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l'ayatollah du rock
22 avril 2015

[Sleaford Mods] live tonight

Date : mercredi 22 avril 2015

 

La Dynamo de Banlieues Bleues de Pantin affiche complet (depuis de longues semaines) en ce mercredi soir, ça fait plaisir de voir des salles pleines, les spectateurs ne sont globalement ni très jeunes (personne en-dessous de 30 ans ?) ni très vieux (pas plus de 60 ans), personne n’est là par hasard, et seule la gestion du bar semble ratée, car voir une telle file d’attente devant les pompes à bière relève d’un amateurisme qui en énervera plus d’un…

Le temps de constater que la Bavik s’apprécie paradoxalement mieux dans un verre en plastique que dans un « vrai » verre, et c’est la première partie qui se met en place. Dans la salle, pas de places assises comme la dernière fois que j’étais venu, mais une belle scène en fond, et un bel espace en guise de fosse, avec une partie un peu surélevée sur le côté, de quoi contenter chaque spectateur désireux de voir ou entendre le concert. Le matériel est déjà en place, une batterie et une table avec diverses machines, et on peut deviner un genre de Cousin Machine (ou une Cousine Machine ?) qui se tient dans l’ombre, derrière la table, et dont il sera impossible de voir autre chose qu’une jambe au fil du set. Le reste du groupe arrive sur scène, un batteur qui tourne le dos au public, et un chanteur masqué et barbu qui gèrera également pas mal de bidouillages, notre trio du soir forme le groupe Shit and shine, un projet anglo-américain à tendance protéiforme qualifié d’"inclassifiable", et cela va se confirmer ce soir. En effet, la cinquantaine de minutes de set consistera en un unique morceau, basé sur une batterie métronomique au rythme plutôt alléchant, à laquelle se greffent des sonorités électroniques diverses et plutôt bien trouvées. Le principal problème survient lorsque le chanteur s’empare de son micro, et qu’on découvre qu’il vocode énormément sa voix, lui aussi, et cela crée un certain malaise à entendre, heureusement qu’il demeure des parties purement instrumentales permettant de reposer un brin les oreilles. Un problème un peu moins aigu réside dans le fait qu’après une vingtaine de minutes presque excitantes, on finit par attendre qu’il se passe quelque chose, le côté hypnotique-répétitif est intéressant mais finit par tourner en rond, et au final on en vient à se demander quel peut bien être le but de tout cela… Alors on en profite, on va (re)faire la queue pour une deuxième bière, et on attend sagement la fin du set, et le début du suivant.

Il ne faut d’ailleurs pas attendre très longtemps pour entendre les premiers sons en provenance de la salle, c’est la ruée, et effectivement les Sleaford Mods ont déjà entamé leur set, avec un bunch of cunts qui place le décor : un Jason au débit impressionnant derrière le micro, et un Andrew qui danse derrière son laptop, une main dans la poche, l’autre tenant sa canette de bière, me laissant quelque part l’étrange (et erronée, bien sûr) sensation d’un Bez (Happy Mondays) très calme. Car il faut savoir que toutes les musiques (à base essentiellement de boîtes à rythmes et grosse basse) sont enregistrées, Andrew les lance au début de chaque nouveau titre, et n’a plus qu’à attendre la fin pour reprendre son activité sur scène, c’est pour le moins minimal, mais c’est également le principe du groupe. Le duo anglais, en provenance de Nottingham, fait le buzz depuis une bonne année, l’attente était énorme chez les aficionados, et à voir les visages extatiques dans la fosse, il n’y a pas beaucoup de déçus. Bien sûr, le son émanant du laptop est assez riquiqui, limite à l'arrache, cela ne permet pas de prendre l’ampleur qu’un ensemble de musiciens pourrait créer, mais peu importe, et même au contraire, ce côté étriqué correspond bien au minimalisme déjà évoqué. L’essentiel, ici, c’est la performance du frontman, dans son débit bien sûr, mais également dans la violence qu’il réussit à faire passer même sans saisir l’intégralité des textes, avec cet accent qui ne permet que très occasionnellement de comprendre ce qu’il nous assène ; le jeu de scène n’est guère spectaculaire non plus, et tient en quelques aller-retour à proximité du pied de micro, et en moult moulinets du bras droit au niveau de la tête. Cela n’empêche pas de fasciner, c’est sans doute cela que l’on appelle du charisme, et le Jason est très loin d’en manquer… Les titres s’enchaînent, une bonne partie provient du dernier album en date « divide and exit », quelques autres sont originaires de divers EP (le groupe multiplie les sorties sous les formats les plus divers), et on a même droit à trois titres totalement nouveaux, et aucun des trois (live tonight, bronx in a six, tarentula deadly cargo) ne dépare l’ensemble. On pourrait même imaginer un set entièrement composé de titres inédits, l’énergie serait assurément la même, le phrasé hip-hop posé sur les musiques punk à rythmiques entêtantes étant d’une efficacité redoutable, et on a du mal à voir quelles peuvent être les limites du groupe en terme de composition. Une petite cinquantaine de minutes, et le duo quitte la scène, juste quelques secondes à vrai dire, et revient pour un rappel ne dépassant pas les 5-6 minutes, en terminant en apothéose avec l’incontournable tweet tweet tweet, et il n’y a plus qu’à rallumer les lumières, et à quitter la salle. Tiens, Andrew revient sur scène, va-t-on avoir droit à une deuxième rappel, hautement improbable ? En fait non, le musicien est juste venu demander si quelqu’un avait « some weed », on ne saura jamais si sa question a reçu une réponse positive…
Le temps de sortir, le stand de merchandising est pris d’assaut, et Jason est déjà là, décontracté, d’une simplicité (pas si) étonnante, à dédicacer les disques (désormais, mon prénom s’écrira Matthew), à discuter à l’occasion avec les courageux qui se lancent dans la conversation en anglais, et on confirme que cet accent est décidément plus que compliqué pour un petit Français, même avec un débit peu élevé… Et le bilan, pour cette soirée, est bien évidemment très positif, il n’y a eu nulle déception pour moi, même pas en ce qui concerne la durée (comment espérer plus avec tant d'intensité ?), et si comme certains bruits le laissent entendre le duo revient bientôt sur Paris, nul doute que j’y retournerai sans me poser de questions !

 

Set-list :

  1. Bunch of cunts
  2. Live tonight
  3. Middle men
  4. Jolly fucker
  5. A little ditty
  6. Mcflurry
  7. Fizzy
  8. Routine dean
  9. Bronx in a six
  10. Tiswas
  11. Tied up in nottz
  12. Jobseeker
  13. The wage don’t fit
  14. Tarentula deadly cargo
  15. Rappel : 6 horsemen (the brixtons)
  16. Tweet tweet tweet

 

La suite, c’est dès ce jeudi soir, cela aurait pu être les Trotskids à la Méca, mais ce sera sans doute plutôt PKRK à l’Olympic…

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