[the Dodoz] warm me up

Date : 23 novembre 2012

Vendredi soir, la Maroquinerie peine à se remplir, on ne recensera qu’une grosse centaine de spectateurs à l’heure où la première partie commencera, une vraie misère...

Remarquez, arrivé sur un titre des Smiths (ça démarre mal, est-ce vraiment un hasard ?), le quatuor qui compose Le Mépris ne fera illusion que le temps de l’introduction, avec une batterie martiale et des sons de guitare intéressants, l’accompagnement à la contrebasse n’étant pas vraiment audible. Car dès que le chanteur entre en scène, avec son chant en anglais et ses voix réverbérées au maximum, tout ce qui jusque là semblait excitant (les références à Jesus & Mary Chain ne sont pas forcément usurpées) disparaît dans le néant. Ce chant geignard, sans passion ni intérêt (finalement, on comprend mieux le choix des Smiths pour l’arrivée sur scène !), fait mieux comprendre les références affichées du groupe (Badalamenti, Lynch...), le côté “musique de western” devient lourd, et encore, lorsqu’on s’éloigne du genre, avec un ami qui vient gratouiller sa guitare sur scène, l’ennui devient encore plus flagrant !  Le groupe, ou plutôt le ‘projet’, si vous saisissez la nuance que le quatuor veut mettre dans cette différenciation, semble être un à-côté pour le groupe Neïmo, que je ne connais que de nom, mais cela ne donne pas forcément envie d’en connaître plus désormais ! Bref, ce sont 30 minutes lancinantes qui nous sont infligées, et on comprend mieux que certains aient attendu avant de venir à la salle de concert !

Car la Maro a fini par afficher une contenance tout à fait honnête à l’heure où the Dodoz prend la scène d’assaut, avec une proportion de filles sans doute supérieure à celle des garçons, et on sait qu’il n’y aura pas d’attitude pseudo-neurasthénique avec les Toulousains, le rock’n’roll proposé est fun et énergique, direct, et les jeunes spectateurs (essentiellement entre 20 et 30 ans) vont en prendre une bonne dose, ce qui est le but recherché... Le quatuor est ici pour défendre son nouvel album “forever i can purr”, sorti en début d’année déjà, mais n’hésitera pas à s’appuyer sur les titres plus anciens (on retiendra évidemment le bet repris en chœur par le public) pour remotiver des troupes qui n’en avaient pas forcément besoin, mais qui apprécient tout de même l’effort. Si le jeu du batteur peut parfois sembler un poil monolithique, il s’accorde à la perfection avec les deux guitares et la basse de la chanteuse, dont la voix haut perchée peut évoquer Cindy Lauper, avec les deux faces de la comparaison... Le batteur et le premier guitariste se partagent les chœurs, ainsi qu’une petite partie du chant, tandis que le second guitariste se concentre sur son jeu, la présence d’un pied de micro devant lui n’est que fortuite, puisqu’il ne s’en approchera jamais, tout au long du set. Les titres ne sont pas formatés, ils évoluent à l’intérieur même de leur structure, puisqu’on les sent ralentir ou accélérer en cours de route, et si cela se répète assez souvent, c’est en quelque sorte la marque de fabrique du groupe, et avouons qu’il y a pire, comme gimmick ! Alors, bien sûr, certains se plaindront de la durée du set (50 minutes, allongées jusqu’à dépasser l’heure avec le rappel), mais n’oublions pas que le groupe n’a que 2 albums pas très longs en stock, et puis ne nous plaignons pas trop, ils auraient pu nous infliger une reprise de take on me (il y a bien longtemps qu’A-Ha ne me fait pas rire), à laquelle nous avons échappé ! Et puis, une heure de rock (en anglais) simple, pas toujours fin mais jamais lassant, aux sonorités toujours intéressantes, et avec un dernier titre chaotique à souhait, qui verra le guitariste puis la chanteuse aller se perdre au milieu de la fosse, on ne va pas cracher dessus... Alors merci les Dodoz, continuez comme ça, et revenez-nous vite !

Dimanche, direction le Trianon pour le retour de Bat for Lashes.