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l'ayatollah du rock
10 mai 2012

[les France Cartigny] ils bougent (encore ! encore !)

Date : 10 mai 2012

 

Le boulevard de la Villette est extraordinairement animé en ce jeudi soir, avec des fanfares, un monde fou, à croire que les températures chaudes (il fallait bien que ça arrive, et encore, ça va repartir presque aussi vite à la baisse…) ont poussé les Parisiens à sortir de chez eux… Et la perspective de tester un nouveau lieu, le 9B, n’est pas non plus pour me déplaire, même s’il est difficile d’imaginer à l’avance à quoi ressemblera la salle de concert !

 

Car à peine a-t-on mis l’ongle d’un orteil dans l’escalier menant à la cave que l’on comprend que l’on va tomber dans un sacré piège : il va faire chaud, très chaud, et on va vraiment se sentir à l’étroit, dans la quinzaine de m² (à vue de nez) agglomérant l’absence de scène, l’espace dédié au technicien et la place du public… On me rétorquera qu’il y a une pièce attenante qui peut permettre d’installer plus de monde ; certes, cela n’est pas faux, mais si on assiste à un concert sans rien en voir, c’est pour le moins dommage ! Menfin, cela permettra d’éliminer quelques litres d’eau (chacun), et pour certains de faire des aller-retour jusqu’à l’étage pour se réhydrater-houblonner, tout en profitant en altitude d’un air un peu moins étouffant !

Il est quasiment 22h30 (horaire trop tardif pour les enfants, malheureusement) lorsque les France Cartigny se présentent au complet devant un public conquis d’avance, dans la même configuration qu’il y a pile 2 ans à l’International, avec France au chant et à la batterie, Sylvain à la guitare, Joseph à la guitare également et Fanny à la basse. Et puisqu’on est entre amis, c’est avec daniel et nicole que les musiciens entament leur set, un “vieux” titre pour rappeler de bons souvenirs, et on peut rapidement s’apercevoir que si le groupe n’a pas donné signe de vie pendant 2 ans, cela n’a pas empêché l’évolution des morceaux, comme s’il avait fallu ce temps pour s’autoriser à toucher aux structures élaborées par Daniel Roux : cela n’est pas forcément de révolutions dont il s’agit, mais tout au long du set on constatera de ci de là des variations qui sentent bon l’appropriation ; le fait de se retrouver à 4 sur scène, avec une basse en permanence, permet à Joseph et Sylvain d’explorer un peu plus les capacités de leurs instruments, de reproduire les finesses élaborées en studio, et aux spectateurs de se régaler à l’écoute de tout cela ! Au niveau acoustique, étant donné la structure du lieu, on  aurait pu craindre une bouillie infâme, mais cela est presque une bonne surprise de constater que les instruments sont plutôt bien audibles, séparés, et c’est uniquement (quoique malheureusement) au niveau de la voix que les choses pêchent le plus, de manière insoluble : la bouche collée au micro sature le chant, la bouche éloignée du micro ne permet plus de l’entendre… Alors on fait avec, on s’y habitue petit à petit, mais c’est tout de même dommage !

La set-list de ce soir est un mélange très réussi de l’ensemble des albums du groupe, avec un petit extra (intitulé extérieurs, semble-t-il) qui permet d’espérer pour l’avenir, et de succulentes réinterprétations, telles le temps, qui mettra tout le monde d’accord, mais aussi le très tendu et un poil accéléré les souvenirs les souvenirs, une vraie splendeur, ou encore l’immense allégresse causée par une version très modifiée et saturée de jésus les garçons, prouvant que le groupe n’a pas oublié de rester énergique, électrique, et que son esprit punk (oh, tout de suite les grands mots !) est intact. La durée de jeu impartie est serré (il y a d’autres groupes qui piaffent d’impatience à la porte), donc on ne perd pas de temps, mais cela n’empêche pas de glisser quelques petits commentaires par-ci par-là, d’enfiler collégialement des lunettes noires (merde), et si eastwood comporte lui aussi son lot de petits changements im- (ou très) perceptibles, l’heure du rappel arrive bien trop tôt au goût de tous. D’ailleurs, comme l’intérêt de quitter la scène pour entrer dans une pièce encore plus petite ne saute aux yeux de personne, cela enchaîne quasiment tout de suite, avec la magnifique version du temps déjà citée, et comme il reste un peu de temps et d’énergie aux musiciens (plus pour longtemps, certain guitariste frisera le collapsus sitôt le set achevé !), c’est sans amour qui clôt ces trois quarts d’heure intenses, exquis, immensément délectables, où les quelques rares loupés (essentiellement des démarrages de morceaux) sont compensés par de grands sourires, et si chacun se rue vers la sortie dès la fin du set, c’est uniquement une question de survie, eut égard aux conditions climatiques du sous-sol… Bref, c’est un retour gagnant du groupe, et le retour chaloupé au milieu des très nombreuses et asiatiques péripatéticiennes vers le métro s’effectue avec un sourire indéfectible et une bande-son durable et d’excellente qualité dans la tête.

 

Set-list :

  • Daniel et Nicole
  • Tous les mots
  • Il bouge
  • Merde
  • Toujours les mêmes
  • Extérieurs
  • Jésus les garçons
  • Les souvenirs les souvenirs
  • Eastwood
  • 18 ans

Rappel :

  • Le temps
  • Sans amour

 

La suite, ce sera Anneke Van Giesbergen à la Machine, d’ici 8 jours.

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