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l'ayatollah du rock
30 septembre 2022

[LIFE] excites me

Date : vendredi 30 septembre 2022

 

C'est vendredi soir, la semaine de boulot est enfin terminée, on peut ainsi passer aux choses essentielles en se rendant au Point FMR, qui ne sera pas loin de faire le plein, avec un mélange de jeunes et de vieux (il paraît qu'il faut désormais assumer d'être vieux...), plutôt calme avant et entre les groupes, mais qui bougera suffisamment dans la fosse pour satisfaire les musiciens.

 

Il n'est pas encore 20h30 lorsque le trio sudiste ("de Hossegor", précise-t-il) This Will Destroy Your Ears entame son set, et si la longueur du nom du groupe peut effrayer après les mésaventures de mardi dernier au Petit Bain, on va très vite être rassurés, tant visuellement que musicalement. Visuellement d'abord, pour une fois, avec une installation plutôt rare (le guitariste-chanteur à gauche, la batteuse derrière ses fûts en plein centre, le bassiste à droite et caché par le poteau pour une partie des spectateurs), et surtout une batteuse qui s'avère immédiatement impressionnante, puisque outre le fait qu'elle donne l’impression de ne jamais vouloir rester en place, sautillant sans cesse, elle va d'un bout à l'autre du set marteler ses caisses et cymbales quasiment en ligne, ne se tournant que très rarement, et on ne peut pas dire qu'elle amuse le terrain, tandis que ses comparses ne sont pas en reste, même s'ils ne perdent pas de temps - pour la première partie, le temps est compté. Musicalement ensuite, et c'est bien là l'essentiel, avec ce que le groupe qualifie de "ghost-punk", et qui se traduit par un mélange (non simultané, quoique...) de rock à tendance gothique, de rock psychédélique et aussi d'évocations du BRMC, avec beaucoup d'effets dans la guitare, mais de manière souvent pertinente et excitante. Les morceaux dépassent souvent le format des 3 minutes, mais on ne s'ennuie pas, l'énergie est omniprésente, le format trio oblige à être assez direct, et si on n'est pas forcément enthousiaste du début à la fin du concert, c'est tout de même une excellente découverte, qui ne demande qu'à être renouvelée à une autre occasion...

 

Cela fait trois ans que le quatuor anglais LIFE n'a pas mis les pieds à Paris (c'était à l'époque à l'Espace B), il vient de sortir son troisième album "northern east coastal town", qui marche sur les traces de ses prédécesseurs, et va bien évidemment être mis à l'honneur (seul all you are manquera à l'appel), tout en n'oubliant pas de s'appuyer sur les perles des deux premiers albums. Inchangé depuis la dernière fois (un trio guitare-basse-batterie pour soutenir un chanteur d'un charisme indéniable), le groupe démarre avec big moon lake, une nouveauté qui met tout de suite les choses au point : le chant de Mez évoque toujours autant Joe Casey (Protomartyr) tandis que sa posture peut m'évoquer tant Eddie Argos (Art Brut) que Bryan Ferry en forme de faux dandy, certains pensant plus à Jarvis Cocker, ce qui n'est probablement pas faux, et musicalement on est toujours dans un post-punk hyper énergique (la bassiste passe son temps à sauter dans tous les sens), et si les plus anciens penseront à des choses du type Raincoats ou Gang of Four, on peut aussi se dire que le son est assez proche de ce que pouvait proposer The Rapture sur la B.O. de Misfits (la série anglaise)... Le public réagit avec ferveur à la plupart des intros, laissant penser qu'il maîtrise l’intégralité de la discographie du groupe (3 albums et une poignée de singles et EP en une petite dizaine d'années), les musiciens ressentent cet engouement et cela incite sans doute (même s'il est familier de cette pratique) le chanteur à descendre assez rapidement dans la fosse, chose qu'il renouvellera plus tard dans le set pour faire s'agenouiller les spectateurs, et même la bassiste profitera de la soirée pour s'insérer au public, mais plus subrepticement que son leader. L'incorporation de titres plus anciens se passe sans difficulté, preuve que le groupe évolue sans se renier, et si le chanteur connaît un problème de micro à la fin de moral fibre, cela ne le perturbe pas plus que ses comparses, il reprend le set par la suite, et ce ne seront pas un peu plus tard les problèmes techniques de la bassiste qui poseront plus de soucis, visiblement c'est le lot quotidien du groupe qui ne s'en formalise pas le moins du monde. Il est difficile de résister à l'aspect dance-punk des morceaux, mais on n'est pas non plus isolé du monde dans ce concert, la situation du Royaume Uni est parfois évoquée lapidairement mais clairement, et si popular music ou bum hour continuent à s'avérer de véritables tueries en version live, on peut attester que l'intégralité du dernier album passe avec mention le cap du test sur scène. On note par exemple que l'avant-dernier morceau friends without names et son aspect un peu U2 ne sombre jamais dans la bonoserie, et le groupe termine son set en quatuor en front de scène, puisque le batteur abandonne ses fûts pour empoigner une guitare sur un duck egg blue (le titre favori du groupe, si on a bien compris) plus calme que le reste du set, mais qui n'est pas une folkerie quelconque : le titre est plutôt touchant, entièrement réussi, et il clôt ainsi de très belle manière une prestation qui n'aura fait que confirmer tout le plaisir qu'on avait déjà pu prendre les trois fois précédentes où l'on avait vu le groupe sur scène. Les petits gars (et la fille) de Hull continuent à mener leur barque de rame de maître, et on ne peut que s'en réjouir, ils n'ont toujours pas emprunté de mauvais chemin, et c'est tout à leur honneur !

 

Set-list :

  1. Big Moon Lake
  2. Hollow Thing
  3. Excites Me
  4. Incomplete
  5. Almost Home
  6. Moral Fibre
  7. Poison
  8. Never Love Again
  9. Our Love Is Growing
  10. The Drug
  11. Shipping Forecast
  12. Popular Music
  13. Self Portrait
  14. Bum Hour
  15. Friends Without Names
  16. Duck Egg Blue

 

La suite, c'est dès ce samedi soir, avec un choix à faire parmi tous les concerts intéressants au programme (Tambour à Vapeur, Ess'Pace, Centre Dunois) : ce sera direction le QG Oberkampf pour moi, avec Antisocial Network et Rawdog pour accompagner Prince Albert et Nothing to Tell...

 
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