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l'ayatollah du rock
19 novembre 2021

[3 Gnomes] deh bünga deh bünga

Date : vendredi 19 novembre 2021

 

Cela faisait une éternité que je n'avais pas mis les pieds et les oreilles au Rigoletto, Porte des Lilas, en ce vendredi soir, mais le café-resto-salle de concerts ne change finalement pas au fil des années, et si les spectateurs prennent le temps d'arriver, c'est qu'ils savent que l'horaire annoncé (19h30) ne va assurément pas être tenu. Et encore, c'est en arrivant sur place qu'on découvre qu'il n'y aura pas trois groupes mais seulement deux, les Fab Mods étant contraints de déclarer forfait (avec un mot d'excuse du médecin)...

 

Il est donc 21h bien sonnées lorsque les Donald Drunk entament leur set, et on constate tout de suite que rien n'a vraiment changé depuis la dernière fois que j'ai vu le quintet (deux guitaristes/un bassiste masque/un batteur/un chanteur) sur scène, avec un punk-rock qui hésite entre punk français et UK 82, un peu chaotique, qui manque un peu de peps voire de finesse... La salle a fini par se remplir un peu, vu sa taille on a l'impression d'être relativement nombreux (objectivement, entre 20 et 30), et ça danse pas mal, le public est heureux d'être là, et si je reste relativement froid, c'est que j'espère toujours un peu mieux. Et finalement, après un morceau en français (une reprise très honnête voire fidèle du fier de ne rien faire des Olivensteins), j'ai le sentiment d'enfin rentrer dans son du groupe, ce que je traduis par l'impression que les musiciens ont atteint un niveau que je ne leur avais encore jamais vraiment vu, et toute la fin du set s'avère bien plus efficace et électrique, ce qui ravit encore plus les spectateurs habitués du groupe, et convainc les nouveaux/nouvelles venu(e)s. Au bout de ces trois quarts d'heure honnêtes, les lumières se rallument sur des visages ravis, et on ne tentera pas de casser l'ambiance, ce genre de prestations fait plaisir à tout le monde - et même à moi aussi !

 

Le temps de s'installer, de tenter de régler le son des micros, et le trio guitare-basse-batterie qui compose les 3 Gnomes entame son set, le premier depuis janvier 2020 pour le groupe que je n'ai pas vu sur scène depuis plus de trois ans... Si certains craignaient d'avoir des musiciens un peu rouillés, c'est loin d'être le cas, le lumbago du bassiste Tieri n'est pas bloquant pour assurer ses parties et des chœurs très audibles, le guitariste Xav est toujours à la fois stoïque et d'une efficacité redoutable, tandis que Sytos le batteur réussit à s'occuper du chant sans se contenter du minimum derrière ses fûts. Si vous ajoutez à cela qu'il doit mémoriser ses textes en Ogam (la langue des gnomes), il n'a pas la tâche facile, mais s'en sort comme à chaque fois avec les honneurs, tout comme ses compères, puisque seuls quelques grincheux auront noté un faux départ ici et quelques hésitations là, et des enchaînements qui ne se font pas à la vitesse de l'éclair (mais les gnomes ont de petites jambes, ils ne courent pas vite). On parlait des spectateurs tout à l'heure, qui se partagent entre habitués et novices, les premiers étant enthousiastes d'avance, les autres le deviennent très vite, il faut dire que le hardcore à l'ancienne du groupe reste toujours aussi impressionnant, avec des morceaux qui n'hésitent pas à avoir plusieurs vies, ralentissant ou accélérant à l'occasion, changeant de thème, bref le groupe ne laisse pas les spectateurs dans le confort, il les remue dans tous les sens jusqu'à ce que ceux-ci cèdent et deviennent eux aussi des adeptes du culte Gnome. Une bonne nouvelle supplémentaire, c'est que le groupe nous propose un nouveau titre, et qu'il semble avoir un peu avancé sur plusieurs nouveaux morceaux, en dépit des difficultés à répéter ensemble, ce qui augure donc de nouveautés pour les futurs concerts qui, on l'espère ne tarderont pas. Comme toujours, les Dead Kennedys (too drunk to fuck) se retrouvent traduits en Ogam, de belle manière bien sûr, ce qui agite encore un peu plus un pogo qui s'est rajeuni au fil des minutes, et quand il faut aller puiser dans la première vie du groupe (les Gnomes), c'est pour extirper un ptit pois qui en remet une couche dans l'excitation générale. Et si, histoire de respecter les horaires, le groupe ne peut aller aussi loin dans son rappel que ce qu'il aurait aimé, le public ne lui en veut pas, il ne s'agirait pas de risquer de perdre un lieu supplémentaire de plus pour quelques instants de plaisir musical de trop, il vaut mieux prendre rendez-vous le plus vite possible avec le trio, même s'il n'y a encore malheureusement rien de prévu pour les semaines à venir...

 

La suite, ce sera probablement vendredi prochain, avec encore en balance le Cirque Électrique (Collision/Cran/Ekymose) et l'Espace B (Barren?/Stalled Minds/Oh No It's Diva/Neuf Volts).

-- 
www.matttbrrr.canalblog.com
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