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l'ayatollah du rock
20 juin 2015

[Danger Records Birthday Party] day 2

Date : samedi 20 juin 2015

 

Deuxième et dernier soir du deuxième anniversaire du label Danger Records, ce samedi au Point FMR, avec un public guère plus dense que la veille (une centaine d'entrées payantes le vendredi, pour info), mais comme la veille bien motivé, on en a perdu quelques uns mais retrouvé de nouveaux, et si on se réjouit que la bière ambrée à la pression soit de bonne qualité, on s’aperçoit à cette occasion (le déroulé de la soirée est affiché derrière le bar) que l'ordre des groupes n'est pas vraiment celui auquel on s'attendait...

En se précipitant donc dans la salle, on constate avec soulagement que Sneaks va entamer sa prestation dans les dix secondes qui vont suivre, on n'aura donc pas raté une seule seconde d'un set que l'on sait d'avance très court... Deux jours après une prestation qui m'avait déjà bluffé à la Mécanique Ondulatoire, et l'écoute de l'album (10 titres sur un M45) ayant précédemment confirmé la bonne impression du jeudi, la jeune Américaine bénéficie d'un son plus ample, qui va lui permettre de convaincre d'autres spectateurs de l'intérêt qu'il faut lui porter. Rien n'a changé, les titres sont toujours très courts, l'attitude scénique est toujours simple, et si la boîte à rythmes est un peu moins rétive (peu de problèmes de tempo), le jeu de basse est toujours aussi enthousiasmant, ce soir je comprends mieux les références aux regrettées Le Tigre, qui ne sont pas incompatibles avec Delta 5 ou Sleaford Mods, bien au contraire. On sent beaucoup de fraîcheur sur scène, avec de temps en temps des paroles qui se perdent dans le vide, faute d'une bouche à proximité du micro, et une certaine raideur qui empêche de multiplier les petits pas de danse, mais peu importe, on espère que la jeune demoiselle va pouvoir encore s'améliorer (sur la durée du set, par exemple, car 21 minutes laissent un peu sur sa faim), sans perdre cette spontanéité et cette gentillesse bien appréciables ! Profitez bien des quelques dates en France, on ne sait pas quand elle reviendra dans nos contrées...

Je ne m'étendrai pas sur le cas d'Illustration Sonore, le duo qui suit, car le "Synth wave - No Future Pop" joué exclusivement à base de claviers ne peut que me hérisser le poil, on en profite donc pour profiter de la terrasse et des températures agréables de cette fin de printemps.

Heureusement, cet intermède un peu décalé dans la programmation est très rapidement oublié dès que Contingent grimpe sur scène. Le quatuor bruxellois (on ne va pas dire belge, avec un chanteur guadeloupéen, un bassiste anglais et un guitariste irlandais... mais d'où vient donc le batteur ?) a œuvré à partir de 1979, jouant une fois à Paris cette même année avec Oberkampf, et s'est reformé il n'y a pas si longtemps, après un long hiatus, mais son punk s'avère d'une excellente facture ! Emmené par un chanteur torse poil d'entrée de jeu dont les textes voire certains phrasés évoquent furieusement les Olivensteins, avec une actualité encore étonnante d'ailleurs, le groupe s'appuie sur la basse omniprésente du vrai Attila the Stockbroker (imaginez, j'ai des morceaux de ce poète punkdepuis des années sur des compils, et il joue assez régulièrement avec TV Smith, et en sus parle un français parfait...), la guitare se chargeant d'arpèges très agréables (pas de solos intempestifs) qui évoquent le punk "de l'époque" tout en restant très actuels, et le batteur se démène avec talent pour compléter le tout. L'une des caractéristiques, en plus de morceaux excellents que pas mal de monde dans la salle découvre et apprécie sans modération, est une sacrée dose de coolitude dans l'attitude sur scène : même avec un groupe carré, on n'hésite pas à prendre le temps, à échanger avec le public, et on retrouve ici tout ce qui nous attire ou presque en Belgique (les musiciens ne fournissent pas les bières). On sent que le quatuor est aussi content d'être là ce soir que les spectateurs de l'entendre, et on peut remercier le label organisateur de nous permettre de découvrir, 35 ans plus tard, ce groupe efficace, sympa, et qui mériterait d'apparaître dans la liste des fleurons du punk européen : on espère que cette venue parisienne ne restera pas un événement unique, et qu'on aura l'occasion de le revoir dans les mois à venir (Bruxelles n'est pas si loin), après avoir de mon côté rattrapé le retard au niveau de sa discographie, histoire de bien comprendre l'ensemble des paroles (en français) dont on perd nécessairement une partie du sens sur scène. Bref, une nouvelle excellente découverte, même si ce ne sont pas des jeunots, on n'aura une nouvelle fois pas perdu notre soirée !

Et que dire de Charles de Goal, qui conclut la soirée et le festival ? On le sait, la tragique disparition, il y tout juste un an, de son batteur Jean-Philippe avait semé le désarroi et une immense tristesse, et chacun se demandait si le groupe s'en relèverait, voire aurait l'envie de continuer. Ce soir, preuve est faite, avec un brio évident, que sans jamais oublier Pilipe (les mots très justes de Patrick ont dû être compliqués à prononcer, et ont créé de sacrées émotions dans le public), le groupe continue d'avancer, et que le flambeau est repris de main de maître par le nouveau batteur du groupe. Bon, comme parfois, le concert a pris du temps à démarrer, la faute à des machines refusant de fonctionner, mais dès que le quatuor arrive sur scène, il n'y a aucune tergiversation possible, et les paroles du premier titre 7x ("cette fois, nous sommes prêts") ne sont pas de la bravade mais le constat qu'il est temps de repartir au combat, et personne ne remettra en doute la véracité de cette affirmation. Mélangeant titres anciens ( le modem qui suit, par exemple) et titres du dernier album en date (la trilogie passion/éternité - décadence - hais-toi !, toujours aussi efficace), le groupe fait preuve d'une belle unité, la nouvelle rythmique Vinz-Mat est étonnamment en place et surtout en totale symbiose, on ne se posera d'ailleurs jamais la question de la qualité du batteur, ce qui semble démontrer qu'il est immédiatement à sa place et ne dépare jamais l'ensemble. Parfois, on a le sentiment d'un son imparfait (sur passion/éternité, par exemple), mais le groupe n'y est clairement pour rien, et cela ne dérange pas spécialement les spectateurs, qui dansent et/ou pogotent à qui mieux mieux, c'est la fête aussi dans la salle, et on peut donc en profiter pour faire passer quelques morceaux qui seront sur le futur nouveau double album, dont le petit dernier 45T zigzag, au mix un peu différent de la version studio (on entend bien le refrain, ce coup-ci), certains autres ayant déjà eu droit à des interprétations scéniques : 7x ou à feu et à sang sont toujours aussi efficaces, extinction (et ses paroles bien sombres "meurtre, viol, désolation") n'est pas en reste, et on a même droit à un instrumental, 20 œil, ce qui n'était jusqu'à présent pas l'habitude en concert. Pour l'occasion, un cinquième musicien arrive sur scène, ce nouveau guitariste est pour l'anecdote le fils de Thierry, et cet instrumental change pas mal d'optique dans la musique du groupe, plus dark, plus bruitiste peut-être, et sera à écouter de près sur cette "mobilisation" que l'on espère pour la rentrée. Omer reste sur scène pour les deux morceaux suivants, le final blackpool, rarement joué jusque là, me semblant un peu décalé par rapport au reste de la set-list, plus électro, plus dansant, et à mon avis moins dark que ses interprétations précédentes, même si des informateurs bien placés remettent en cause mon avis, l’acoustique des lieux (ce soir et lors des concerts précédents lors desquels le titre avait été joué) ayant sans doute influencé et déformé mon "sens de l'écoute". Peu importe, ce relatif bémol n'est qu'anecdotique, et la partie principale du set peut se clore après trois quarts d'heure intenses, efficaces, très réussis donc, mais qui auront sans doute laissé certains spectateurs en haleine, demandeurs qu'ils étaient de titres très anciens.
Qu'ils se rassurent, le groupe revient vite sur scène (Patrick ne l'a guère quittée, d'ailleurs), pour nous offrir du très ancien, mais bien rentre-dedans, avec exposition puis synchro ("les Allemands me tuent si je ne le joue pas en concert", dixit Patrick). La face B du nouveau 45T n'est pas oubliée, la reprise du damaged goods de Gang of Four étant elle aussi très réussie, à la fois fidèle à l'original et bien appropriée, au niveau du son du groupe, et il ne reste plus qu'à finir en extrême beauté avec kling-klang, c'est parfait, on peut rallumer les lumières au bout de 67 minutes de set. Que dire de plus ? Cette prestation en aura peut-être rassuré certains, pour ma part elle n'aura que confirmé mon impatience, en l'attente du nouvel album, voire de concerts à venir, et elle aura magnifiquement conclu ce festival qui, s'il n'aura pas fait le plein de spectateurs, aura sans doute contenté la plupart, et aura permis au passage de faire de belles découvertes, et de belles rencontres aussi !

Set-list :
  1. 7 x
  2. Modem
  3. Extinction
  4. Zigzag
  5. Passion/Éternité
  6. Décadence
  7. Hais-toi !
  8. 20 Œil
  9. À feu et à sang
  10. Blackpool
  11. Rappel : Exposition
  12. Synchro
  13. Damaged goods
  14. Kling klang


La suite, c'est, une fois n'est pas coutume, un petit tour ce dimanche à la fête de la musique, puisque les Warum Joe seront en activité au Holy Holster.

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