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l'ayatollah du rock
18 mars 2023

[Hinin/Litovsk] un sacré duel

Date : samedi 18 mars 2023

 

Débarqué assez tôt à l'Ess'Pace en ce samedi après-midi, histoire de pouvoir passer deux groupes à la question avant les concerts, on voit la soirée s’organiser (merci l'AIM Paname et Arak'Asso pour avoir assuré pour cette soirée dédiée à la question des prisons !), les stands se mettre en place, les balances (un peu compliquées, surtout au niveau des voix) se faire, l'interview se dérouler plaisamment (il ne reste qu'à faire le montage pour un prochain Konstroy...), avant que les hostilités musicales ne démarrent : il y a beaucoup de monde (on n'oublie pas qu'il y a au moins trois autres concerts intéressants ce soir sur Paris/banlieue), les spectateurs sont arrivés suffisamment tôt pour ne rien rater de cette pause bienvenue entre deux manifs...

 

C'est Hinin qui démarre, avec une configuration qui a évolué depuis un an puisque l'historique duo guitare-batterie/chant s'est adjoint un bassiste, et il ne faut pas longtemps pour valider l'arrivée d'Adrien dans le groupe, les morceaux connus de longue date prenant une ampleur bienvenue qui permet de compenser la faiblesse (probablement inhérente à la salle, qui n'est de concert que par défaut de vrais lieux adaptés) du chant. Celui-ci est quasiment au même niveau que la guitare et la basse, ce qui fait qu'on a bien du mal à entendre et comprendre les paroles, même en français, même quand on les connaît, et c'est souvent le cas puisque la majeure partie de l'album "hors-jeu", sorti en 2019, bénéficie d'une belle exposition ce soir, pour un public bien dense et qui ne quittera pas la salle avant la fin des 40 minutes que durera le set. Cette formule trio permet de retrouver l'ensemble de ce qu'on peut entendre sur l'album, les concerts précédents s'avérant de fait un peu plus dépouillés, et un feu de paille par exemple ne peut laisser personne indifférent. Nous avons (sauf erreur possible de ma part) droit à deux morceaux encore inédits, qui ne jurent pas avec le reste de la set-list, l'aspect post-punk est ce soir bien évident et excitant, la basse est bien mise en avant, et vient compléter une guitare cristalline et acide à souhait, tandis que le batteur, qui assure également le chant, ne se contente pas de parties faciles, autant dire qu'il y a un savoir-faire certain qui est très largement apprécié. Les Corréziens ("venus des territoires") auront ce soir confirmé leur talent auprès de ceux qui les connaissaient, et convaincu ceux qui les découvraient, et ce n'est pas leur reprise adaptée en français du teenage kicks des Undertones (renommée rêve adolescent) qui aura fait baisser le niveau, loin de là ! On attend donc désormais la suite, avec des nouvelles compos en trio qui devraient encore plus créer le buzz dans la scène punk/post-punk...

Set-list approximative :

  1. duel
  2. feu de paille
  3. terrain vague
  4. dernière sommation
  5. récidive
  6. ??
  7. tu lis dans mes pensées
  8. ??
  9. aller loin
  10. concrête
  11. rêve adolescent

 

C'est un autre groupe parfois qualifié de post-punk (même si cette appellation ne convient pas vraiment aux musiciens) qui enchaîne, les Litovsk viennent de Brest, et ont eux aussi fait évoluer leur line-up depuis leur dernier concert parisien (à l'Espace B un mois avant le COVID), puisqu'un deuxième guitariste s'est greffé aux cinq membres originaux (guitare/basse/batterie/chant/chant). Oui, vous avez bien lu, Litovsk comporte deux chanteurs, qui se relaient sur scène (enfin, ce soir il n'y a pas vraiment de scène...), et alternent les langues puisqu'on peut entendre du français, de l’anglais ou du néerlandais, ce qui n'est pas banal. Depuis une dizaine le groupe s'est construit une belle réputation, et ce n'est pas encore ce soir que des spectateurs repartiront déçus, c'est une belle démonstration qui nous est faite, un poil courte à mon goût (un peu plus d'une demi-heure), mais efficace, tendue, perpétuellement intéressante, et on comprend mieux que le courant passe aussi bien avec Hinin, les deux groupes s'offrant une mini-tournée (4 dates) avec un split 4T (deux titres chacun) en guise d'alibi (comme s'il y en avait besoin !). Comme pour Hinin, la compréhension des paroles est complexe, surtout en trois langues, on reconnaît et retient tout de même quelques morceaux, de auntie christine et son intro notable à baston (reprise méconnaissable et totalement réussie des Bérus), en terminant par l'incontournable tube nergenst, histoire de flanquer une dernière baffe sonore à un public qui reste encore un peu sur son quant-à-soi, le pogo n'est qu'épisodique, à croire que les spectateurs préfèrent en garder pour la suite de la soirée. On l'a dit, un peu plus long cela aurait été appréciable, on espère surtout que la prochaine fois les conditions acoustiques seront meilleures, et même une petite scène aurait pu permettre de voir le groupe jouer et les micros s'échanger, cela fait à mon sens partie du set et c'est dommage de ne pas avoir pu en bénéficier. Mais on ne regrette vraiment pas d'avoir fait le déplacement, rien que les deux premiers groupes auraient suffi à mon bonheur...

 

Contrairement à ce qui était prévu, il n'y a pas deux groupes allemands pour finir la soirée, puisque Fontanelle a dû déclarer forfait pour cause de COVID, abandonnant Resistenz '32 à son triste sort, sans matériel (c'est Fontanelle qui devait l'amener), ce qui fait que le quatuor va jouer sur le matos des deux premiers groupes, et n'effectuer qu'un line-check avant de démarrer. Et il faut bien avouer que cela s'entend, en tout cas du côté du public, puisque si le duo basse-batterie et la voix de la chanteuse sont aisément perceptibles, il faudra dix bonnes minutes avant que l'ingé-son s'aperçoive que la guitare n'est pas audible du tout, ce qui donne au punk hardcore présenté un aspect à la fois brutal et minimaliste qui peut surprendre... Lorsqu'on finit par entendre la guitare, les choses s'améliorent grandement, sans vraiment changer de style bien sûr, mais on ne niera pas que c'est là encore très efficace, la chanteuse donne beaucoup d'elle-même pour s'imposer (et y réussit grandement), et comme en plus elle fait de très louables efforts pour parler français (voire même chanter, par exemple en adaptant le titre frauen, leben, freiheit), elle se met illico le public dans la poche. Si jusqu'alors le pogo était très contenu, c'est maintenant que cela se déchaîne, les slams s'enchainent (et les guirlandes électriques morflent...), et on peut même entendre en guise d'interlude des slogans de manif bien connus (la période est plutôt à l'action, il ne s'agit pas de battre en retraite). Cette quarantaine de minutes est donc une bonne découverte, évidemment certains s'attendaient à un concert plus long, mais finalement on ne se plaint pas forcément de ne pas rentrer à point d'heure, il n'y a pas que des petits jeunes dans la salle...

 

La suite, ce sera au moins ce vendredi à la Clef avec les Daddy Long Legs, sauf absence de transports en commun ou concert plus tôt dans la semaine...

 
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