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l'ayatollah du rock
4 avril 2023

[The K/Unspkble/Human Toys] shit day (great night)

Date : mardi 4 avril 2023

 

C'est mardi, c'est également mon premier concert en ce mois d'avril, le premier d'une série qui devrait être à la fois assez longue et intéressante. On se dirige vers le Supersonic, déjà très bien rempli avant que les concerts ne démarrent, les jeunes habitués ont fait une large place aux plus anciens, qui prendront leur part en termes d'agitation devant la scène...

 

C'est un duo qui ouvre les festivités : Human Toys est composé d'un guitariste-choriste et d'une chanteuse, qui démarre en mode très Métal Urbain (guitare+boîte à rythmes), avec un son sourd pas très imposant, et des morceaux qui ne varient guère. Heureusement, au fil des minutes le groupe évolue, avec d'un côté des parties de guitares qui ne se ressemblent plus forcément d'un titre à l'autre, et aussi/surtout la prise à son compte de la scène par la chanteuse, qui étonne par sa capacité à donner le sentiment d'un filet de voix qui prend une ampleur impressionnante, et surtout qui va nous montrer à quel point un theremin peut apporter : là où les groupes qui utilisent cet instrument étrange en font un usage pour le moins limité, ce soir c'est la majeure partie du set qui bénéficie de ses sonorités, et non un simple appui, c'est donc un instrument supplémentaire qui offre de nouvelles possibilités au duo, qui abandonne un peu le très limitatif champ Métal Urbain-B-52's dans lequel certains le cantonnent, évoquant par exemple par moments les Revillos/Rezillos (la distinction n'est pas toujours évidente). Après un intermède permettant à Marie de souffler une bougie sur une tartelette, le groupe enchaîne, et les 36 minutes se terminent sur une version très réussie de i'm sick of you (Iggy and The Stooges), qui prouve qu'après des débuts un peu hésitants le set est vraiment monté en puissance, et a mis à bas toutes nos préventions initiales. À revoir donc, en espérant bénéficier d'entrée de jeu d'un son bien rentre-dedans...

 

C'est un quatuor montpelliérain qui prend la suite, et il ne faut pas longtemps pour comprendre qu'on a changé de style avec Unspkble : au garage punk de Human Toys se substitue un post-punk terriblement excitant et plein d'ampleur, d'autant plus que la voix du chanteur est efficace et évite tous les travers parfois inhérents au genre, puisqu'ici on n'est pas maniéré ("habité", diront certains), on ne force aucun trait, et ce chant (qui sera un brin distordu avec un genre de "theremin à main" l'espace d'un titre) s'accorde parfaitement à ce que proposent les trois acolytes (guitare-basse-batterie). Pour être honnête, on a quelques très légères craintes en début de set, tant on n'est pas convaincu par le mariage des deux voix du chanteur et du guitariste, mais cela reste un épiphénomène, tant on est emporté par les guitares acides (un poil sous-mixées en début de set) qui se marient parfaitement au gros son de basse et à la batterie puissante, avec des variations de styles démontrant que les musiciens ne sont pas des manches. Assez vite, on sent qu'une influence se détache sur les autres, puisqu'en dehors du nom du groupe on retrouve des singulières accointances avec ce que peut offrir Killing Joke en termes de mélanges entre indus et musiques tribales, et à regarder autour de moi je peux constater que je ne suis pas le seul à être impressionné par cette démonstration de force (et de finesse, à l'occasion). Allez, on avouera également que je ne reste un brin sur ma faim avec un morceau sur lequel les claviers (pré-enregistrés) sont omniprésents, mais cela reste anecdotique, et ces trois quarts d'heure sont une bonne grosse claque qui justifient à eux seuls le déplacement jusqu'ici ce soir !

 

On termine avec une tête d'affiche venue de Belgique : j'avais très largement apprécié la prestation de The K sur la terrasse du Trabendo il y a trois ans, dans la foulée d'un album "amputate corporate art" de haute volée, et ce soir avec un groupe au line-up ayant évolué le verdict sera quasiment le même. En effet, le chanteur-guitariste-leader du groupe, en calbut' d'entrée de jeu (regardez la pochette de l'album, vous comprendrez mieux pourquoi), se lance immédiatement dans un set aux allures de grunge-noise limite métal que ses deux comparses accompagnent avec ferveur et talent, et la fosse suit elle aussi immédiatement, avec un pogo ininterrompu d'un bout à l'autre de la quasi-heure de prestation, jeunes et moins jeunes mélangés avec une joie non feinte. Le passage rapide sur scène de David Yow (Jesus Lizard ?) pour un "happy birthday" n'aura pas décontenancé les musiciens, ni la majeure partie du public, et ça enchaîne très fort. Il faut dire que non content d'être puissants, les titres ne vous laissent pas tranquille dans votre coin, vous êtes malaxés, dérangés dans votre petit confort, et comme il n'est pas question d'avoir une set-list facile à suivre les styles se mélangent, se suivent sans se ressembler, et on a même régulièrement du mal à reconnaître immédiatement des morceaux que l'on connaît et apprécie pourtant... Une partie du public est composée de connaisseurs (qui accompagnent les paroles, par exemple), mais tous les spectateurs réagissent avec ferveur même lorsqu'il s'agit d'une découverte, et ce n'est pas la fin du set qui aura calmé les ardeurs : sur le dernier morceau, étiré jusqu'à plus soif, le chanteur va systématiquement démonter les éléments de la batterie, laissant le batteur finir quasiment en acoustique sur une cymbale et une caisse claire, avant de reconstituer sa batterie dans la fosse, de quoi donner des frissons et des souvenirs impérissables ! Vous l’aurez compris, il ne fallait pas rater cette soirée, qui inaugure donc fort bien ce mois d'avril...

 

La suite, c'est dès ce mercredi, au Petit Bain avec une soirée anglaise Peter & the TTB + The Godfathers.

 
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