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l'ayatollah du rock
26 juillet 2022

[Aqua Tofana/Oh No ! It's DIVA/Litige/Going Away Party] nice night

Date : mardi 26 juillet 2022

 

C'est la foule des grands soirs (non ce n'est pas encore Le Grand Soir, malheureusement !) en ce mardi au Rigoletto, et pour éviter les soucis avec nos amis les bleus les concerts vont commencer tôt (le 19h30 annoncé est quasiment tenu, et ça enchaînera bien toute la soirée) : hier, il y a eu descente de flics pour tapage, donc il ne s'agit pas de causer de problèmes à un des rares lieux à continuer à programmer des concerts...

 

Quand on descend dans la cave, il y fait déjà très chaud, il y a du monde (le concert sera bientôt complet -100 spectateurs, cela semble même beaucoup vu la capacité-, et certains devront rester à la porte...), et c'est un tout nouveau groupe qui s'apprête à entamer son set : Aqua Tofana est un quatuor féminin parisien (si vous cherchez sur le net, vous ne trouverez qu'une Irlandaise ou un groupe de Baltimore) en formule guitare-basse-batterie-clavier, qui chante en français, et dont c'est le tout premier concert (et la première montée sur scène tout court pour 3/4 des membres du groupe). Musicalement, on ne cachera pas que les sonorités post-punk sont très poussées et plutôt bien abouties, même si le premier titre est l'objet de quelques pains ici ou là, dus au stress sans aucun doute, mais cela va au-delà d'un post-punk basique, le groupe y insère d'autres choses plus variées, et le chant qui peut parfois rappeler Lizzy Mercier Descloux n'est pas sans donner à l'ensemble la tonalité de la première apparition publique de Siouxsie & the Banshees (en septembre 1976 avec Marco Pirroni à la guitare et Sid Vicious à la batterie) dans l'énergie et l'inventivité, mais en ne se contentant pas d'improviser, loin de là puisque tout ce qui nous est proposé ce soir tient déjà très largement la route. il faut noter que le chant est très intelligible, avec des paroles qui semblent intéressantes et ne se limitent pas à du slogan (bon, d'accord, il y a va mourir ! qui n'est pas le plus recherché...), et le clavier n'est véritablement audible que sur trois titres, sur les autres soit il est noyé (la gestion acoustique du lieu n'est pas évidente) soit il est absent, et vous comprendrez que cela me convient parfaitement, même si quand on l'entend il n'est pas du tout insupportable. Vous l'aurez compris, c'est une excellente découverte d'ouverture de soirée, nul doute que les filles seront invitées chez Konstroy après la rentrée, le renouvellement de la scène se continue bien !

 

Le temps pour chacun d'aller chercher un peu d'air à l’extérieur (ou au bar) et c'est Oh, No! It's DIVA qui s'y colle, le groupe que l'on avait vu il y a bientôt un an à l'International étant toujours spécialisé dans la reprise/adaptation de Devo, groupe dont je ne suis toujours ni connaisseur ni particulièrement amateur... Pas la peine donc d'aller chercher à critiquer tel ou tel morceau que je ne connais pas, je vais me contenter d'indiquer qu'il y a (évidemment) trop de synthés pour moi dans ce qui nous est proposé, sans pourtant nier que l'énergie est présente, et que les spectateurs semblent très satisfaits de ce qui leur est proposé. Pour ma part, j'en profite pour aller refaire les niveaux, la soirée est loin d'être finie et il ne s'agit pas de rester bloquer en haut pendant que la suite démarre...

 

Et effectivement, la salle ne s'est pas encore re-remplie lorsque les quatre membres de Litige entament leur prestation, et cela permet de se positionner idéalement (juste sous la clim', pour être précis) pour pouvoir apprécier sans aucun bémol ce que nous proposent les lyonnais, à savoir un punk énergique pas bourrin essentiellement en français, là aussi les paroles ont du sens, et là aussi la chanteuse a une présence scénique indéniable, et d'autant plus évidente que ses trois complices (guitare/basse/batterie) n'en font pas des tonnes, il s'agit "simplement" de créer des compositions qui habillent à merveille les textes. Alors oui ça éructe, oui ça crie, mais ce n'est pas gratuit, ni d'une agressivité incongrue, c'est juste que les choses doivent être dites/hurlées, mais dans un mode très carré, on ne fait pas dans le n'importe quoi, tout est très structuré, et cela convient parfaitement à tout le monde, le public (probablement venu en nombre ce soir sur l'excellente et méritée réputation du groupe) étant ravi de ce qui lui est proposé et ne regrettant pas d'avoir sacrifié des litres de sueur pour un tel plaisir ! Là encore, si on peut les avoir à la radio à l'occasion...

 

La soirée se termine donc avec un groupe que je n'ai pas encore vu sur scène, Going Away Party est un trio composé de trois musiciens expérimentés, dont le pedigree laisserait bêtement croire qu'on va avoir droit à du hardcore, et qui dès les premières notes nous prouve qu'on s'est totalement trompé dans nos prévisions : Nico (batterie), Jean-Phi (guitare+chant) et Julie (basse+chant) ont tout simplement réinventé le deathrock, en repartant de là où Christian Death ou Skeletal Family l'ont amené, tout en le durcissant un brin sans pour autant perdre ces sonorités si particulières au niveau des guitares. Surprise, donc, mais excellente, puisque ce que nous proposent les trois compères est bluffant de puissance, d'énergie, mais aussi de réussite - car il n'y a pas un seul instant de faiblesse dans ce qui nous est présenté. Loin du folklore gothique en apparence, le groupe a retenu tout ce qui est bon musicalement parlant, l'a ingéré et en régurgite la substantifique moelle, dont nous pouvons nous repaître avec jouissance et totale satisfaction. Et si jusqu'alors la soirée avait déjà largement valu le coup, cette énorme claque qui nous est assénée en guise de dessert fait grimper la soirée dans la catégorie de celles dont on se souviendra longtemps, on pourra dire avec orgueil "j'y étais !", et on a donc encore de nouveaux groupes à suivre de près - quand on vous disait que la scène se renouvelait avec talent !

 

La suite, c'est dès ce mercredi, au Trabendo avec le Kicking Fest et les Sheriff (là, pour le coup, ce n'est pas vraiment du renouvellement...).

 
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