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l'ayatollah du rock
12 décembre 2014

[Theo Hakola and the Wobbly Ashes] damn good songs !

Date : vendredi 12 décembre 2014

 

Vendredi soir, des trombes d'eau s'abattent sur la capitale, ce qui explique que les quais de Seine soient totalement vides, ce qui n'est pourtant pas l'habitude lorsqu'on se dirige vers le Point FMR, mais on constate rapidement que le public est simplement dans la salle, qui n'est pas loin d'afficher complet, ce qui est déjà une première bonne nouvelle, et pas forcément ...

Je ne parlerai pas de deuxième bonne nouvelle d'apprendre en rentrant dans la salle que la première partie n'a plus qu'un titre à jouer, ce serait mesquin, mais il est vrai que ce que j'ai entendu de Fiodor Dream Dog, une jeune femme seule sur scène avec sa guitare, ne me donne pas forcément envie de m'y intéresser plus que cela, mais d'un autre côté les applaudissements des spectateurs sont plutôt nourris, on peut donc supposer que la donzelle aura réussi à se les mettre dans la poche, et que je suis rarement bon public pour ce genre de prestation...

Mais on va rapidement retrouver la donzelle sur scène, puisqu'elle occupe le poste de batteuse avec Theo Hakola and the Wobbly Ashes, accompagnant le grand Américain dans son habituel costume (toujours classieux, tel un Blixa par exemple) avec les habituels Matthieu et Laureline aux guitare et basse, et bien évidemment l'incontournable Bénédicte Villain au violon. Le concert de ce soir a été présenté comme correspondant aux 60 ans de Theo, les premiers chants d'anniversaire sont à peine entamés dans le public que le chanteur renie cette présentation, avec son habituel mélange de cynisme, d'arrogance et de jeu avec les spectateurs, et on comprend tout de suite que le public sera très réceptif, il faut dire que le bonhomme est rare sur scène, et qu'il ne faut donc rater aucune opportunité d'assister à l'une de ses prestations ! Ce soir, c'est également l'occasion d'acquérir le nouvel album, un vrai-faux "live at the stade de france - 2013", dont la majeure partie des morceaux sera d'ailleurs exécutée aujourd'hui, en s'appuyant essentiellement sur les deux derniers albums studio du groupe, c'est-à-dire qu'on n'est pas dans un punk débridé mais plutôt dans un blues-folk-country-punk au son très particulier, les références que vous pouvez trouver ici ou là sur Internet évoquent (souvent à raison) les Bad Seeds de Nick cave, et si le pogo n'est pas d'actualité, cela n'empêche nullement de ressentir de beaux frissons à l'écoute des titres, et cela d'autant plus que l'instrument majeur ce soir est le violon de Bénédicte Villain. En effet, si j'ai déjà assisté à bon nombre de concerts de Theo Hakola, avec ou sans Wobbly Ashes, c'est la première fois que son accompagnatrice depuis 30 ans se retrouve (selon moi) autant (et aussi bien) mise en valeur et en avant, et cela donne une tonalité magnifique aux morceaux, le travail au niveau du son dans la salle étant remarquable, on peut également le noter.
On l'a dit Theo Hakola peut être bavard, quand il est d'excellente humeur comme ce soir cela offre des échanges plus ou moins incongrus avec le public, voire avec des spectateurs en particulier, le sommet étant atteint en rappel lorsqu'il apostrophera un homme qui porte "le plus beau t-shirt du monde", à l'effigie du IWW (Industrial Workers of the World), le syndicat des Wobblies dont Theo a narré une partie de l'histoire dans ses romans : le bonhomme en question gagnera un CD, avec une insistance évidente du chanteur, preuve qu'il est réellement touché et ému par cette surprise... Mais même s'il n'est plus question officiellement de célébrer un quelconque anniversaire, les surprises vont se multiplier, en commençant par l'arrivée d'une choriste (Gabriela Arnon) pour interpréter à deux this land is not your land, qui demeurera d'ailleurs sur scène pour le titre suivant, un the west is dead dont la première partie en français et quasi a cappella sera interprétée aussi par la bassiste et la batteuse, avant que chacune d'elle reprenne son poste lorsque le tempo se réaccélérera. Le son commence d'ailleurs à se durcir quelque peu, avec un goddamn song sur lequel la fosse commence légèrement à tanguer, mais que dire ensuite de l'arrivée de Lionel Dollet, ancien Passion Fodder, qui à partir de the struggle for love restera sur scène avec sa guitare, on vient de retourner 25 ans en arrière, et on continue à remonter le temps avec un mardi gras sur lequel un gentil pogo se développe, les plus anciens ont la mémoire qui leur revient à vitesse grand V, et le sourire avec, et que dire de ce heart hunters, sur lequel Nicolas Magat, premier batteur de Passion Fodder, vient imprimer un rythme buccal, sur ce dernier titre qui laisse la salle en feu, et l'envie de ne pas en rester là après une grosse heure et quart de crescendo sensationnel.
Alors, après une petite pause, Theo et Bénédicte reviennent sur scène, Bénédicte est cette fois armée d'un accordéon, et c'est il n'y a pas de jolie fille à droite, sur lequel on découvre derrière l'un des poteaux une Claire DiTerzi survitaminée, qui assume pleinement les chœurs en s'appuyant sur un grand recueil de textes, mais elle ne s'arrête pas là non plus, puisqu'elle fait partie du groupe très élargi qui interprète un chère maman (je suis mort à Paris), groupe au sein duquel Delphine Ciampi et Serge Teyssot-Gay ont fait leur apparition, à ce niveau-là ce ne sont plus des surprises mais l'Arche de Noé du bon goût musical français, et sachant que Theo aura au fil du set cité tous les absents qui auraient pu également participer (on retiendra le nom de Pascal Humbert...), on conçoit que certains envisagent de quitter la salle au bout de ces 95 minutes, estimant qu'il n'y a plus à espérer de retour des musiciens sur scène, et qu'on en a eu déjà largement pour son argent (16,80 €, pour l'anecdote).
Mais il ne fallait pas partir, messieurs-dames, c'est encore loin d'être fini, puisque après la reprise du ballad of a thin man (Dylan), c'est hunger burns qui se précipite vers nous, rendant une partie des spectateurs extatiques. Quant à moi, j'ai bien fait d'attendre et espérer jusqu'au bout, étant donné que mon favori and bleed that river dry est programmé pour clore la soirée, et qu'à chaque fois le plaisir est le même, la lente montée du morceau me donnant toujours la même chair de poule finale, et je constate lorsque les lumière se rallument que je ne suis pas le seul à être dans un état second, on peut même voir des jeunes (traduction : n'ayant pas vu Passion Fodder sur scène) aussi estomaqués que les plus anciens, et on pourrait vraiment s'arrêter là, cela aurait suffi à contenter tout le monde. Mas il faut savoir que lorsque Theo est heureux sur scène, et cela se voit ce soir, il n'a plus envie d'arrêter, alors il revient avec son groupe, prêt à continuer à en découdre, mais malheureusement il n'est plus possible de continuer à jouer, les 23h00 sont dépassés, alors on transige, ce ne sera qu'une version solo de wesley everest, encore une histoire de Wobbly emprisonné, mais cela permet de redescendre en douceur, et c'est donc après plus de deux heures de set que l'on est invité à quitter la salle, le stand de merchandising est pris d'assaut (j'ai bien fait d'anticiper), et le débrief est enthousiasmé, chacun conserve ses petites étoiles dans les yeux, et on peut ainsi rentrer chez soi avec le souvenir heureux d'une énorme claque visuelle et auditive, et il va falloir s'en remettre très vite, sous peine de ne pas apprécier les derniers concerts de l'année...

Set-list (incertitude sur le 3e titre):
  1. Ilmarinen's lament
  2. Dead souls singing
  3. The only church (??)
  4. Quicksilver
  5. Prière profane
  6. Ô tendre jeunesse !
  7. My love's kisses
  8. This land is not your land
  9. The west is dead
  10. Goddamn song
  11. The struggle for love
  12. Mardi gras
  13. Heart hunters
  14. Rappel : Il n'y a pas de jolie fille à droite
  15. Chère maman (je suis mort à paris)
  16. Rappel 2 : Ballad of a thin man
  17. Hunger burns
  18. And bleed that river dry
  19. Rappel 3 : Wesley everest


La suite, c'est donc au même endroit, dès ce samedi soir avec Jessica93.

En bonus, un lien proposé vers le travail photographique de Richard Blandin sur, justement, Theo Hakola : https://app.box.com/s/7o35wsayf4tg49xqt2je
 
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