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l'ayatollah du rock
25 janvier 2023

[Alexis HK] hypocrisie

Date : mercredi 25 janvier 2023

 

Même s'il m'arrive d'aller voir et écouter de la chanson française (tiens, Dick Annegarn fin février, par exemple), ce n'est pas forcément mon style de prédilection incontournable, en tout cas pas celui que je maîtrise le plus, et je n'ai donc guère l'habitude d'aller faire des expériences de concert. Pourtant, en ce mercredi soir, me voici à l'Olympia, presque à l'heure (le RER n'est guère fringant ces derniers jours/dernières semaines), juste à temps pour aller m'installer au milieu des fans du 18e rang du balcon - heureusement que je ne suis pas sujet aux acouphènes, les cris aigus auraient pu endommager mes esgourdes...

 

Il est 20h10 lorsque Benoît Doremus se présente sur scène, seul avec sa guitare acoustique, et ce début, s'il ne me passionne pas forcément, s'avère bien plus agréable à mes oreilles que la suite de sa prestation, car à partir du moment où son comparse multi-instrumentiste va l'accompagner avec des percussions électroniques, ce qui gâche un brin les choses... Pendant une demi-heure, le chanteur va nous emmener dans des directions assez variées, par exemple avec un phrasé assez hip hop sur des sonorités électro qui me laissent pour le moins perplexe, et ce d'autant plus que je ne suis pas vraiment plus convaincu par des textes tournant souvent autour d'histoires d'amour (la danseuse blessée, par exemple). Sans m’enthousiasmer outre mesure, je suis quand même moins rétif aux morceaux qui font plus chanson, et l'apport de son musiciens additionnel (clavier, guitare) ne suffit pas à me faire rejoindre la cohorte des aficionados qui s'époumonent après chaque titre pour hurler leur bonheur, faisant atteindre au sonomètre des niveaux que les musiciens n'imagineraient même pas... Guère plus ému lorsque le chanteur nous affirme je retiens les dates des morts, je reste donc peu touché par cette grosse trentaine de minutes, qui confirme mon désarroi : cette place récupérée d'un eudois dans l'incapacité d'assister à cette soirée va-t-elle se transformer en long pensum pour ma pomme ?

 

Une vingtaine de minutes plus tard, après avoir vu une bonne partie des spectateurs se jeter sur les bars, et une partie conséquente des spectateurs du balcon quitter leur place pour se rapprocher de la scène (la salle n'est pas totalement remplie, ce qui peut expliquer la longueur de la queue à l'entrée de la salle pour récupérer des invitations), c'est Alexis HK, précédé par ses musiciens (basse puis violoncelle, guitare et clavier, batterie), qui arrive sur la scène, où un canapé vient s'ajouter aux instruments de musique, et entame son set avec un bobo playground tiré du dernier album (éponyme) du chanteur, titre dont les paroles ironiques, acerbes ou cyniques sont plutôt plaisantes, soutenues par une musique dépassant l'aspect chanson par l'usage de deux guitares et d'une basse - on n'ira pas jusqu'à parler de rock, mais cela semble déjà un peu plus pêchu que la première partie. C'est une très grande partie de ce dernier album qui va nous être présentée (voire la totalité ?), et si je persiste à trouver intéressants certains morceaux (carima, je veux un chien), c'est toujours plus via les textes que via les compositions, non par la faute des musiciens qui semblent tous aussi compétents les uns que les autres, mais simplement qu'elles ne me parlent pas vraiment. Quand le chant tire du côté du hip hop (c'est une manie ce soir ?), je reste sceptique, tout comme le rapprochement jazzy (une contrebasse vient s'ajouter aux musiciens déjà cités) ne se révèle pas une épiphanie chez moi, en revanche les interludes sont souvent savoureux, sur le thème récurrent du développement personnel, et même si Alexis bafouille parfois, sa gouaille et sa tchatche font merveille dans ces moments où le verbe se suffit à lui-même. N'allez tout de même pas croire que je succombe désormais à la chanson française, certains moments me sont plus ou moins douloureux, comme ce duo avec Zaza Fournier qui me semble être dans un espace-temps qui n'est pas le mien, et surtout cette reprise (un poil ralentie) de l'immonde partenaire particulier, qui me fait autant souffrir qu'il y a presque 40 ans... Surprise agréable cependant lorsque Benoît Doremus revient en duo avec Alexis, puisque les deux morceaux jumeaux interprétés sont délicieusement de mauvais goût, ce qui me rabiboche un brin avec le Bisontin, compère de longue date d'Alexis HK, tout comme Renan Luce, d'ailleurs, qui lui aussi vient pousser la chansonnette, sans que cela m'émeuve le moins du monde pour le coup. Vous avez le sentiment qu'il se passe beaucoup de choses, vous avez raison, vous imaginez que cela dure longtemps, vous n'avez pas tort non plus, puisque après l'arrivée d'un autre invité, l'accordéoniste Fixi (pour un titre qui ne m'aura guère marqué), les musiciens finissent par quitter la scène, au bout de 2h10 de set, ce qui est un ravissement pour les fans, mais me semble un poil exagéré. Et comme les applaudissements ne faiblissent pas, le héros du soir finit par revenir pour un ultime rappel, un hypocrisie qui clôt en beauté une soirée que je ne qualifierai pas d'inoubliable, mais qui n'aura pas confirmé l'intégralité des craintes que je pouvais en avoir. Merci Michel de cette occasion improbable, mais je pense que tu aurais sans doute plus pris ton pied que moi !

 

La suite, c'est un retour au rock, dès vendredi à la Dame de Canton avec Deniz Tek et son groupe.

 
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