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l'ayatollah du rock
19 novembre 2016

[Girl Band] fucking even better

Date : samedi 19 novembre 2016

 

Samedi soir, il y a du monde du côté de la Villette, et ce n'est pas uniquement pour aller soutenir HFT au Zénith (j'aurais tout aussi bien pu m'y rendre également), mais aussi pour aller au Trabendo, qui affiche peu ou prou complet, ce qui se traduit par une terrasse bondée lorsqu'on arrive, et des difficultés pour y accéder entre les groupes...

 

D'ailleurs, si cette terrasse est bondée, c'est qu'il ne pleut pas, mais surtout que la première partie a déjà terminé son show, autant dire qu'il faudra chercher ailleurs pour vous parler de Froth... En revanche, étant donné que c'est pour la suite que nous avons fait le déplacement, nous constatons que Girl Band est en train de s'installer, on se demande même si le quatuor irlandais a eu droit à une balance, puisqu'il faut rescotcher les micros et la batterie, avant que le groupe ne rejoigne les loges en attendant l'horaire d'entrée en scène. On en profite pour jeter un œil au public, nombreux on l'a dit, mais également très féminin en plus d'être jeune, c'est une belle surprise car on n'aurait pas forcément parié sur un sold-out pour cette soirée New Noise. Le groupe revient enfin, sans un mot, s'empare de ses instruments (guitare-basse-batterie, le chanteur a les mains libres), et entame un premier titre très long (presque 8 minutes), qui prend le temps de s'installer, avec une montée en tension qui aboutit finalement à une décharge électrique, et ce titre peut symboliser les deux pans de la musique du groupe, qui oscille en permanence entre noise et post-punk, le chanteur à la voix déchirée pouvant s'appuyer sur une musique distordue, où parfois on a le sentiment qu'un temps manque, et où les effets donnent l'impression d'avoir au moins le double d'instruments. Mais si la plupart des titres évoluent au fil des minutes, avec une densité impressionnante d'idées différentes à la seconde, certains sont de pures explosions punk, qui s'insèrent parfaitement dans le bordel organisé qu'est un show du groupe. Même si un titre fait figure d'OVNI avec sa consonance assez électro, on revient rapidement à un bruitisme foutraque et ô combien jouissif, et même lorsque cela démarre calmement on se doute qu'à un moment ou un autre cela finira par atteindre un genre de noise déviante qui ne peut qu'estomaquer le public qui n'en peut mais, et on voit que la fosse s'agite régulièrement, laissant même quelques slammeurs se laisser porter de longues secondes au bout de bras bien résistants. Il faut attendre un bon moment avant que le mur se fissure entre le groupe et le public, on peut supposer que les difficultés sur les enchaînements (le seul reproche qu'on puisse faire au groupe, sans doute) n'aident pas à tenter de dialoguer avec le public, les limites en français du chanteur ne l'incitant pas non plus à faire des efforts en ce sens. Pourtant, chaque intervention en ce sens est largement appréciée, on constate au passage la présence d'une communauté anglophone assez importante ce soir, et la fin du set sur un the cha cha cha aussi court que violemment punk est la conclusion logique d'un concert qui aura confirmé, et même amplifié, tout le bien qu'on pouvait penser de ce groupe depuis leur prestation l'an passé à Villette Sonique. En revanche, le merch est vraiment famélique (deux malheureux 45T), et comme il n'y a personne pour s'en occuper, on ne dépensera rien ce soir en souvenir, c'est pour le moins dommage !

 

La tête d'affiche de la soirée est canadienne, se présente également sous la forme d'un quatuor, et se nomme (jusqu'à présent) Preoccupations. Pourquoi jusqu'à présent ? Simplement parce que le groupe a changé de nom l'an passé, son précédent patronyme, Viet Cong, étant sans doute trop lourd à porter. Le groupe entame son set avec une configuration étonnante, puisque le chanteur joue de la basse, accompagné d'un batteur, et surtout de deux claviers... Cela ne signifie pas que ce premier titre manque d'énergie, au contraire il y a une vraie explosion, le rythme est très rapide, et malgré les sonorités plutôt électroniques (on a les phobies qu'on peut), ce début de set s'avère plutôt positif. Étonnamment, lorsque les deux claviers s'emparent chacun d'une guitare, on a le sentiment que cela se fait au profit des sons électroniques, mais on continue à écouter en se disant qu'on va bien finir par se faire une opinion plus définitive sur le quatuor, et effectivement cela ne va plus tarder. Le morceau qui suit est bien plus lent, manque totalement d'énergie, et recèle des quantités astronomiques de chiantitude, à tel point qu'on finit par se demander si on ne retrouve pas ici les pires heures de Pink Floyd (remarquez, quelles en seraient ne serait-ce que les bonnes minutes ?), autant dire que je coupe court à cette souffrance auditive en quittant les lieux prématurément, en ne regrettant tout de même pas d'être venu : rien que ces trois gros quarts d'heure de Girl Band valaient le déplacement, on aurait encore plus apprécié de voir les Irlandais en tête d'affiche, avec la possibilité de jouer plus longtemps et nous procurer le plaisir afférent !


La suite, ce sera dès ce lundi soir, à la Mécanique Ondulatoire, avec les potentiellement très excitants new-yorkais de Bambara.
 
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Commentaires
F
J'ai trouvé Preoccupations complètement raté, le son était brouillon, la basse trop sourde, trop de reverb sur la chant, on n'arrivait souvent plus à distinguer les synthés du reste, bref une bouillie sonore carrément chiante. A tel point qu'à la fin le solo de batterie qui se voulait concept "je me lâche et je joue tout seul 10 minutes" était raté, beaucoup trop long. Quant au chanteur, n'en parlons pas, pas un mot au public, rien, complètement figé, sauf durant les 10 dernières secondes du set, heureusement que le batteur fait le show tout du long. Bref, Preoccupations était aussi raté que Girl Band était réussi, et c'est marrant parce que c'est un peu le contraire sur disque : Preoccupation prend toute sa force en studio, et Girl Band en live.
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