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l'ayatollah du rock
29 janvier 2018

[the Legendary Tigerman] the happiest audience on earth

Date : lundi 29 janvier 2018

 

C'est lundi soir, au lieu d'aller jouer au foot on se dirige vers le Point FMR, suffisamment lentement pour risquer de louper la première partie, et justement quand on arrive la salle est en train de se vider (un tout petit peu, à vrai dire) : vous n'aurez pas ici d'infos sur le duo québécois Les Deuxluxes, je ne jouerai donc même pas les méchants gratuitement...

 

Il est pile 21h30 lorsque The Legendary Tigerman arrive sur scène, dans une configuration qu'on ne connaissait pas encore au groupe puisque après le solo (la base), le duo plus ou moins virtuel, le trio, c'est en mode quatuor que Paulo et ses comparses vont nous offrir ce set, le chanteur-guitariste (également un poil bidouilleur par moments) est accompagné d'un batteur, d'un saxophoniste et d'un bassiste. Un vrai groupe, donc, et cela se ressent d'entrée de jeu, puisque c'est l'un des sommets des concerts précédents qui nous est présenté en entrée, un wild beast aussi sauvage qu'on pouvait l'espérer, mais qui prend de fait une ampleur particulière, à l'instar de l'ensemble des morceaux qui vont suivre. On constate qu'on perd donc un brin d'équilibre fragile, qui était très plaisant à entendre, mais on gagne à la place un son impressionnant, ainsi que des possibilités accrues de réorchestrations. On est KO debout, dès les cinq premières minutes, mais évidemment on ne va pas s'arrêter là, le groupe est en tournée pour promouvoir son dernier album "misfit", et il ne va pas se gêner pour nous en présenter de larges pans (plus de la moitié de la set-list), en commençant par the saddest girl on earth, qui comme vous pouvez le deviner est un vrai blues, triste, mais sur lequel le sax apporte beaucoup, comme la plupart du temps ce soir. J'émets cette petite réserve, car justement sur child of lust, qui suit immédiatement, j'ai le sentiment que le sax est employé de manière un poil trop évidente, m'évoquant même par flashes des utilisations new-wave peu ragoûtants - je vous rassure, c'est presque le seul reproche qui me viendra à l'esprit pendant le set ! Bien sûr, j'ai également l'impression que la basse est bien cachée, c'est sans doute dommage même si on se concentre avec joie sur le reste des instruments, y compris au niveau des micros puisqu'on aura droit à quelques sifflements rarement aisés à exécuter. On découvre donc avec un immense plaisir ces nouveaux titres, qu'ils soient calmes ou plus enlevés, mais on s'appuie également sur des morceaux que l'on maîtrise mieux, un naked blues ou un gone qui sont magnifiés par rapport aux versions que l'on avait pu entendre lors des dernières venues du groupe à Paris. Dernier petit bémol à la soirée, l'intro pleine de synthés bien trop mis en avant sur un black hole que Paulo présente comme son titre préféré de "misfit", on dira qu'il s'agit d'un problème de balance, et comme le reste du titre se laisse écouter avec un réel plaisir, on referme l'infime volet des récriminations. Comme souvent, chaque morceau est accompagné d'une vidéo, projetée en fond de scène, le groupe aime diffuser des images de paysages et/ou de jolies filles, mais cela peut également servir d'accompagnement à distance, puisque c'est en vidéo et en audio que Lisa Kekaula (la chanteuse des BellRays, que l'on reverra avec joie en mars ici même) pose sa voix sur the saddest thing to say, et il va sans dire que c'est un enchantement ! Le public, bien dense (on est complet, et s'il ne fait pas aussi chaud qu'on pouvait le craindre, chaque passage d'un soiffard vers ou depuis le bar est source de mouvements et de frictions), est plus attentif que déchaîné, mais finit par se lâcher au bout d'un moment, et ça danse donc sans brutalité, il est même étonnant de constater à quel point on réussit à avoir quelques moments de silence total entre les morceaux. Après le cas Lisa, c'est dance craze qui déboule, là encore il est impossible d'y résister, et lorsque le groupe annonce la reprise de Lee Hazlewood (pour Nancy Sinatra) these boots are made for walkin', avec en fond la vidéo avec Maria de Medeiros, on n'est pas loin de la pure extase. Mais ce n'est pas fini, rassurez-vous : après un about alice sur lequel le synthé se fait encore entendre, quoique en moins obsédant qu'en début de set, le groupe s'offre son moment de récréation : un 21st century boy sur lequel les musiciens se lâchent à loisir, étirant le morceau à l'envi, mais que dire de Paulo ? Il tire des sons hallucinants de sa guitare, mais se permet également de se jeter sans prévenir dans la fosse (cela aurait pu mal se terminer pour lui), et de le refaire dès qu'il est revenu sur scène (ce second essai est mieux géré par les spectateurs), et il fait durer le morceau, les spectateurs s'en délectent, et le groupe finit par quitter la scène, après une heure et quart d'un set foisonnant, énergique, toujours aussi jouissif à voir et à entendre.

Certains quittent déjà la salle, ils ont bien tort, car Paulo revient assez rapidement sur scène, accompagné de son seul saxophoniste, et c'est une superbe ballade qui conclut définitivement la soirée, ce a girl called home permettant de dépasser les 80 minutes et également de ne pas insister pour en reprendre une autre, c'est bien vu de la part du groupe, et on n'a donc plus qu'à se rapprocher du merch' pour récupérer ce "misfit", histoire de mieux le maîtriser lorsque le groupe reviendra en mai au Café de la Danse...

 

Set-list :

  1. wild beast
  2. the saddest girl on earth
  3. child of lust
  4. i finally belong to someone
  5. naked blues
  6. motorcycle boy
  7. black hole
  8. gone
  9. fix of rock'n'roll
  10. the saddest thing to say
  11. dance craze
  12. these boots are made for walkin'
  13. about alice
  14. 21st century rock'n'roll
  15. Rappel : a girl called home

 

La suite, c'est dès ce mercredi, avec un showcase du même Legendary Tigerman, au Walrus, un disquaire/bar que je ne connais pas encore...

 
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