Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
18 novembre 2023

[3 Gnomes/Matori] armony in my ears

Date : samedi 18 novembre 2023

 

Même si la RATP fait tout pour mettre des bâtons dans les roues du spectacle vivant, on réussit à arriver à l'heure à l'Armony à Montreuil, et si on pouvait espérer un peu plus de monde au moment où démarrent les concerts, les choses vont finir par s'arranger, vu qu'il y a toujours du public ici, même s'il ne se précipite pas forcément pour les premiers groupes...

 

C'est un quatuor qui entame la soirée : on avait reçu Matori chez Konstroy au CICP l'an dernier, et le post-punk présent sur le EP du groupe semble bien alléchant, et on entend effectivement de très bonnes choses en début de set, les musiciens (deux guitares, basse, batterie) m'évoquant un peu les Lords of the New Church, et beaucoup Killing Joke par moments. Même si, pour une fois, le public semble laisser un espace de sécurité entre la mini-scène et les spectateurs, on sent une appréciation certaine de ce qui nous est proposé, même si ce n'est pas forcément le pogo des grands soirs. Bien sûr, on reste un peu surpris de constater à quel point on a du mal à entendre le chanteur, alors que les chœurs sont eux bien audibles, c'est dommage, cela empêche sans doute de succomber totalement aux titres proposés, et à partir de la moitié du set on perçoit une petite tendance à la métallisation des guitares, ce n'est pas totalement gênant, mais cela emmène le post-punk initial dans des contrées où j'ai moins l'habitude de m'aventurer, ce qui constitue un bémol pas totalement anodin dans mon appréciation générale de la prestation. Bien sûr, connaissant la difficulté à sonoriser ce genre d'endroits, on conserve le bénéfice du doute au groupe pour l'avenir, mais j'avoue avoir été un poil déçu en regard de l'attente que je pouvoir avoir au départ de ces 53 minutes plutôt intenses, qui auront vu le groupe réussir à dépasser les petites difficultés techniques inhérentes aux concerts dans un bar...

 

Le temps de changer de batterie (chaque groupe a amené la sienne, c'est presque du luxe !), et les 3 Gnomes démarrent pied au plancher, sans avoir vraiment fait de balance, il faut dire que l'arrivée tardive du guitariste du trio ne permettait pas de s'éterniser, et a d'ailleurs obligé à inverser l'ordre de passage des deux groupes à l'affiche. Mais ce n'est pas le fait de jouer à l'arrache qui va déranger les trois hardcoreux, qui ont quelques années d’expérience, et vont pouvoir dérouler leur set-list quasiment sans difficulté, aux ampoules du batteur-chanteur près, qui repousseront par exemple l'interprétation de panta hünt hâss en rappel. On le rappelle, le groupe chante en Ogam, la langue officielle des gnomes, ce qui rend complexe la compréhension des textes (en plus de la vitesse liée au style musical), heureusement que certaines reprises viennent s'intercaler au milieu des compositions originales, cela satisfait donc le spectateur lambda de pouvoir reconnaître (au moins au niveau des refrains) le too drunk to fuck des Dead Kennedys ou le ace of spades de Motörhead, ce dernier étant moins habituel et donc une excellente surprise, qui aura sans aucun doute réveillé Lemmy au fin fond de son cercueil. Le groupe s'appuie sur ses propres compositions, mais aussi sur celles des Gnomes, groupe prédécesseur de 3 Gnomes, on entend donc avec le même plaisir petit pois ou tahr zahn hüss, tohra ! ou deh bünga deh bünga, et cela se met à pas mal danser devant la scène, cela tombe bien car la densité n'est tout de même pas folle... On sent le groupe très détendu, les musiciens ne sont même pas toujours sûrs de jouer ensemble, on aura même droit à un deuxième démarrage à l'occasion, des doutes seront émis quant à l'accordage de la guitare, et les paroles pourront parfois être aléatoires... Le son peut sembler assez fort, mais cela ne nuit pas à l'équilibre entre les instruments, et si l'heure limite est habituellement fixée à 23h, le patron accorde 10 minutes de rab au groupe, qui peut ainsi aller jusqu'au bout de ses 54 minutes prévues, histoire de faire plaisir à ses suiveurs et appréciateurs habituels, qui en auront eu une fois de plus pour leur déplacement, cela valait largement le coup d'oreille, et comme le retour se passera bien plus tranquillement que l'aller, on conservera donc un très bon souvenir de cette soirée.

 

La suite, ce sera très probablement vendredi prochain, au Hangar à Ivry avec We Hate You Please Die.

 
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 282
Publicité