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l'ayatollah du rock
21 avril 2023

[The Selecter] don't stop them

Date : vendredi 21 avril 2023

 

S'il n'y a pas grand monde à l’Élysée Montmartre à l’heure où la première partie va démarrer, en ce vendredi soir, c'est que l'horaire est fluctuant selon les sources. Ainsi, sur mon billet c'est indiqué 20h00, alors que sur le site de la salle il est bien spécifié que les concerts démarrent à 19h30... Résultat, une ambiance encore confidentielle pour démarrer, ce qui n'est jamais très cool...

 

C'est un jeune groupe de Montreuil qui entame donc la soirée : The Mercurials est composé de six membres (deux guitaristes, une bassiste, un batteur, un sax et un tromboniste), tous dans un costard identique, et qui font dans le ska/rocksteady. Pour être franc, ce qui nous est proposé est bien fait, mais manque un brin de folie, que ce soit musicalement ou visuellement, car si le guitariste-chanteur s'agite bien en devant de scène, si les deux cuivres se remuent également pas mal, et si le batteur fait le job en matière d'énergie, il me semble que la bassiste et le second guitariste sont plus en dedans, peut-être tétanisés de se retrouver dans cette grande salle... On a parlé de rocksteady/ska, il faut bien avouer qu'on a plus de reggae voire de soul que de punk dans les morceaux exécutés, ce n'est pas forcément désagréable mais manque un poil de peps, en dépit de l'enthousiasme du chanteur. Et pourtant, le dernier titre (finement baptisé 49.3, preuve que le micronisme peut inspirer les musiciens et paroliers français) s'avère le plus pêchu, avec le second guitariste qui prend le lead, pour une fois, et cela semble le motiver davantage, c'est une réussite que ce dernier morceau, et une belle façon de terminer cette (même pas) demi-heure, qui n'aura pas encore vu la salle se remplir tout à fait (c'est vendredi, les spectateurs prennent l'apéro dehors avant d'aller au concert !).

 

Si on ne change pas forcément de style avec les Jah On Slide qui suivent, puisque les Franciliens revendiquent la pratique d'un "ska 2-Tone et revival", on sent qu'il y a une expérience certaine chez le septet (deux claviers, deux guitares, basse, batterie, sax intermittent), puisque le groupe affiche 25 ans d'âge, et cela est évident dès les premières secondes de la quarantaine de minutes que durera la prestation : le savoir-faire est indéniable, les morceaux sont carrés, les reprises itou (le générique d'Amicalement Vôtre, si je ne m'abuse), et on comprend que le public, désormais assez dense devant la scène, apprécie ce qu'il s'y passe. Petit bémol, visuellement parlant le groupe n'a pas vraiment fait d'effort, chaque musicien est habillé à la one again, il manque un brin de classe, ce qui est habituellement l'apanage des groupes de ska, et sans être un adepte de l'uniforme ni du bon goût, cela fait un poil désordre... Dans tous les cas, le groupe enchaîne parfaitement les morceaux, il n'y a rien à redire à la set-list, mais j'aurais sans doute été plus enthousiaste si je maîtrisais un minimum la discographie du groupe : cela peut être un objectif dans la perspective de revoir le groupe sur scène dans un avenir pas si lointain...

 

Fin 2019, The Selecter nous avait offert une prestation haut de gamme au Trabendo, et ce soir on en espère autant, il faut dire que le duo d'origine Pauline Black/Gaps Hendrickson, présent depuis les débuts du groupe (en 1979), a récupéré le batteur d'origine, Charley Bembridge, et que si son prédécesseur ne déméritait pas, on imagine qu'on va retrouver un poil de ce qui pouvait se retrouver sur les deux premiers albums du groupe. D'ailleurs, on s'apercevra assez rapidement que la set-list sera composé pour une grande partie de titres extraits des deux premiers albums du groupe, 'too much pressure" (1980) et "celebrate the bullet" (1980), ce qui est une manière de se mettre le public dans la poche avec des morceaux connus, et également une façon de les réinterpréter, ce qui sera régulièrement le cas, avec des modifications (on ne parle pas de révolution, ici) de rythme, de certaines sonorités, bref c'est la preuve que le groupe ne se contente pas de faire la tournée en réinterprétant à la virgule près ce qui a été écrit il y a plus de 40 ans. On retrouvera également les habituelles reprises, de l'introductive b.o. de "Chapeau melon et bottes de cuir" au final incluant l'adaptation du thème de James Bond ou la reprise du train to skaville (the Ethiopians), mais ce qui surprend également est le son de ce concert, puisqu'il est assez plat, aucun instrument ne prenant le pas sur un autre, les voix elles-mêmes restant assez peu mises en avant, alors que les timbres respectifs de Pauline et Gaps auraient sans doute pu (dû ?) être plus valorisés. Alors, sans aller jusqu'à dire que l'on s'ennuie, on peut tout de même trouver que cela manque un petit peu de puissance, ce qui est dommage vu que les morceaux tirés d'autres époques (frontline, par exemple) valent sacrément le coup d'oreille. Autre bonne surprise, les trois morceaux tirés du nouvel album "human algebra", joués à la suite, sont une franche réussite selon moi, et donnent sacrément envie de se pencher rapidement sur cette nouvelle galette, mais il est vrai que l'excitation monte plutôt avec les vieilleries dans la salle, de la rarissime bristol and miami à danger ou missing words, et si cela skanke un peu, il n'y a pas non plus de déchaînement du public, contrairement à ce qui s'était passé il y a quatre ans. Car si au bout de ces 70 minutes on peut être satisfait de ce qui nous a été proposé, on peut également trouver cela trop court, on a ainsi perdu 40 minutes de set en 4 ans, et si Pauline met cela sur le dos de la salle (on le sait que les concerts se terminent à 22h30 pétantes à l’Élysée !), rien n'empêchait le groupe de démarrer plus tôt... On est donc content d'avoir revu le groupe, mais également frustré, tant on peut citer de morceaux que l'on jugeait incontournables et qui ne nous ont pas été proposés ce soir. Espérons que la prochaine venue du groupe à Paris (on peut toujours rêver...) se fasse sur des bases de durée de concert un peu plus longue...

Set-list :

  1. the avengers
  2. three minute hero
  3. frontline
  4. (who likes) facing situations
  5. bristol and miami
  6. deepwater
  7. celebrate the bullet
  8. danger
  9. human algebra
  10. war war war
  11. stop them
  12. missing words
  13. train to skaville
  14. james bond theme
  15. on my radio
  16. too much pressure / pressure drop / too much pressure

 

La suite, ce sera d'ici une semaine, avec le retour des Nightwatchers, vendredi prochain à Aubervilliers, puis la nouvelle formule de Kas Product le lendemain à la Maro..

 
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