[Anti-Flag] are we dead yet ?
Date : 17 mai 2006
En ce soir de football, le voyage jusqu'au Trabendo peut aboutir à deux conclusions : les punks préfèrent la musique au football, et les punks sont jeunes... ou l'inverse ! Car la salle est bien remplie et la moyenne d'âge doit friser la vingtaine... une bonne audience pour un concert qui s'annonce plein de délicatesse, de douceur et de finesse !
Ca démarre avec les RedLightsFlash, un quatuor qui sans perdre de temps (les groupes américains rentabilisent leurs premières parties !) nous propose un genre de hardcore option punk plutôt sympa, malgré un batteur primaire et un bassiste aux cordes vocales sans doute très abîmées... Les quelques interventions sont rigolotes, c'est bigrement efficace, et ça constitue donc une découverte intéressante, même s'il n'y a guère d'originalité dans ce genre...
La déception provient de A Wilhelm Scream, dont le hardcore se teinte bien trop de métal-hardrock pour enthousiasmer : le chanteur hurle bien, mais ça devient assez vite ennuyant, et on ne peut guère se passionner pour le quintet, sauf éventuellement à regretter le bon temps des cavernes et des grognements néandertaliens pour annoncer l'arrivée des mammouths...
Paradoxalement, la prestation de The Unseen aura été une bonne surprise : alors que leur concert du Bataclan à l'automne dernier était plutôt lourdingue, on se retrouve ici avec un genre d'Exploited boosté aux amphétamines, qui ne passe pas pour du Chopin mais déploie tout de même une énergie et une volonté bien entraînantes, qui permettent de mieux apprécier le quintet... La crête du chanteur est toujours du plus bel effet, et le batteur est le premier des trois groupes à proposer un peu de variété dans son jeu, ce qui permet tout de même d'élargir la palette du groupe !
La tête d'affiche est sans contestation Anti-Flag, dont les paroles seront reprises par l'ensemble de la foule, y compris pour les chansons nouvelles, et on peut dire que le quatuor est un bon groupe de scène ! Alternant morceaux très rapides et d'autres plus mélodiques, la comparaison avec NoFX n'est pas usurpée, même si les meilleurs morceaux évoquent plus The Strike, et on découvre un nouveau type : les babas-punks ! Prônant sans cesse la paix universelle, l'amitié, la fraternité, ils vont même jusqu'à adapter (sous le titre people united will never be defeated) le chant de résistance chilien el pueblo unido jamas sera vencido popularisé par les Quilapayun... La naïveté du groupe est compensée par son apparente sincérité, et le concert se termine après 2h45 de musique, pour un prix n'équivalant qu'à 1/8 du retour de Polnareff... rentable, non ??
Repos théorique jusqu'à lundi et au retour des Sleater-Kinney...