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l'ayatollah du rock
27 juillet 2022

[Kicking Fest'#25] se faire une raison

Date : mercredi 27 juillet 2022

 

On s'attendait à voir un peu plus de monde ce mercredi soir au Trabendo pour ce Kicking Fest' #25, et si la salle n'est pas désespérément vide, on ne se sentira jamais oppressé, même lorsque tout le monde aura fini de traîner sur la terrasse (donc pour le dernier groupe)...

 

C'est un trio qui est chargé d'ouvrir (très tôt) les débats dans la salle : Supermunk vient d'Ardèche (le chanteur-guitariste s'étonne que "cela fonctionne mieux quand ce sont les Sheriff qui annoncent qu'ils viennent de Montpellier !") et fait dans le punk-rock à l'américaine version 90's, et sans nier que c'est plutôt bien fait, c'est un genre qui a plutôt tendance à ne pas m'enthousiasmer. Et vu que les spectateurs mettent le temps pour arriver, ce set se déroule devant un public très clairsemé - certains spectateurs semblent convaincus, rassurez-vous, mais ce n'est pas vraiment la folie !

 

Sur la terrasse (en accès direct pour une fois, et pas en passant par l'escalier caché derrière les toilettes cachées derrière le bar...), il y a un autre bar, du merch', et également un petit espace réservé à Panic Monster, projet solo acoustique d'Olivier P (Dead Pop Club), qui est chargé d'assurer l'interlude entre les groupes de la scène principale, et il va donc nous distiller quelques morceaux de son cru, en mode folk-punk. Globalement, ce n'est pas désagréable, mais j'ai du mal à concevoir que le chant soit en anglais, car le rythme et le niveau sonore permettent au contraire de se faire bien comprendre, et annoncer par exemple que le morceau qui va suivre est une déclaration d'amour et qu'elle s'avère s'adresser en anglais à Natalie Portman  me semble pour le moins curieux. Bref cela ne fait pas de mal pendant qu'on déguste son Picon, mais cela ne crée pas non plus de mouvements de foule en direction de l'absence de scène, et reste relativement anecdotique (on se passera d'ailleurs de la deuxième session, un peu plus tard...).

 

La foule commence a se densifier un peu lorsque Poésie Zéro grimpe sur la scène, un trio dont la réputation grandit toujours plus au fil des mois. Nous avons donc un chanteur-harangueur-provocateur, un choriste-souffre-douleur du premier, et un guitariste, le tout largement soutenu par des sonorités débiles et des rythmes en boîtes, tout cela pour proposer des chansons aux musiques minimalistes et aux textes à la fois débiles et rentre-dedans, le tout au bénéfice d'un spectacle qui dépasse la scène puisque le public est totalement déchaîné d'un bout à l'autre de la performance. Il faut dire que Fix est une pile électrique dotée d'un débit inarrêtable, et que des titres (toujours très rapides et qui s'enchaînent suivant l'humeur de l'instant) tels que l4anarchie, il faut voler ou casser des trucs permettent de hurler à tue-tête, avec parfois des précautions à prendre dans les pogos (le groupe envoie deux casques dans le public...), et entendre un ton pays c4est de la merde ou il y a des flics partout ne peut que convenir à une bande de punks de tous âges (les plus jeunes sont là pour Poésie Zéro, les plus âgés pour la tête d'affiche) qui adore qu'on les caresse dans le sens du poil. Alors oui cela peut sembler facile de chanter plus personne n4ecoute de ska ou r2volution, mais dans un mode de fabrication assez semblable à celui des Bérus il y a 40 ans on évite pour le coup la moralisation et la culpabilisation, c'est uniquement fun, et si je n'aurais pas noté la référence à Tryo sur la oï de nos campagnes, il faut avouer que toute cette performance est d'une efficacité implacable, et qu'on comprend mieux l'enthousiasme de "ceux qui savaient". Une belle découverte, qu'on n'écoutera pas H24 mais qui ne peut laisser indifférent.

 

Évidemment, l'essentiel de la promo de la soirée s'est faite autour de la présence des Sheriff, et si on suppose que certains spectateurs potentiels manquent à l'appel car ils ont déjà vu le quintet montpelliérain il y a deux mois à Vitry, la fosse est désormais très bien remplie (c'est sur les côtés et au fond que c'est bien plus vide), et si l'arrivée sur je veux savoir pourquoi est largement gâchée par un son bien trop saturé (il me faut une bonne minute pour reconnaître un titre pour lequel 3 secondes auraient dû suffire), ce ne sera malheureusement que les prémisses de ce qui va suivre, à savoir un son régulièrement saturé en termes de guitares et une basse quasi absente, même si dès la fin de panik (à daytona beach) on n'aura plus vraiment de difficultés pour reconnaître les morceaux. Si on sent que le poids des années influe sur les enchaînements des titres, les plus anciens restent toujours dans toutes les mémoires et sont repris ou marmonnés par les spectateurs (bon à rien, pendons-les haut et court), tandis que les nouveaux (8 titres sur les 12 de "grand bombardement tardif") semblent rapidement être intégrés par les fans. Comme toujours, Olivier (chant) présente quasiment tous les morceaux, de manière laconique ou plus étirée : il explique ainsi avoir piqué à la chaleur des missiles à OTH, adaptant en 1993 un texte écrit dans les années 70, ou rappelle que "dans les années 80, on était jeunes, on était cons, on était fanatik de télé... Le groupe (deux guitares, basse, batterie, chant) semble bien soudé, mais je regrette que sur scène la tendance à métalliser les guitares comme sur le dernier album soit amplifiée, sur ce point j'ai le sentiment qu'au moins l'un des guitaristes (qui m'évoque furieusement l'Oncle Fétide de la Famille Addams) en fait toujours un poil trop, que ce soit musicalement ou visuellement, et il s'avère que régulièrement les morceaux perdent un peu de leur peps pour cause de notes rajoutées gratuitement et inutilement - on ne parle pas ici de la mini-présentation des musiciens pendant décollage immédiat, où chacun ne prend que quelques secondes pour faire entendre son instrument. Au bout de 3, 2, 1... zéro, le groupe quitte la scène, mais cela ne dure guère qu'une minute, les lumières n'ont pas eu le temps d'être rallumées que le rappel peut commencer.

Et cela commence très bien, puisque pile ou face ne pouvait pas manquer dans la set-list (remarquez, il nous a manqué notre dose de mayonnaise...), et ces quatre titres sont conclus par un jouer avec le feu qui est aussi générateur de plaisir que peut l'être condamné à brûler, et si certains commencent à prendre le chemin de la sortie, la majeure partie des spectateurs reste en place, bien sagement sachant que tant que les lumières ne sont pas rallumées l'espoir est permis : bien vu, le groupe fait un second retour sur scène, histoire de nous offrir la saga des sheriff (Olivier avait expliqué que ce deuxième rappel n'tait pas prévu, tout en admettant que ce morceau ne pouvait pas être omis). Le groupe en termine avec se faire une raison, qui comme titre conclusif peut correspondre à pas mal de choses : il faut se faire une raison car la soirée se termine, mais aussi car le groupe est bel et bien de retour avec ce nouvel album mais a fait évoluer sensiblement son son, ou encore sur quelques uns des thèmes abordés dans les chansons du soir (soleil de plomb, à la chaleur des missiles, grand bombardement tardif, condamné à brûler, pour le meilleur et pour le pire : si vous voyez des liens avec les situations géopolitique et climatique actuelles, cochez la case). Cela termine une soirée pas forcément homogène ni totalement intense, mais qui aura permis de réunir plusieurs générations, de les faire chanter ensemble, et d'engranger des souvenirs avant le mois d'août, au cours duquel les concerts risquent de se faire rares...

 

Set-list :

  1. Je veux savoir pourquoi
  2. Panik (à Daytona Beach)
  3. À coup de battes de base-ball
  4. Grand Bombardement Tardif
  5. Soleil de Plomb
  6. Ne fais pas cette tête-là
  7. Décollage immédiat
  8. Bon à rien
  9. Ça fait mal
  10. Ma Lumière
  11. Pendons-les haut et court
  12. A Montpellier
  13. À la chaleur des missiles
  14. Le Temps est Élastique
  15. Condamné à brûler
  16. Les 2 doigts (dans la prise)
  17. Du Rock'n'Roll dans ma Bagnole
  18. Pas de doute
  19. Fanatique de télé
  20. 3, 2, 1... Zéro
  21. Rappel : Pile ou face
  22. Pour le meilleur et pour le pire
  23. Requiem 5 Étoiles
  24. Jouer avec le feu
  25. Rappel 2 : La saga des Sheriff
  26. Se faire une raison

 

La suite, c'est dès ce jeudi soir, au Cirque Électrique, avec Mary Bell et Curare (dernier concert de juillet ?).

 
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