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l'ayatollah du rock
6 mars 2009

[Theo Hakola] 5 étoiles

Date : 6 mars 2009

 

Difficile de croire qu'il y a une soirée à la Maroquinerie en ce vendredi soir, car le Festival Minimum semble surtout avoir fait le minimum de spectateurs ! Ce qui explique que la fosse restera désespérément vide pendant les deux premiers groupes, tandis que l'accès restera longtemps limité à la partie basse de la salle... un peu triste, une salle qui sonne le creux !

 

C'est sans doute pour cela que Wladimir Anselme arrive sur scène avec un peu de retard, les spectateurs finissant d'arriver au fil de la quarantaine de minutes que durera le set du quartet supposé "Alternative / Chansons populaires mélodramatiques / Glam", avec un chanteur/guitariste, une batteuse, un guitariste (encore ? oui !) et un double claviériste orgue/synthé... Pour rentrer rapidement dans le vif du sujet, on peut noter tout de suite que les paroles sont en français, assez absconses, ou du moins à volonté psychédélique importante, et que le chanteur aime bien s'étaler entre deux titres, sans que cela permette à tous les coups de comprendre le sens des paroles qui suivront... Quant à la musique, cela oscille du meilleur (on pense parfois à Frandol) à l'insupportable (on pense à Murat), via des parties psyché-doorsiennes du plus mauvais effet, avec des parties de clavier répétitives loin de faire l'unanimité ! Si on ajoute une reprise très adaptée de Red Krayola, ainsi qu'une adaptation d'Apollinaire, on se retrouve avec un set inégal mais pas entièrement jetable, disons que chacun doit pouvoir y trouver sa pitance !

 

Lorsque les Anglais de Ralfe Band arrivent sur scène, il est difficile de se faire une opinion d'après le premier titre, un instrumental qui pourrait évoquer le Nick Cave des "murder ballads", mais par la suite on arrive très vite à un genre de folk à grosse connotation country, ce qui est parfois enthousiasmant (prenez les Violent Femmes, au hasard...), mais peut également assez vite lasser, comme c'est le cas ce soir... Quand le chanteur joue de la guitare, cela reste audible, en revanche dès qu'il se penche sur ses claviers, cela tourne à la soupe à vitesse grand V, et on croise un bon nombre de spectateurs qui en profitent pour aller fumer ou se remplir de substances maltées... Autant dire que le "Alternative / Lounge / Gothique" très énigmatique ne correspond pas à grand chose sur scène, et que les 53 minutes que dure l'expérience sont vraiment longues, même avec des pauses...

 

Heureusement qu'on peut compter sur les valeurs sûres, et il est évident que Theo Hakola, accompagné de ses Wobbly Ashes, est au point pour remonter le niveau d'une soirée ! Avec sa formation habituelle (une section rythmique entièrement féminine, un guitariste, une violoniste pour accompagner le chanteur/guitariste), le groupe mise autant sur les titres plus ou moins anciens, avec une intro sur cherries par exemple, et sensiblement moins de titres du dernier album que lors des dernières prestations... On retrouvera tout de même l'incontournable ô tendre jeunesse ou from little wolf to hair of the dog, mais c'est bel et bien sur les titres plus emblématiques que le public (enfin arrivé, enfin dans la fosse, enfin enthousiaste !) aura l'occasion de vibrer, on ne citera que struggle for love ou hunger burns (version country renouvelée...), ou encore un goddamn song aux paroles légèrement oubliées, parmi la collection de titres meilleurs les uns que les autres ! Comme souvent, Theo parle avec le public, avec un cynisme plus ou moins prononcé mais toujours avec humour, et on a droit à un titre sur lequel le chant est assuré par le duo batteuse/bassiste, avant que le chanteur reprenne ses droits... Pendant plus d'une heure, c'est le bonheur à l'état pur, et quand Theo revient avec sa seule violoniste pour un rappel en duo sur chère maman, on n'est pas loin de croire au miracle ! Mais le meilleur est encore à venir, puisqu'on a droit à mon titre fétiche, avec une version allongée de and bleed that river dry qui clôt le set... Enfin, c'est ce que l'on croyait, puisque les lumières avaient été rallumées, mais on a droit à un extra, avec le rare los cuatro generales qui permet de terminer ces 90 minutes dans l'allégresse totale... Si certains ont estimé qu'il s'agissait là de la meilleure prestation du groupe à laquelle ils avaient jamais assisté, c'est que cela confirme qu'en ce vendredi soir il fallait être à la Maroquinerie, et nulle part ailleurs !

 

Demain, prise de risque supérieure avec le retour des Sisters of Mercy, au Bataclan.

 

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