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l'ayatollah du rock
15 juillet 2023

[Donald Drunk/Project Reject Solo/Reno Divorce] dans la boîte

Date : samedi 15 juillet 2023

 

C'est un petit challenge que se sont fixés les Barrocks en ce samedi soir, en plein week-end prolongé, mais finalement l'International ne paraîtra pas si vide que cela, une fois que les spectateurs auront daigné descendre pour assister aux concerts de cet épisode 6 de la saison 39...

 

Pour suppléer à l'absence annoncée récemment de The Flug, c'est Sean qui s'est dévoué, avec une version "solo" de son Project Reject, même si on s'apercevra immédiatement qu'en fait de solo il a réussi à s'adjuger le soutien de son batteur, ce qui est une excellente chose, car seul avec sa guitare il aurait sans doute plus de mal à nous emmener dans son univers sonore... Assis avec sa guitare, Sean nous propose des versions un peu minimalistes de titres apparaissant sur l'album du groupe sorti au printemps, soit un son de guitare un peu sale, sur des rythmes métronomiques de son batteur, le tout accompagnant la voix toujours éraillée (type Kurt Cobain, pour faire dans la comparaison simpliste) mais très bien posée du chanteur, ce qui aboutit à ce que l'on pourrait appeler du hardcore minimaliste. Évidemment, certains estimeront qu'une basse aiderait à bien différencier les morceaux, mais on doit avouer que cette prestation est plutôt impressionnante, la façon dont le duo capte l'attention du public est bluffante, et si Sean ne fait toujours aucun effort pour s'exprimer en français, il réussit la plupart du temps à se faire comprendre du public (son accent et sa façon de manger les mots n'y aident tout de même pas), et donner des explications sur certains titres. En pas loin de 50 minutes, c'est une sacrée ouverture de soirée, et même le dernier titre, qui paraît un peu plus aléatoire vu que le batteur ne le connaît pas et semble rester un peu sur la réserve, réussit à retomber sur ses pattes - derrière ses fûts, le bonhomme est loin d'être manchot, et le duo fait preuve d'un savoir-faire qui ne l'empêche nullement de montrer que cela n'est pas incompatible dans le punk !

 

On sait plus à quoi s'attendre avec Donald Drunk, puisque le quintet était chez Konstroy il y a trois semaines, et qu'on l'a déjà vu à l’œuvre (et apprécié) plusieurs fois. Au programme, du punk, bien sûr, en mode Heartbreakers bien sûr, mais pas que, les influences des différents musiciens (évoquées pendant l'émission) montrent une large palette musicale qui s'entend, puisque sans partir dans tous les sens on ne reste pas dans un style unique, et si le chanteur passera une bonne partie du set au sol (plus souvent que debout ?), ses comparses ne le laisseront pas tomber en lui offrant un cadre bien balisé, les deux guitaristes se complétant à merveille et pouvant compter sur une section rythmique jamais prise en défaut. Les musiciens sont suffisamment au point pour oser reprendre les Gnomes (version validée par Tieri, présent dans le public), mais ils s'appuient tout de même sur leurs propres compos pour tenir 50 minutes, preuve d'une certaine confiance en soi qui se comprend, vu qu'on a l'impression que concert après concert le groupe est de plus en plus à l'aise et impressionne de plus en plus les spectateurs. Une très grande réussite, on attend désormais l'album pour confirmer (en numérique ou en physique ?) la valeur du groupe en version studio également, ce qui lui permettra peut-être d'élargir son réseau et ses possibilités de concerts...

 

On termine la soirée avec un groupe américain, le dénommé Reno Divorce originaire de Denver, sans doute pour tromper l'ennemi, et si on est surpris de constater que le bassiste arbore un t-shirt Guerilla Poubelle, on va mieux comprendre après quelques secondes de set, puisque si le groupe prétend faire du punk'n'roll, en mélangeant punk, honky tonk country et rockabilly, on a très vite l'impression d'entendre du punk à roulettes, plus simplement, et si la partie américaine du public semble conquise d'avance, une partie des petits frenchies espérait mieux, ou autre chose, et semble donc un peu désappointée. Non pas que cela soit mal joué, au contraire, on sait que les américains ne partent pas en tournée sans être au point, techniquement parlant, mais c'est surtout qu'il n'y a finalement pas beaucoup de surprise à attendre de ce show, même si la voix du chanteur pourrait effectivement être utilisée dans d'autres styles, il m'est difficile de m'enthousiasmer devant ces morceaux bien calibrés. Alors on écoute, un peu, on patiente, un peu, mais au final on quitte a salle sur la pointe des pieds, pas déçu (on n'attendait pas forcément la découverte du siècle) mais plutôt circonspect sur cette programmation, qui n'aura sans doute pas enthousiasmé la plupart des habitués des Barrocks. Mais comme finalement il y a avait un certain renouvellement du public dans la salle, avec une frange assez importante de jeunes, peut-être le calcul des organisateurs était-il le bon...

 

La suite, ce pourrait bien être samedi prochain, à l'Armony avec Goul.

 
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