[the Monsters] class and trash

Date : samedi 10 décembre 2022

C'est samedi, il fait toujours aussi froid, et si on se dirige vers le Petit Bain, on veut éviter de devoir attendre trop longtemps dehors. Alors comme le billet annonce 19h, mais que sur Internet c'est indiqué 20h, on choisit d'arriver vers 20h10. Résultat, on ne fait effectivement pas la queue, et quand on entre dans la salle on imagine que la première partie démarre à peine, mais en fait les Holeshots sont en train d'en terminer, il faudra donc une autre occasion pour que je vous en cause...

Mais si on regrette un brin ce retard, on va très vite se remettre, car les très helvètes The Monsters ne traînent pas avant de grimper sur scène, à 20h45 pétantes le trio guitare-basse-batterie, en costume bien voyant (même le préposé au son porte cette jolie veste rouge), s'installe et subit (comme le public) une bonne bouse (le groupe est un habitué de ces arrivées musicalement douloureuses), avant de démarrer pied au plancher avec un psych-out with me bien efficace, le garage punk du combo étant maîtrisé depuis bien longtemps. Le Révérend Beat-Man (chanteur principal et guitariste) annonce d'entrée de jeu que je ne parle pas très bien français but i try to sprich français pour toi; ce qui résume bien les diverses interventions qu'il enquillera au fil de la soirée : un peu de français, de l'anglais, et de l'alémanique au besoin, le plus important étant l'aspect musical des choses, mais on rira quand même franchement plusieurs fois aux blagues du bonhomme. Le groupe s'appuie beaucoup sur le dernier album en date "you're class, i'm trash", mais piochera également beaucoup dans "...pop up yours", sorti dix ans plus tôt, et si on avait connu le trio en formule quatuor (avec deux batteurs face à face qui se partageaient la grosse caisse), il faut bien avouer que ce soir ça fonctionne terriblement bien, d'autant mieux d'ailleurs que les titres les plus anciens semblent à chaque fois passés à l'accélérateur, ce qui aide à apprécier les relectures... Quand les morceaux sont présentés avant interprétation, c'est souvent avec une bonne dose d'absurdité, ainsi avant more you talk less i hear you on nous annonce que the next one is a political song, ce qui est évidemment faux, mais lorsque le morceau se termine sur des applaudissements nourris le Reverend précise que we are very surprised, thank you so much... L'auto-dérision fonctionne elle aussi parfaitement, ainsi le titre stranger to me est ainsi présenté en anglais : c'est quand tu te regardes dans un miroir le matin et que tu te demandes 'bordel qu'est-ce-que c'est ?" Parfois c'est toi, et parfois non, parfois c'est plus cru, ainsi avant smell my tongue le chanteur nous rappelle qu'il sait que la plupart d'entre vous, au moins 80%, ont la langue brune, car ils doivent lécher le cul de leur patron. Mais surtout, le groupe ne se prend pas au sérieux, plusieurs fois on nous rappellera qu'il n'y a pas de mélodies dans leurs chansons, et quand exceptionnellement il y a une mélodie (yellow snow drink), les musiciens distribuent aux spectateurs des sous-bocks avec les paroles pour accompagner le chant, en précisant bien qu'il s'agit des paroles les plus stupides du monde !

Autre sujet de blague, le heavy metal et le hard rock, ainsi blasphemy est notre chanson tribute à Status Quo, dont nous sommes tous fans, plus tard c'est carpool lane qui sera présentée comme du heavy metal, et on ne parle pas des gestes impossibles à transcrire (get drunk on you est une chanson d'amour comme ça et pas comme ça - vous pouvez imaginer la poésie du geste)... On se rapproche de la fin du set, le Reverend rappelle que nous avons encore quelques chansons très stupides, celle-ci est l'une des plus stupides qu'on ait jamais écrites, et c'est whatcha gonna do qui démarre, cependant on peut croire à la sincérité du chanteur lorsqu'il avoue que i'm going away girl est pour Josephine Baker (on ne rigole pas avec tous les sujets !), et on termine en beauté cette grosse heure sur high heels and mini skirt, un incontournable du groupe depuis de longues années.

Un petit passage derrière le drapeau (un peu mité) du groupe, derrière la batterie, et le trio revient avec ce soir, un autre tube qui contient presque une mélodie, avant de nous asséner un happy people make me sick (une chanson contre la joie de Noël) qui clôt le rappel. Enfin, ce n'est pas vraiment fini, puisque le Reverend nous dit que nous aurions pu sortir de scène et revenir, mais on va plutôt vous en rejouer une de plus, et c'est i want you qui déboule, encore une chanson pour les fans de heavy metal, et c'est est définitivement terminé après 75 minutes de set.

Quoique... les lumières ne sont toujours pas rallumées, le public y croit un peu, et on a donc bien droit à ce deuxième rappel, visiblement improvisé puisque les musiciens discutent sérieusement du morceau qui va être joué (c'est une démocratie, alors chacun propose un titre, et on verra bien), et c'est finalement sur un long instrumental que la soirée se terminera, après plus de 80 minutes intenses, drôles, excitantes, bref cela valait le coup de braver le froid (on le savait avant de venir ici), cela aurait surtout été dommage de ne pas se déplacer !

Set-list :

1. psych-out with me
2. the love i never had
3. blow um mau mau
4. gimme germs
5. more you talk less i hear you
6. stranger to me
7. dead
8. smell my tongue
9. yellow snow drink
10. kiss you dead
11. blasphemy
12. get drunk on you
13. carpool lane
14. in and out
15. voodoo love
16. whatcha gonna do
17. i love you
18. i'm going away, girl
19. high heels and mini skirt
20. Rappel : ce soir
21. happy people make me sick
22. i want you
23. Rappel 2 : instrumental

La suite, ce sera très probablement Badaboum à La Station vendredi prochain, dans une soirée où la boussole nous indiquera l'Est comme destination musicale...

Comments

[rockfour]

Je me suis encore fait avoir. Je voulais rester au chaud et voilà le résultat : un superbe concert de garage rock de loupé!