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l'ayatollah du rock
26 novembre 2022

[Gilla Band/M(h)aol] the weirds

Date : samedi 26 novembre 2022

 

La Gaîté Lyrique est loin d'être ma salle favorite (quartier peu sympa, public habituellement très bobo, atmosphère à l'avenant), mais en ce samedi soir on se force pour la bonne cause, sachant qu'on n'y arrive pas trop tôt, et qu'on ne s'y éternisera pas...

 

C'est un quintet qui démarre la soirée : M(h)aol est irlandais, emmené par une chanteuse pour le moins bavarde, et propose des morceaux plutôt courts, qui s'appuient à la fois sur un chant qui évoque régulièrement celui d'Amy Taylor (Amyl & the Sniffers), et des compositions assez variées, qui dans l'esprit évoquent ce qu'avaient pu inventer les Slits à leur époque. Les chansons sont engagées, dénonciatrices, féministes, et semblent s'appuyer sur deux basses (en tout cas il n'y a que quatre cordes sur chacun des instruments), une guitare jouée en mode solo renfermé et une batterie, avec une majorité féminine dans le groupe, qui profite de cette dernière date de la tournée pour passer du bon temps sur scène, mais malheureusement un peu au détriment du public. Je m'explique : avec 30 minutes de temps accordées, il me semble pour le moins dommage d'en passer (perdre ?) autant en explications-bavardages, car si le groupe assume des engagements honorables, c'est surtout sur sa musique qu'il va marquer ou non les esprits... Hormis donc ces enchaînements totalement absents entre morceaux, cela demeure une belle découverte, qui demandera donc à être confirmée lors de la prochaine venue du groupe en France, en mai 2023 pour présenter un premier album attendu avec une pointe d'impatience...

 

Il est 21h00 pétantes, et le quatuor (guitare-basse-batterie-chant) irlandais Gilla Band arrive sur scène sous les applaudissements nourris d'un public bien dense, il faut dire que ceux qui connaissaient le groupe sous son ancienne appellation de Girl Band l'ont suivi sous son nouveau nom, puisque musicalement rien n'a changé... On avait découvert le groupe en 2015 à Villette Sonique, et on avait pris une grosse claque, validée un an plus tard au Trabendo, et totalement confirmée il y a trois ans à la Maro, et ce soir d'entrée de jeu apparaît la noise-punk qui est l'apanage du groupe depuis ses débuts, avec un chant parlé-hurlé toujours aussi attractif, et qui s'appuie sur des musiciens qui sont loin d'être des manches... Si le bassiste continue à jouer régulièrement en glissandos avec tout ce qui lui passe entre les mains (une bouteille d'eau, par exemple), le guitariste lui passe du temps avec ses pédales, multipliant les effets, entassant les boucles à l'occasion, il gère également une guitare à plat avec finesse, et nous offre des stridences bienvenues et enthousiasmantes. Quant au batteur, c'est peut-être bien lui l'élément central du groupe, puisque c'est lui qui va faire évoluer les morceaux en changeant les rythmes (souvent plusieurs fois au sein d'un même titre), et qui va également permettre d'avoir des duos batterie-voix qui laissent sur le cul. Évidemment, l'attention se porte beaucoup sur le chanteur, qui demeure toujours aussi peu loquace sur scène, contrairement à ses compatriotes de première partie, mais c'est peut-être cette retenue qui crée autant de tension, indépendamment de la musique elle-même, qui multiplie les fulgurances bruitistes mais peut aussi s'avérer bien plus calme, sans pour autant perdre de son intérêt ni de l'excitation qu'elle peut créer. Le groupe s'appuie sur l'ensemble de sa discographie, avec une bonne moitié du dernier album "most normal" qui côtoie des titres des deux précédents mais aussi des morceaux encore plus anciens, sans que cela ne nuise à la cohérence de la soirée, et si le public réagit parfois avec plus de ferveur sur un titre ou un autre, on doit avouer qu'il n'y a pas le moindre moment faible dans ce set exigeant, voire même éprouvant tant il se mérite. Comme souvent, le groupe termine sa prestation sur la reprise du morceau de Blawan Why They Hide Their Bodies Under My Garage?, cette version étant bien meilleure que l'originale, et le groupe quitte donc la scène après un peu plus d'une heure et quart, sans espoir de retour - il semble que pas mal de groupes récents se passent de rappels. On n'ira pas jusqu'à s'en plaindre, tant on a été contenté par ce concert roboratif, inspiré, et qui prouve qu'on a bien fait de surmonter notre aversion pour cette salle !

 

Set-list (probable mais non confirmée) :

  1. Going Norway
  2. Lawman
  3. Post Ryan
  4. The Last Riddler
  5. Heckle the Frames
  6. Fucking Butter
  7. The Weirds
  8. Gushie
  9. Bin Liner Fashion
  10. De Bom Bom
  11. Laggard
  12. Pears for Lunch
  13. Almost Soon
  14. Backwash
  15. Eight Fivers
  16. Shoulderblades
  17. Why They Hide Their Bodies Under My Garage?

 

La suite, c'est dès ce dimanche soir, à la Maroquinerie avec le retour de Crime & the City Solution.

 
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