain de riot punk qui va l'espace d'une petite heure enquiller les titres engagés, sur des sonorités très riot grrl (on ne sera pas surpris d'entendre la reprise du rebel girl des Bikini Kill) qui parfois surpassent le chant, à tel point que certaines paroles se perdent un peu dans l'atmosphère. On aura tout de même noté que les textes alternent le français et l'anglais, et surtout que le groupe est un groupe de combat, il s'agit ici de marteler des slogans et des textes que le public reprend et semble connaître par cœur, avec en ligne de mire le patriarcat (crève le patriarcat !) mais aussi la misogynie, la police, et plus généralement le groupe semble à l'unisson de tout ce qui a motivé les Murènes à s'organiser en collectif. Le chant se rapproche parfois du crust (pas en permanence, bien sûr), c'est sans doute une façon d'accentuer le propos, mais l'ensemble ne nous offre aucun moment de relâchement, c'est sombre et plombant du début à la fin, et je finis même par trouver cela éprouvant, heureusement qu'il n'y a pas d'autre groupe programmé par la suite car il aurait été difficile de se replonger dans un autre univers musical avec enthousiasme...

 

La suite, ce sera lundi soir au Supersonic avec le retour de Dear Dear, puis probablement jeudi à l'International avec Humour et Règlement, avant de terminer la semaine en beauté avec Amyl & the Sniffers à l’Élysée samedi prochain.

 
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