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l'ayatollah du rock
28 avril 2023

[Nightwatchers/Morgana/Gurs/Contingent X] not dismissed

Date : vendredi 28 avril 2023

 

Même si la soirée était initialement annoncée à Aubervilliers, c'est bien du côté du Centre Paris Anim' Montparnasse qu'on se retrouve en ce vendredi soir, pour une soirée "Les barricades n'ont que deux côtés" montée par l'AIM et Red Vibes, ces derniers possédant un tampon (pour marquer les spectateurs à l'entrée) qui laissera des traces, tant il est énorme, rouge et baveux...

 

On ne s'étonne pas que la soirée prenne du retard, il est donc 20h30 lorsque le quintet rémois Contingent Anonyme (ou Contingent X à l'occasion) entame son set. Bien entourée (une bassiste, deux guitaristes, un batteur), le chanteur lutte contre des conditions acoustiques habituellement difficiles ici pour nous faire comprendre ses textes en français, collant bien à un streetpunk efficace, pas bourrin, et qui réussit à durer depuis un bon paquet d'années. On reconnaît quelques titres, tels que le casque et les flèches ou à contre sens, qui figurent tous deux sur le dernier EP en date du groupe, et le public très jeune et enthousiaste réagit avec ferveur aux textes engagés (antifascisme au premier rang) de cette grosse demi-heure qui inaugure bien cette soirée...

 

Cela faisait un bon moment (4 ans !) que j'attendais de revoir les Toulousains de Nightwatchers sur scène, c'est donc l'occasion de revérifier que le quartet (deux guitares, basse, batterie) reste aussi excitant sur scène que sur album, et une fois les problèmes techniques résolus (finalement, on ne met pas de delay sur les voix, et on démarre !), le groupe nous emporte dans son punk qu'on peut toujours rapprocher de ce que font des Litovsk ou Zone Infinie, par exemple, avec une méthode assez particulière puisque la grosse demi-heure va se scinder en trois "blocs" (c'est le terme utilisé par le guitariste-chanteur principal), qui voient s'enchaîner sans interruption plusieurs titres tirés essentiellement des deux derniers albums en date ("la paix ou le sable" et "common crusades"), qui parlent de colonialisme et des exactions françaises en Indochine, en Algérie et au Cameroun. Les textes sont majoritairement en anglais, mais cela ne dérange personne, car soit les spectateurs connaissent ces textes par cœur, soit ils se contentent d'apprécier la musique qui les entoure, dans un cas comme dans l'autre on a un public fasciné par ce qui se passe sur scène et gentiment agité (un "pogo propre", où chacun est attentif à l'autre), et les rares moments de calme (entre deux blocs, si vous avez bien suivi) lui permettent de faire connaître au groupe son (haut) degré d'appréciation. Bien sûr, cela reste évidemment trop court, mais lorsque les lumières se rallument on reste estomaqué par ce qui nous a été proposé, et on ne désespère donc toujours pas de faire venir le groupe à Konstroy un de ces dimanches, car ces gens ont plein de choses à dire et à faire entendre !

 

La petite présentation de l'aspect politique de la soirée a lieu juste avant le concert qui va suivre, sans que cela annoncé sur la terrasse, c'est un peu dommage mais pas dramatique, il faut bien que les spectateurs prennent un peu l'air vu la chaleur qui règne dans la salle de concert...

On avait vu les Italiens de Morgana à l'Ess'Pace il y a 6 mois, et je n'avais pas été totalement convaincu par le post-punk du quatuor florentin, et je dois avouer ce soir ne pas comprendre mon appréciation limitée d'alors... Car si ce soir la voix de la chanteuse me semble légèrement mais régulièrement sous-mixée (à l'Ess'Pace, elle était trop mise en avant...), cela ne m'empêche pas de tomber sous le charme de ces morceaux qui évoquent tant X-Mal Deutschland (en un peu plus rythmé) que les Banshees de Siouxsie (particulièrement la guitare), et si je ne suis ordinairement pas fana de la langue italienne, ce soir rien ne me dérange (certains textes sont en français, pour information), et je ne suis pas le seul à resté frappé par cette prestation. De fait, le seul reproche que l'on puisse faire au groupe est de ne pas atteindre la demi-heure de set, mais gageons qu'au fil du temps ce petit reproche ne sera qu'un souvenir. Pour le coup, là il faut que je me penche d'urgence sur la (maigre) discographie du groupe !

 

C'est un groupe espagnol (basque pour être précis) qui clôt la soirée : Gurs est originaire de Bilbao, et fait dans le punk avec des musiques qui me touchent bien plus que le chant, souvent trop hurlé à mon goût. Je fais la fine bouche, mais je ne cherche pas non plus à partir avant la fin, cela reste tout de même intéressant, les spectateurs profitent de cette dernière occasion de la soirée pour agrandir le pogo (toujours sans violence), et les tentatives d'échanges entre le chanteur et le public se heurtent à des difficultés de compréhension car cela se passe en anglais, et que l'expression "parler anglais comme un basque espagnol" prend ce soir tout son sens... Tête d'affiche ou pas, le groupe n'abuse pas de sa position et se contente de sa demi-heure de set, y compris un rappel très rapide (un titre, moins de trois minutes), mais chacun peut repartir de là avec le sourire, tant la soirée aura été réussie, et nul doute qu'elle ne sera pas la dernière, ni au niveau du lieu, ni au niveau des organisateurs. Seul (gros) bémol : à l'heure de retourner chercher son métro préféré, l'accès à la gare est fermé à clé, il faut donc faire un grand tour, mais cela relève de l'anecdotique...

 

La suite, c'est dès ce samedi soir, à la Maroquinerie avec une soirée Gonzai accueillant Kas Product et Les Morts Vont Bien.

 
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