[Punk It Show #1] nice night

Date : mardi 20 décembre 2022

L'agenda des concerts est très vide en ce moment, et pourtant en ce premier mardi de vacances scolaires, il faut choisir entre le QG Oberkampf et l'International, et c'est vers ce dernier qu'on se dirige finalement, histoire de tester la première édition de ce Punk It Show, qui ne s'avèrera pas intégralement punk non plus... Mais aujourd’hui on est plus 2-Tone que punk à vrai dire, avec la disparition de Terry Hall...

À l'heure où les concerts démarrent (19h30), on n'est guère nombreux dans la salle/cave, pourtant il faut bien dire que de revoir Goul dans de meilleures conditions acoustiques qu'au QG (pas vraiment difficile, me direz-vous) va permettre de redécouvrir des morceaux que l'on croyait pourtant incapables de nous surprendre. Dès l'inaugural let me known, on se demande si tous les titres vont autant avoir évolué, mais finalement il ne s'agit simplement que de découvrir l'ampleur logique de ces morceaux, et cela fait un bien fou, tout comme cela accroît d'autant le plaisir qu'on peut avoir à voir le quatuor sur scène, qui dans un set ramassé (40 minutes) va se contenter d'interpréter ses propres compositions (ni Cure ni Ruts aujourd'hui), qui mêlent du rock mâtiné de blues et/ou de punk à des compositions plus dub quasiment sans temps morts (allez, un ré-accordage pour le chanteur-guitariste, ça ne compte pas comme un temps mort...), et on profite à plein du travail des deux guitaristes qui alternent entre le lead et la rythmique, tandis que le duo basse-batterie assure le maintien des titres, et également les chœurs (qui pour une fois sont un poil sous-mixés, mais si c'est au bénéfice du reste, on ne s'en plaindra pas totalement). On sent que le groupe apprécie d'avoir des conditions acoustiques honorables, et chacun des musiciens fait de son mieux pour surmonter les petits soucis de santé des uns et des autres (c'est de saison), qui ne se ressentent pas le moins du monde vu du public. Celui-ci s'est d'ailleurs un peu densifié au fil des minutes (même si certains préfèreront rester à l'étage et le regarder "à la télé"), et semble accrocher à la plupart des morceaux, et jusqu'au final whatchagonnado les spectateurs apprécient et applaudissent cette découverte (pour la plupart), et comme il leur sera rapidement donné une aitre occasion d'en reprendre une dose (le 9 janvier au Supersonic, donc encore dans des conditions qui devraient être correctes), chacun se dit que pour ouvrir la soirée, on aurait pu tomber sur pire... ou que le groupe aurait pu aussi jouer un peu plus tard ou un peu plus longtemps, mais il faut faire avec ce qu'on nous offre !

Le temps de changer le matériel sur scène, et c'est un trio qui grimpe sur scène et entame son set : Vantre a la particularité d'être composé d'un batteur et de deux bassistes, ce qui évoque évidemment le regretté Singe Blanc, mais ici on est dans le pur instrumental, et si les deux premiers titres possèdent une énergie qui ne remet pas encore en cause cette référence initiale, assez rapidement les choses vont se gâter (à mon goût, bien sûr). En effet, une fois passée la bonne impression, on sent que les musiciens ont d'autres influences, que cela va chercher régulièrement du côté du stoner, en format assez lourd aux influences 70's prononcées, et lorsque cela ne flirte pas avec le prog, ça lorgne sérieusement avec les démonstrations du jazz-fusion, ce qui n'est vraiment pas ma tasse d'infusion au thym (oui, j'ai le nez et la gorge pris depuis plusieurs semaines). Alors, sans pour autant quitter la salle avant la fin, j'attends que les 40 minutes réglementaires se terminent, espérant un sursaut d'énergie qui ne viendra pas, mais apparemment le groupe a fait de nouveaux adeptes avec cette prestation, donc on va supposer que le trio a rempli son contrat.

C'est un autre trio qui enchaîne, les Slip sont en formation classique guitare-basse-batterie, et nous offrent un punk à l'américaine, en mode skate-punk, parfois légèrement mâtiné de reggae, mais plein d'énergie, sans aucune prise de tête, et même les (rares) pains ne prêtent pas à tirer la tronche, on sent que le groupe est content de jouer ('c'est notre premier concert' affirme avec aplomb le bassiste, à moitié rigolard), et le public répond avec ferveur et enthousiasme, on verra même un petit pogo s'organiser devant la scène, et certains voler vers l'extérieur... Le groupe s'appuie sur son premier album, à sortir au printemps (le groupe comme le public l'espère), on reconnaît ici un broken fingers, là un no beer for now, et pour les paroles 'elles seront dans l'album', ce qui ajoute à l’impatience. Bien sûr, on n'ira pas jusqu'à dire que le groupe renouvelle quoi que ce soit à la musique en général, et au punk en particulier, mais on ne niera pas que c'est bien fait, que cela emmène son public dans une excellente ambiance (et que cela change beaucoup de Vantre), c'est pourquoi lorsque le trio arrête au bout de 33 minutes en feignant de vouloir faire un aller-retour en coulisses on est tous un peu estomaqués, visiblement les trois musiciens ne sont pas sur la même longueur d'ondes sur ce coup, et lorsqu'ils font mine de revenir pour finir leur set-list (après deux minutes maximum d'hésitation) le temps est passé, il est temps de laisser la place à la suite, il faudra donc attendre la prochaine prestation (le 7 avril à la Pêche, ou plus tôt si possible) pour avoir un set complet, et peut-être un merch' qui dépassera les seuls autocollants... On part donc un peu frustré, ce qui ajoute aux difficultés respiratoires m'incite à ne pas rester pour les Union Jack (déjà vus, sans déplaisir mais sans passion), et à regagner mes pénates à un horaire plus que raisonnable...

La suite, ce devrait être au Supersonic dès ce jeudi, avec Antisocial Network, mais ce pourrait bien être le dernier concert de l'année...